Vincent Reynouard, âgé de 53 ans, avait été interpellé par la police le jeudi 10 novembre en Écosse sur la base d’un « renseignement français », a indiqué la source proche du dossier.
Cher RIVAROL, chers amis rivaroliens, Merci pour votre soutien. C’est très gentil à vous. J’ai le moral, tout se passe bien en cellule et dehors. Les portes sont ouvertes deux heures par jour pour se promener, prendre sa douche, jouer au billard ou au ping-pong. Je fais des maths et des exercices de physique pour passer le temps.
Concernant l’extradition, une audience préliminaire aura lieu le 8 décembre, car j’ai un nouvel avocat depuis le 17 novembre, Me Paul Dunne, un avocat d’Edimbourg. C’est un spécialiste en matière d’extradition. D’après ce que m’a dit mon ancien avocat écossais, un argument fort peut être invoqué contre mon extradition : le “délit” commis en France n’est pas considéré comme un délit ici. Par conséquent, il est possible que le mandat d’arrêt européen ne s’applique pas ici. D’où la nécessité d’un avocat plus spécialisé.
Depuis le 16 novembre, je suis la “vedette”. Un article m’a été consacré dans le tabloïd The Sun, que beaucoup lisent dans la prison. Au repas de midi, les serveurs (ce sont des prisonniers, et le repas est distribué comme dans une cantine en self-service) m’ont dit :
« You are Vincent Reynouard ? » (« Vous êtes Vincent Reynouard ? »)
“Oui” ai-je répondu surpris (car je suis très discret ici).
« Vous êtes dans le journal », « Vous êtes un négateur de l’Holocauste », « Vous dites qu’Hitler n’a pas massacré les Juifs ».
Tout cela en anglais (avec un fort accent écossais), dit de façon très sympathique. Personne n’avait ni haine, ni mépris, cela relevait de la liberté d’expression. Un peu intimidé, j’ai répondu :
« Oui, je suis surpris d’être dans un journal anglais… »
Depuis, lorsqu’on peut aller dans le hall de la prison (on peut y aller deux heures par jour, une heure le matin, une heure l’après-midi), je sens que les gens me regardent autrement : je suis une “pointure”. Des prisonniers m’ont demandé ce qu’était le révisionnisme. Je le leur ai expliqué succinctement. Ils m’ont écouté avec bienveillance. Bref, je vis une aventure assez cocasse. Comme à Valenciennes, prisonniers et gardiens sont très sympathiques. Les gardiens vous appellent par votre prénom.
La nourriture est tout juste suffisante, mais (très) bonne. Le matin, c’est une boule de pain individuelle, un petit pot de confiture (genre portion de cantine), environ 200 grammes de céréales (Corn Flakes, Rice Krispies…) et un demi-litre de bon lait pour la journée. Le midi et le soir, nous avons le choix entre trois menus, dont un végétarien. Souvent, c’est : grosse pomme de terre à la vapeur, flageolets et salade avec une pomme. Le pain est (presque) à volonté. Bref, je ne me plains pas. Les repas sont à 8h, midi et 16h. Il faut donc en garder un peu pour le soir. La “cantine” est comme à la prison de Forest, à Bruxelles. J’y trouve cahier A4, stylo, rasoir, café…, bref, tout le minimum utile. Si l’on peut m’envoyer des feuilles à dessin, avec crayon de papier, gommes, etc., ce serait gentil. Dans le hall, nous disposons d’une petite bibliothèque. Seuls quelques livres sont intéressants. On peut m’en envoyer d’autres.
Vous trouverez ci-après un dessin de la cellule que je partage avec Steeve, 43 ans, “tombé” pour trafic de stupéfiants (cocaïne, je crois). Il est très gentil et nous nous entendons bien. La cellule est bien propre, car nous sommes tous les deux propres. Steeve regarde la télé toute la journée, mais il regarde beaucoup de documentaires (dont certains sont intéressants) et il a la délicatesse de mettre le son assez faible pour ne pas me déranger.
Lors de la “promenade” dans le hall, je parle avec un Bulgare et un Roumain, en attente, eux aussi, d’une extradition éventuelle. Ils sont aimables. Le principal, en prison, est de garder le moral. Je le garde et je tente de m’assagir davantage en cultivant le lâcher-prise. Je médite chaque nuit sur le sens de la vie.
J’ai commencé l’écriture de mes mémoires. Voici, jointes à la lettre, les deux premières pages qui représentent la totalité de l’introduction. Je propose qu’elles soient publiées, par extraits (j’en enverrai en principe chaque semaine, ou presque) le mercredi dans RIVAROL et le lendemain ou le vendredi sur mon Blogue Sans Concession. Écrire sans ordinateur est difficile, car il faut réaliser plusieurs brouillons avant d’avoir un texte correct. J’espère donc qu’en France, si je suis mis en Centre de détention (en cas d’extradition), je pourrai bénéficier d’un ordinateur avec imprimante et cartouche (d’encre !)
Prison d’Edimbourg, 14 novembre 2022, deux heures du matin.
J’entreprends la rédaction de mes mémoires. Pourquoi cette décision ? Parce qu’après mon arrestation, voilà quatre jours, par les autorités écossaises, je ne nourris aucune illusion : les autorités françaises qui, le 25 juin 2021, ont lancé un mandat d’arrêt européen à mon encontre, obtiendront mon extradition. Revenu en France, je purgerai plusieurs peines de prison ferme pour « contestation de crimes contre l’humanité ».
Au total, ces peines dépassent les 24 mois (NDLR : 29 mois très exactement). S’y ajouteront sans doute d’autres condamnations pour le même motif, car depuis mon exil en Grande-Bretagne, en juin 2015, j’ai publié de nombreuses vidéos révisionnistes susceptibles de tomber sous le coup de la loi Gayssot. Plusieurs ne sont pas prescrites, soit qu’elles aient été publiées il y a moins d’un an, soit qu’elles fassent déjà l’objet de poursuites. Par conséquent, je m’attends à rester en prison cinq ans, voire davantage.
Je ne regrette rien. Mon nouveau livre sur Oradour, Le Cri des victimes, devrait paraître dans les prochains jours. Sachant qu’il s’agit d’un livre « historiquement incorrect », mon extradition et ma mise en prison constituent des arguments promotionnels de premier ordre —je dirais même, inespérés.
Cet ouvrage est l’œuvre de ma vie, car il s’agit d’un travail original, unique. Certes, en tant que révisionniste, j’aurais encore des choses à dire sur la question des chambres à gaz homicides et sur la déportation en général. Mais mon site et mon blogue diffusent 90 % à 95 % de mes travaux sur ces sujets. De plus, les ouvrages de Carlo Mattogno, Jürgen Graf, Germar Rudolf et Thomas Kues constituent une mine d’arguments irremplaçable.
Je n’ai jamais eu la prétention de les égaler. Ces livres parus dans la collection « Holocaust handbooks » fondent le révisionnisme historique stricto sensu. Ils attendent les traducteurs qui les rendront accessibles au public francophone. Voilà pourquoi, désormais privé de ma documentation, j’ai décidé de rédiger mes mémoires. Outre la narration d’anecdotes truculentes qui ont rempli ma vie agitée, on y trouvera mes explications sur les origines du militantisme qui m’a conduit en prison.
Mon engagement révisionniste s’explique en grande partie par mon enfance et mon adolescence. Elles auraient pu me porter au nihilisme et à l’auto-destruction. Pourquoi ai-je préféré la voie de l’idéalisme et du don de ma personne à une cause que je crois noble ? La réponse pourra profiter à d’autres qui, eux aussi, auront connu des jeunesses difficiles, quelles qu’en soient les raisons. J’ajoute que mon engagement révisionniste m’a valu beaucoup d’épreuves, tant sur le terrain judiciaire que dans ma vie familiale et professionnelle.
Loin de m’avoir aigri ni rempli de haine, ces épreuves ont au contraire contribué à me rendre plus sage, donc plus apaisé. Comment ai-je pu déjouer le piège —car il s’agit d’un piège —qui consiste à reporter toutes les fautes sur l’extérieur (les parents, les proches, les circonstances, les adversaires…) afin de justifier ses colères ? Le piège est d’autant plus dangereux que, dans un premier temps, la justification des colères semble apaisante.
À lire aussi | Un sédévacantiste peut-il participer à la messe « una cum » ?
Rapidement, toutefois, on se trouve englué dans une mélasse de sentiments négatifs qui nous rongent jusqu’à, parfois, nous détruire. Comment, donc, ai-je pu déjouer cet écueil ? La réponse me paraît capitale, car elle pourra aider celles et ceux qui, dans leur vie, vivront des épreuves douloureuses, y compris dans des contextes très différents du mien. On l’aura compris, je ne rédige pas ces mémoires pour le plaisir de m’exposer, mais pour apporter quelque chose à mes lecteurs.
En définitive, ces mémoires s’inscrivent dans ma mission révisionniste, une mission qui consiste à donner des réponses aux autres. D’où ma volonté de ne rien cacher, y compris les événements qui plaident en ma défaveur. En effet, une histoire véridique est bien plus riche d’enseignements qu’un plaidoyer pro domo ou — pire —qu’un roman bâti pour son avantage.