Saint Yves de Bretagne fête du 19 mai (1253-1303)
Saint Yves curé du Tiers-Ordre
Encore enfant, Yves avait pris pour règle de conduite cette devise : « Je dois devenir un saint. » Il le devint en effet.
La date de naissance de Yves Hélory de Kermartin est inconnue. Selon toute vraisemblance elle se situerait au milieu du XIIIe siècle, la tradition retenant généralement 1253, mais d'autres années sont parfois proposées.
Yves Hélory de Kermartin naît dans une famille noble au manoir de Kermartin sur la paroisse de Minihy. Son grand-père, Ganaret de Kermartin, est chevalier. Son père, Hélory, est damoiseau, et sa mère, Azo, est aussi certainement noble. Sa mère prétend qu'un songe lui aurait révélé que son fils serait un saint. Il a un frère et deux sœurs dont on ne sait pas grand chose.
Ouvrant son cœur à l'amour de Marie, que sa mère lui inspira avec un tact si délicat et si surnatuturel, il aima bien vite la piété, et dès qu'il sut lire il s'imposa pour pratique la récitation quotidienne du petit office de la sainte Vierge.
Il se forma dans la maison paternelle aux premiers éléments de la science ; à l'âge de quatorze ans on l'envoya à l'Université de Paris, où il étudia la philosophie, la théologie, le droit civil et canonique avec une application soutenue et un zèle infatigable. Il fut, de là, se perfectionner dans le droit civil à l'Université d'Orléans et devint un Jurisconsulte éminent.
Mais déjà, au milieu de ses études absorbantes, le pieux jeune homme portait le cilice, s'interdisait l'usage du vin et de la viande, jeûnait au pain et à l'eau, pendant l'Avent, le Carême et à plusieurs autres jours de l'année. Ses récréations étaient consacrées à la visite des hôpitaux et au soin des malades ; une simple natte était son lit, une pierre son oreiller.
Il refusa un parti avantageux que voulait lui faire prendre sa famille, et son désir eût été de recevoir simplement les Ordres Mineurs, afin d'en remplir les humbles fonctions toute sa vie. Il dut cependant s'incliner devant le désir de son évêque, qui lui conféra la prêtrise et lui imposa la charge d'official ou juge ecclésiastique.
Peu sensible aux honneurs, il ne vit dans sa charge que des devoirs à remplir et des vertus à pratiquer. Il se considéra, avant tout, comme le protecteur du pauvre et de l'orphelin, le défenseur du faible et de l'homme sans appui. De là lui vient le titre, qu'il s'est acquis, d'avocat des pauvres.
Nommé, quelque temps après, pour remplir les fonctions de curé dans un village de Bretagne, notre Saint crut devoir renoncer à sa charge d'official afin de se consacrer tout entier à son troupeau. Il voulut, avant d entrer dans sa charge pastorale, revêtir l'habit du Tiers-Ordre de saint François, désirant par là s'engager à mieux pratiquer les vertus sacerdotales, et donner à ses paroissiens l'exemple d'une vie calquée, autant que la faiblesse humaine peut le permettre, sur la vie de Notre Seigneur.
Pour lui, la pénitence prescrite par la Règle n'était pas un vain mot. Il portait une soutane grise, d'étoffe extrêmement grossière, et des sandales comme les frères Mineurs ; sous ce vêtement pauvre et austère, il cachait un rude ciliée. Ses jeûnes étaient fréquents et rigoureux ; il ne vivait que d'aliments grossiers ; ses nuits se passaient dans l'étude et la prière ; la fatigue l'obligeait-elle à prendre un peu de repos, il s'étendait sur une planche nue, avec une pierre ou sa bible pour oreiller. A minuit, il récitait l'office divin.
Chaque matin, le saint pasteur montait à l'autel avec une tendre dévotion, qui lui faisait verser des larmes abondantes ; or un jour, au moment de l'élévation, une couronne de lumière environna l'hostie sacrée, puis s'attacha au calice pendant qu'il l'offrit à l'adoration du peuple ; l'auguste Victime voulut, par ce prodige, manifester aux fidèles la foi ardente de son prêtre.
Afin d'attirer les bénédictions de Dieu sur ses travaux, il avait coutume d'aller à pied ; il arriva qu'un jour, dans ses courses, il eut à traverser une rivière dont les eaux étaient débordées et couvraient le pont : sans s'étonner il fait le signe de la croix et au même instant les eaux se divisent pour lui offrir un passage et se réunissent ensuite.
Saint Yves, l'une des gloires de la catholique Bretagne, est le patron des curés, des juges, des avocats et de tous les hommes de loi.
« Heureux l'homme qui a l'intelligence du pauvre et de l'indigent, le Seigneur le délivrera dans le jour terrible. »
(Ps. 40.)
Prière
« Seigneur, qui avez voulu faire éclater les travaux, les miracles et les vertus de saint Yves votre confesseur, faites, nous vous en supplions, que par ses mérites et ses prières nous obtenions vos faveurs. »
Ainsi soit-il
Tréguier, Saint Yves, son tombeau et son crâne
Le tombeau d'Yves se trouve dans la Cathédrale Saint-Tugdual. C'est le duc breton Jean V qui offre le reliquaire du saint au XVe s.
Il faut savoir que le duc, retenu prisonnier pendant la guerre de Succession bretonne, avait prié très fort saint Yves de le sortir de ce mauvais pas.
Yves n'a pas fait la sourde oreille, du coup, une fois libre, le duc fait élever le tombeau dans la cathédrale de 1420 à 1442.
Il se fait lui-même inhumer à ses côtés en 1451 ! Son tombeau a été aussi détruit à la Révolution, le sculpteur Armel Beaufils l'a refait au XIXe s. Dans la sacristie, le trésor contient entre autre la tête de saint Yves dans une châsse dorée du XIXe s. Tous les ans le 19 mai se tient le grand pardon de saint Yves.
C'est un peu la fête nationale de tous les Bretons dispersés aux 4 coins du monde... une fête très populaire pour un Saint qui ne l'est pas moins !