
Saint André
André est un Juif originaire de Bethsaïda, sur les bords du lac de Tibériade en Galilée. Il est le frère de Simon (Saint Pierre) et le premier de tous les 12 apôtres à connaître Jésus-Christ, qu’il rencontra après son baptême sur les bords du fleuve Jourdain. Il est considéré comme « Premier appelé » par le Seigneur dans la religion chrétienne. Toutefois, c’est plus tard, en pêchant dans le lac Tibériade avec son frère qu’il reçoit vraiment son appel. Chacun des deux frères est considéré comme fondateur d’une Église : l’Église de Rome (occidentale) pour Simon-Pierre (« Premier » des apôtres), l’Église de Constantinople (orientale) pour André.
André est souvent utilisé comme intermédiaire, notamment lorsqu’il présente son frère Simon à Jésus ou encore durant l’épisode de la multiplication des pains.
Après la Pentecôte, il visite de nombreux endroits autour de la mer Noire, comme la Mésopotamie, Byzance, la cité grecque Éphèse, la Crimée et encore bien d’autres, dans le but de prêcher l’Évangile. C’est d’ailleurs ce voyage qui lui vaut d’être considéré comme le saint patron de l’église roumaine ainsi que de la marine russe.
Son long périple se termine en Archaïe, à Patras où il est crucifié en l’an 60 durant le règne de l’empereur Néron. Selon la Légende dorée (ouvrage rédigé par l’archevêque Jacques de Voragine), le proconsul de la région, dont Saint André avait converti l’épouse, lui aurait proposé « de sacrifier aux idoles ou de mourir sur la croix ». Saint André choisi de mourir en martyre (comme son frère Simon et comme le Christ) et survivra deux jours sur la croix, deux jours pendant lesquels il n’aura de cesse de prêcher la bonne parole à la foule et de menacer le proconsul. On raconte que Saint André serait mort « dans une grande lumière ».
Aujourd’hui, ses reliques se trouvent à Amalfi, en Italie. Elles furent cependant transportées à Constantinople au IVème siècle, puis rendues à l’Église de Grèce dans les années 60-70. La basilique Saint-André fut construite à Patras afin de les conserver. Le crâne de Saint André, rapporté de Patras à Rome en 1462, est considéré comme une des quatre plus importantes reliques de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le symbole de saint André est une croix aux branches égales, en rappel à son martyre. Il est aussi parfois représenté tenant un grand filet duquel dépassent des têtes de poissons, hommage à l’époque où il n’était encore qu’un pêcheur sur le lac de Tibériade.
Chez les catholiques, la Saint André est célébrée le 30 novembre, tandis que le déplacement de ses reliques est fêté le 9 mars. En France, il est le saint patron du diocèse de Bordeaux.

Saint Simon (Saint Pierre)
Simon ou Simon Bar-Jona, fils de Jonas dans la tradition chrétienne, est un Juif originaire de Bethsaïda en Galilée. Il est le quatrième apôtre appelé par Jésus de Nazareth. Il occupe une place privilégiée parmi les disciples et dirige les premières communautés paléochrétiennes à la mort de Jésus.
Il existe peut d’informations quant à la vie de ce personnage et son portrait est décrit différemment selon les interprétations.
Bien que son vrai nom soit Simon, il fut surnommé Simon Kephas (« le roc ») par Jésus, ou encore Pierre. C’est d’ailleurs sous cette dénomination qu’il est le plus connu. Celle-ci souligne le caractère de ce personnage considéré comme un élément solide, dur et inflexible.
Dans l’Évangile selon Jean, Simon était pêcheur et habitait les bords du lac de Tibériade. Il se marie à Porphyrée et s’installe sur les rives du lac, dans la maison de sa belle-famille. Accompagné de son frère André, il décide alors d’abandonner son foyer pour suivre Jésus lorsque celui-ci lui demande. C’est à ce moment qu’il reçoit le surnom de « Kephas ».
Toujours placé en premier sur la liste des apôtres, il apparaît comme la fondation des « douze » si l’on se réfère à la déclaration de Jésus : « Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon assemblée. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux. Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt 16,18-19).
Il est présent lors de plusieurs miracles et évènements majeurs dans la vie de Jésus comme la Marche sur les eaux, la Transfiguration, mais aussi lors de son arrestation, de son procès et de sa crucifixion.
Simon Pierre est décrit comme un personnage impulsif, passionné et indécis. Malgré sa dévotion, il renie et abandonne Jésus durant la Passion, prétendant ne pas faire partie de ses disciples lorsque le grand prêtre l’interroge. Après cette déclaration, il choisit de s’enfuir.
Lorsque Marie annonce que le tombeau de Jésus a été retrouvé vide, il est le premier à y entrer. Il est aussi le premier a assisté à l’apparition du Christ ressuscité. Lors de la dernière apparition, il est pardonné par Jésus et retrouve sa place en tant que représentant de l’Église.
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Chez les catholiques comme les orthodoxes, la Saint-Pierre est fêtée le 29 juin. Cette date correspond au martyre de Pierre qui fut crucifié la tête en bas dans le circus du Vatican (circus vaticanus).
On retrouve de nombreuses représentations de Saint-Pierre dans les arts figuratifs représentant les apôtres, dans la littérature et dans l’architecture. De nombreuses églises lui sont dédiées, comme notamment la fameuse basilique Saint-Pierre, construite sur sa tombe.

Saint Jacques le Majeur
Jacques le Majeur ou Jacques de Zébédée est un Juif de Galilée, il est le fils de Marie Salomé et de Zébédée, ainsi que le frère aîné de l’apôtre Jean de Zébédée. Il est également le cousin de Jésus.
Il fait partie du groupe de pêcheurs parmi lesquels le Christ choisit ses premiers disciples (avec Simon, son frère André et Jean) et demeure donc particulièrement proche de Jésus. Décrit comme un homme passionné, fougueux et déterminé, Jacques (ainsi que son frère Jean) se voit attribuer le surnom de « fils du tonnerre ». D’autres témoignages rapportent que les deux n’hésitaient pas à utiliser la violence contre les ennemis du Christ.
Jacques est notamment présent lors d’évènements important dans la vie de ce dernier, notamment durant la Transfiguration pendant laquelle le Christ révèle sa nature divine pendant quelques instants, lors de Sa prière au Jardin des Oliviers ou encore lorsque Jésus apparaît pour la troisième fois après sa mort, sur les bords du lac de Tibériade.
Peu après la Crucifixion, Jacques part en Espagne avec quelques disciples, vers la ville de Gadès (aujourd’hui connue sous le nom de Cadix) pour prêcher l’Évangile. Le travail s’avère finalement assez difficile et il ne put convertir que neuf disciples.
Il fait un voyage à Rome et se fait emprisonner là-bas pendant quelques temps. À son retour en Espagne, les convertis sont bien plus nombreux et Jacques poursuit sa mission avec succès dans la ville de Caesaraugusta (aujourd’hui connue sous le nom de Saragosse), puis se dirige ensuite vers Compostelle.
Il retourne à Jérusalem afin de prêcher à nouveau la foi en Jésus-Christ et réussit à convertir le magicien Hermogène qui devient alors son disciple. Quelques temps après, le gouverneur Hérode ordonne son exécution et lui tranche la tête. Ce châtiment a pour but de donner l’exemple à la communauté chrétienne. De tous les apôtres, il est d’ailleurs le seul dont la mort figure dans le Nouveau testament : « Il fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean. » (Actes, XII:2).
Les indications quant au lieu où il aurait été enterré restent assez floues. L’affirmation la plus courante consiste à dire que sa dépouille aurait été rapportée en Espagne, puis placée dans un tombeau sur la colline de Compostelle. Au Moyen-Âge, lorsque cet emplacement est miraculeusement découvert, commencera alors la fameuse tradition du pèlerinage de Compostelle.
Chez les catholiques comme les orthodoxes, la Saint Jacques est fêté le 25 juillet. Il est généralement représenté assis, en majesté, debout, en pèlerin ou encore armé d’une épée sur un cheval blanc.

Saint Jean
Jean est un Juif de Galilée né à Bethsaïde. Il est le fils de Salomé et de Zébédée, donc le frère de Jacques le Majeur. Il fait partie des premiers apôtres appelés par Jésus sur le lac de Tibériade et abandonne, lui aussi sa vie de pêcheurs pour suivre Jésus. Jean et Jacques sont surnommés « Boanerges » qui signifie « fils du tonnerre ». Jean est désigné comme « le disciple que Jésus aimait ». Avec ses frères Jacques et Pierre, ils forment le groupe privilégié des disciples de Jésus. Jean est aussi le seul des Douze apôtres à être mentionné au moment de la mort de Jésus.
Ce sont Jean, Pierre et Jacques qui accompagnent Jésus sur la montagne pendant l’épisode de la Transfiguration. Jean sera également présent lors de la guérison de la mère de Simon-Pierre, mais au moment de la résurrection de la fille de Jaïre.
Envoyé par le collège de Jérusalem, Jean part prêcher l’Évangile avec Pierre en Samarie (région montagneuse du Proche-Orient). Puis, il quitte la Palestine suite à la répression des romains, et rejoint Éphèse, ville dans laquelle l’apôtre gouverne les Églises d’Asie Mineure. Il réalise des miracles et baptise plusieurs personnes. La mère de Jésus aurait d’ailleurs habité avec lui dans cette ville. C’est aussi à Éphèse qu’il aurait, selon Irénée de Lyon, publié l’Évangile.
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Sous l’empereur romain Domitien, les persécutions contre les chrétiens poussent Jean à s’exiler sur l’île de Patmos en 94, sur laquelle il aurait alors écrit l’Apocalypse (Livre de la Révélation) suite à une vision. En 96, après la mort de Domitien, l’empereur Nerva autorise Jean à revenir à Éphèse.
Il serait mort en l’an 101 et aurait été enterré à Selçuk, non loin d’Éphèse. Une basilique Saint-Jean fut construite à cet endroit même bien qu’elle soit aujourd’hui en ruine.
De nombreuses questions se posent quant à sa véritable identité, si celui-ci fait figure d’apôtre ou d’évangéliste. Selon la tradition chrétienne, il s’agit de la même personne.
Chez les catholiques la Saint Jean est célébrée le 27 décembre, les 26 septembre et 8 mai chez les orthodoxes.
On retrouve l’apôtre Jean dans de nombreuses représentations de la Cène. On peut l’apercevoir au côté de Jésus, en train de l’écouter attentivement ses paroles, parfois les yeux fermés. On peut également le voir dans plusieurs représentations de la Crucifixion, sur lesquelles il se trouve au pied de la Croix avec Marie.

Saint Matthieu
Matthieu (Lévi de son nom de naissance) est un juif originaire de Galilée, fils d’Alphée. Il est l’un des douze apôtres de Jésus et un des quatre évangélistes selon la tradition chrétienne, soit l’auteur du premier évangile retraçant la vie de Jésus de sa naissance au choix de ses premiers disciples.
Contrairement à Pierre, André, Jacques ou encore Jean, Matthieu n’est pas pécheur. Il exerce le métier de collecteur d’impôts (« publicain ») pour les romains à Capharnaüm (nord-ouest du lac de Génésareth), une profession particulièrement méprisée par les Juifs.
Lorsque Jésus l’aperçoit à son bureau de péage et lui demande de le suivre, Matthieu abandonne alors son métier et devient un de ses disciples.
Il est témoin de la Cène, de la Résurrection, de l’Ascension et de la Pentecôte.
Après la Crucifixion, il part en Egypte puis en Éthiopie. Dans la capitale Naddaver, il combat l’influence de deux mages et s’attire les faveurs du peuple en ressuscitant le fils du roi. Celui-ci a aussi une fille, Iphigénie, qui fait alors vœu de virginité et se retire afin de se consacrer au Christ.
Hirtace, le frère du roi s’empare du royaume à la mort de celui-ci et insiste pour épouser Iphigénie. Il s’adresse alors à Matthieu qui refuse et défend la jeune femme avec ferveur, provoquant ainsi la colère d’Hirtace qui décide de l’assassiner. Pendant que l’apôtre dirige une messe, les soldats du nouveau roi montent sur l’autel et le tuent.
Le corps de Matthieu reste d’abord à Naddaver puis est ensuite transféré à Salerne, au Royaume de Naples.
Matthieu est généralement représenté par un homme (parfois ailé) tenant le livre de l’Évangile à la main. D’autres représentations le présentent avec une balance servant à peser l’or (en référence à son métier de publicain) ou avec l’épée symbolisant son supplice.
Chez les catholiques, la Saint Matthieu est fêtée le 21 septembre en occident, le 16 novembre en orient. Il est considéré comme le saint patron des percepteurs, des comptables, des banquiers et des agents de douanes.

Saint Barthélemy
Barthélemy (« bar Tolmay » en araméen) est un Juif originaire de Cana en Galilée. Il fait partie des douze apôtres de Jésus. Il est aussi connu sous le nom de Nathanaël dans la tradition chrétienne.
Présenté à Jésus par l’apôtre Philippe, on ne le trouve que dans l’évangile selon Jean. Selon ses mots, le Christ le considère comme « un vrai fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir. » Lorsque Nathanaël lui demande comment le Christ le connaît, celui-ci répond « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu ». Sans savoir ce qui s’est réellement passé sous ce figuier, il est évident qu’il s’agit d’un moment crucial dans la vie de Nathanaël qui se sent compris par Jésus, cet homme qui sait tout de lui. Il décide alors de s’abandonner à lui.
Mentionné dans toutes les listes des douze apôtres, il ne joue pourtant aucun rôle dans les évangiles ni dans les actes des apôtres. C’est plutôt la légende qui s’est emparée de lui. Après la Pentecôte, il serait parti prêcher l’évangile en Arabie, en Mésopotamie puis en Inde. Il est dit que « son zèle et ses prodiges eurent tôt fait de changer la face de ces contrées ; non seulement il converti les foules, mais il ordonna des Prêtres pour le seconder et consacra des Évêques. » Il y aurait même apporté l’Évangile de Saint Matthieu.
Il arrive ensuite en Arménie où il réussit à convertir le roi Polymi et sa cour à Albanopolis (actuelle Bakou). Cependant, le frère du roi, aidé des prêtres païens, le fait arrêter afin de le livrer au martyre. Il est alors écorché vif, crucifié et décapité (selon La Légende Dorée).
Ce même martyre lui vaut d’être considéré comme le saint patron des métiers en rapport avec le cuir, des bouchers et des relieurs.
Barthélemy est généralement représenté portant dans ses bras la dépouille de sa propre peau puisqu’il fut écorché vif. On peut aussi le voir parfois muni du poignard utilisé pour son supplice.
Les reliques de Barthélémy se trouvent dans la basilique qui lui est consacrée sur l’île de Tibérine, au cœur de la ville de Rome.
Selon la tradition chrétienne, la Saint Barthélemy est fêtée le 24 août en occident et le 25 août en orient.

Saint Philippe
Philippe est originaire de Bethsaïde, sur la rive nord du lac de Tibériade en Galilée. Il est marié à Marie et a deux filles avec elle. Il fut d’abord un disciple de Jean-Baptiste avant de devenir le cinquième apôtre de Jésus à qui il présentera ensuite son ami Nathanaël dit Barthélemy.
C’est André qui l’introduit à Jésus en disant « Celui après qui tu soupirais est venu. » et Philippe le croit sans hésitation.
Jésus s’adresse à Philippe avant la première multiplication des pains en lui demandant combien de pains faut-il pour nourrir la foule. C’est aussi à Philippe que se présentent les païens avant d’approcher Jésus durant la semaine sainte. Lors de la Cène, l’apôtre demande à Jésus de lui montrer Dieu : » Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit « . Jésus lui répond » Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? Qui m’a vu a vu le Père. »
Philippe n’assiste pas à l’épisode de la Passion et préfère s’enfuir. Sa vie suite à cet événement reste assez floue. Il serait parti prêcher l’évangile dans des régions d’Asie Mineure (une partie de la Turquie), notamment auprès des Scythes pendant près de 20 ans
Plusieurs versions existent quant à la raison de sa mort. Certains disent qu’il fut lapidé et crucifié à Hiérapolis en Phrygie, sous Domitien, à l’âge de 87 ans. D’autres racontent qu’il serait mort de vieillesse et aurait été enterré à Hiérapolis. Sa tombe aurait été découverte en 2011 par une mission archéologique italienne.
Le Pape Pélage 1er fit construire l’église des Douze-Saints-Apôtres à Rome au 6ème siècle et y fit transférer les reliques de Saint Philippe notamment.
Philippe est fêté le 3 mai en occident et le 14 novembre en Orient. Il est souvent représenté portant une croix à double ou triple traverse (principal instrument de son martyre).

Saint Thomas
Thomas est un juif originaire de Galilée dont le nom signifie « jumeau » en langue araméenne. Il est aussi appelé Thomas le didyme dans l’évangile selon Jean car son nom traduit en grec est « Didymos ».
Thomas est particulièrement connu pour ses doutes et ses questions, ce qui lui vaut le surnom d’incrédule ou encore de sceptique, car il est celui qui ne croit que ce qu’il voit. Lors de la Cène, lorsque Jésus dit « Quant au lieu où je vais, vous en savez le chemin (Jn 14:4) », Thomas lui répond « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas. Comment en connaîtrions-nous le chemin ? ».
Lors de la résurrection de Jésus, il doute encore une fois. Cependant, il est aussi le premier a appeler le Christ « Mon Seigneur et mon Dieu » lorsque ce dernier ressuscité montre ses mystérieuses marques de crucifixion. Ce n’est d’ailleurs qu’en voyant le côté transpercé qu’il prononce ces mots. Jésus lui répond alors « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (Jn 20, 24-29).
Thomas est aussi connu pour son courage et sa détermination à suivre le Christ, un trait de caractère que l’on remarque notamment lorsque Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare et que l’apôtre dit aux autres « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! ».
Après la Crucifixion, Thomas aurait envoyé Addaï (ou Judas Thaddée), un des disciples de Jésus, dans la ville de Philippe, en Macédoine, afin que ce dernier prêche la bonne parole. Cette demande avait été faite par Abgar V, roi d’Édesse, auprès de Jésus afin que ce dernier vienne prêcher dans son royaume.
D’après le texte chrétien des Actes de Thomas, l’apôtre quitta Antioche aux alentours de l’an 37 et partit évangéliser plusieurs provinces d’Asie, dont le nord de la Perse et l’Inde. Lorsqu’il arriva dans la ville de Taxila (région du Gandhara), il gagna les faveurs du roi Gondopharès Ier et accomplit de nombreux prodiges. Il quitta le pays à la mort du roi.
Il se rendit ensuite au Kerala, en Inde du sud à la fin de l’an 52. Il fonda 7 églises au Kérala, au Tamil Nadu et au Sri Lanka.
Avec d’autres apôtres, Thomas fut également témoin des derniers moments de vie de Marie et de son Assomption.
Thomas aurait été tué aux alentours de l’an 70, d’un coup de lance dans le dos alors qu’il priait dans une grotte montagneuse située près de Madras, en Inde. Aujourd’hui, l’endroit est appelé Mont Saint-Thomas. Ses reliques se trouveraient sous la basilique Saint-Thomas à Chennai.
Chez les catholiques, la Saint Thomas est fêtée le 3 juillet mais certaines églises occidentales le fêtent encore le 21 décembre. En Inde, il est célébré de façon particulièrement cérémonieuse. Il est considéré comme le saint patron qui conserve la foi sans pour autant se départir du doute.
Thomas est généralement représenté portant une épée ou une lance, objets évoquant son martyre. On peut aussi le voir avec la fameuse ceinture de la Vierge.

Simon le Zélote
Simon le Zélote ou saint Simon le Cananéen est un juif probablement originaire de Béthanie (village de Judée). Il est le 8ème apôtre de Jésus mais également le plus âgé. Il est surnommé « le Zélote » par Luc et « le Cananéen » par Mattieu et Marc, ce qui permet de le distinguer de l’apôtre Simon-Pierre.
On présume qu’il serait un ancien zélote c’est-à-dire faisant partie d’un groupe extrémiste du Ier siècle, incitant les judéens à se rebeller activement contre l’Empire Romain. Si ce n’est pas le cas, ce surnom lui aurait peut-être été attribué en raison du caractère exclusif dont il fait preuve concernant la religion.
Avec le Christ, Simon le Zélote découvrit l’universalité de l’amour de Dieu. Il sera d’ailleurs témoin de plusieurs étapes dans la vie de Jésus : la Cène, mais aussi de la Résurrection, l’Ascension puis la Pentecôte.
Jésus, s’exprimant à Simon et à Jude aurait dit « Viens, Simon qui n’as pas eu de fils. Viens Jude, qui perd ton père pour mon amour. Je vous unis dans un même sort », liant ces deux amis.
Selon la tradition chrétienne, Simon le Zélote serait d’abord parti en missionnaire afin d’évangéliser l’Égypte et les Berbères. Il aurait ensuite rejoint l’apôtre Jude afin d’aller tous deux prêcher en Perse (autrefois empire Parthe). Ils moururent ensemble en martyres. Simon le Zélote fut sauvagement scié en deux par des païens, en Arménie ou en Perse, selon une tradition de l’église d’Orient.
Cet apôtre est souvent considéré comme quelqu’un de particulièrement sage et de mature, certainement en raison de son âge mais aussi de son parcours de vie.
Traditionnellement, l’attribut principal de Simon le Zélote est la scie, objet de son martyre. On retrouve notamment cette représentation dans les églises de Saint-Jean-de-Latran et Saint Achille-et-Nérée, à Rome. Également à Florence, dans la Basilique della Santissima Annunziata.
Il est aussi parfois représenté tenant un livre à la main ou un phylactère, en référence aux Évangiles, ou une croix.
De nombreuses représentations le montrent également en compagnie de son fidèle ami l’apôtre Jude.
Dans la tradition catholique, il est fêté le 28 octobre, en même temps que l’apôtre Jude. Chez les orthodoxes, il est fêté le 10 mai. Simon le Zélote est considéré comme le patron des scieurs (en référence à son martyre).

Jude
Jude, fils de Jacques (selon Luc) est aussi appelé Thaddée (Thaddaeus) ou encore Judas Thaddée, permettant ainsi de faire la distinction avec le traître Judas Iscariot.
Son identité diverge selon les traditions. Dans les Églises orientales par exemple, il est considéré comme l’un des quatre « frères » (ou plutôt cousins germains) de Jésus et donc, en même temps, de Jacques le Juste et de Simon le Zélote. Cependant, en occident, il est plutôt considéré comme l’un des fils de Jacques.
Jude est connu pour son tempérament fougueux. Comme Simon, il aurait été membre du groupe zélote avant de rejoindre Jésus. Il s’opposa à son père et découvrit l’universalité de l’amour grâce au message du Christ puis décida de le suivre en devenant son 9ème apôtre.
Jésus va rapprocher Jude et Simon le Zélote : « Viens, Simon qui n’as pas eu de fils. Viens Jude, qui perd ton père pour mon amour. Je vous unis dans un même destin “.
Durant la Cène, il interroge le Christ en ces mots : « Pourquoi te découvres-tu à nous et non pas au monde ? ». Celui-ci répondit alors « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons chez lui une demeure.»
Après avoir prêché en Palestine, il se serait rendu en Syrie et en Mésopotamie (en Perse) où Simon le Zélote l’aurait rejoint, puis en Arménie. D’ailleurs, il est considéré comme le fondateur de l’Église arménienne selon la tradition de ce pays.
Encore une fois, les circonstances de sa mort varient selon les traditions. La plus commune déclare qu’il serait mort en martyre avec Simon le Zélote, en Perse ou près de Beyrouth, où il aurait été tué à coup de massue.
La tombe de Jude se trouverait dans une ancienne église arménienne (Ghara Kelisa), au nord de l’Iran. D’autres la situe plutôt en Turquie, à Edesse.
Aujourd’hui cependant, ses restes se trouveraient à Rome, dans la basilique Saint-Pierre, avec ceux de l’apôtre Simon le Zélote.
Jude est souvent représenté avec une massue, objet de son martyre. De nombreuses représentations le montrent également en compagnie de son fidèle ami l’apôtre Simon le Zélote.
Dans la tradition catholique, il est fêté le 28 octobre, en même temps que Simon le Zélote. Les orthodoxes, quant à eux, le fêtent le 19 juin. Il est le saint patron des causes difficiles et de l’espoir.

Matthias
Matthias dont le nom signifie « don » en hébreu, serait né à Bethléem dans la tribu de Juda, une des douze tribus d’Israël, selon la Légende Dorée. Son activité apostolique n’est pas vraiment connue et il est souvent désigné par d’autres noms comme par exemple « Tolmai » dans la version syriaque d’Eusèbe ou encore Nathanaël dans l’Évangile selon Jean.
Matthias fut choisi pour remplacer le traitre Judas Iscariot parmi les Douze apôtres. Celui qui prendrait cette place devait avoir accompagné le Christ depuis son baptême jusqu’à l’Ascension.
Ce sont Joseph Barsabas (surnommé « le Juste ») et Matthias qui furent choisis puis départagés par tirage au sort. Matthias fut alors désigné pour devenir témoin de la Résurrection du Christ avec les autres apôtres. « On tira au sort et le sort tomba sur Matthias qui fut dès lors associé aux onze apôtres » (Actes des Apôtres, chapitre 1). Lui et les autres reçurent donc le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte.
Les informations concernant les actions de Matthias restent assez vagues. Il serait parti évangéliser l’Éthiopie dans « la ville des cannibales ». Il prêcha également la bonne parole en Judée où il réalisa de nombreux miracles.
D’après la Légende Dorée, il fut lapidé dans cette contrée puis décapité. D’après les traditions apocryphes, il fut plutôt crucifié en Éthiopie.
Il est aussi question de l’Évangile de Matthias, un ouvrage perdu dont Clément d’Alexandrie cite pourtant plusieurs passages en disant les avoir empruntés aux « Traditions de Matthias » avec cette phrase notamment « Il faut combattre sa chair et la dompter entièrement en lui refusant tout ce que demandent ses désirs déréglés. Il faut au contraire fortifier et faire croître l’âme, par la foi et par la connaissance. » En effet, il semblerait que Matthias prête une importance bien particulière au fait de mortifier la chair en réprimant les désirs de la sensualité.
Une partie de ses reliques se trouverait dans l’église Sainte-Marie-Majeure, à Rome. L’autre partie serait gardée à l’abbaye Saint-Matthias de Trève en Allemagne. Cependant, selon les bollandistes, les reliques de Sainte Marie Majeure seraient plutôt celles d’un autre saint Mathias, évêque de Jérusalem vers l’an 120.
Saint Matthias est fêté le 14 mai chez les catholiques et le 9 août chez les orthodoxes.
L’apôtre est souvent représenté avec une hache ou un glaive, objet de son martyre.

Jacques le Mineur
Fils d’Alphée et de Marie, frère de l’apôtre Jude, Jacques d’Alphée est un Juif originaire de Nazareth. 11ème et avant-dernier apôtre de Jésus, il est appelé Jacques le Mineur dans la tradition chrétienne, afin de le distinguer de Jacques le Majeur qui fut choisi avant lui.
Connu pour son caractère doux, patient et secret, il est particulièrement proche de Jésus qui le présente ainsi : « Mon parfait ami d’enfance, celui qui fut mon frère pendant notre jeunesse ». Il lui ressemble également de façon troublante.
Jacques le Mineur est présent aux principaux évènements de la vie du Christ mais s’enfuit lors de la crucifixion. Cependant, Jésus lui apparut après sa résurrection.
Sur demande de Jésus, il fut le premier évêque d’Israël et restera à cette place pendant plus de 30 ans. Il est parfois surnommé le Juste en raison de sa sainteté : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c’est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n’usa ni de vin, ni bains, ni d’huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n’usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s’était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. »
Il serait décédé en l’an 62. Le grand prêtre Hanan II aurait profité de la mort du procurateur Festus et de la nomination de son successeur Albinus pour faire lapider l’apôtre. Cependant, selon Flavius Joesèphe, il aurait plutôt été poussé du haut de la terrasse du Temple puis achevé à coups de bâton.
Il est souvent représenté avec une massue ou un bâton noueux, représentant l’objet de son martyre. La majeure partie de ses reliques se situe à Rome, dans la basilique des Saints-Apôtres.
Chez les catholiques, il est fêté le 3 mai.
Il semblerait cependant que ce personnage soit à l’origine de nombreuses interrogations car le prénom Jacques revient de nombreuses fois et sous différentes formes. On le distingue évidemment de Jacques le Majeur mais des doutes subsistent quant à savoir si Jacques le Mineur, Jacques d’Alphée et Jacques le Juste seraient une seule et même personne ou plusieurs.
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