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Sainte Catherine-Emmerich : La présentation du Seigneur au Temple

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Le lendemain, à l’aube du jour, la sainte famille et ses hôtes se rendirent au Temple. Ils entrèrent d’abord dans une cour voisine du lieu saint.

Pendant que Joseph mettait l’âne sous un hangar, une femme âgée accueillit avec bonté la sainte Vierge et la conduisit du côté du Temple, par un passage couvert. À peine furent elles entrées dans ce passage, que le vieux Siméon vint au-devant de Marie.

Les paroles qu’il lui adressa exprimaient la joie dont son âme était remplie. Il prit un instant l’enfant entre ses bras, et se hâta ensuite de retourner au Temple par un autre chemin. L’avertissement de l’ange lui avait inspiré un si ardent désir de voir l’enfant après lequel il avait si longtemps soupiré, qu’il s’y était rendu d’avance pour attendre son arrivée.

Il était revêtu de la longue robe que les prêtres portaient, quand ils n’exerçaient pas leurs fonctions. Prêtre lui-même, quoique d’un rang inférieur, il ne se distinguait que par sa simplicité, sa piété et ses lumières. La sainte Vierge fut conduite, par son guide, jusqu’au parvis où devait avoir lieu la présentation de l’enfant, et où l’attendaient Anne et Noémi, son ancienne maîtresse.

Siméon, accouru une seconde fois au-devant d’elle, l’introduisit à l’endroit où se faisait le rachat des premiers-nés ; Anne, à laquelle Joseph donna la corbeille de l’offrande, la suivait avec Noémi. Joseph alla prendre sa place auprès des hommes. On savait, dans le Temple, que plusieurs femmes devaient venir présenter leurs premiers-nés ; tout était donc préparé.

Des lampes, allumées et réunies en forme de pyramides, étaient suspendues aux murs du lieu de la cérémonie. Elles avaient des becs d’or qui brillaient presque autant que la flamme qui en sortait. Devant une espèce d’autel, dont les coins se terminaient en cornes, plusieurs prêtres avaient placé un coffre de forme quadrangulaire, pour en faire une table, à l’aide d’une grande plaque qu’ils mirent par-dessus.

Ils étendirent une couverture rouge, puis une couverture blanche transparente, qui pendait de tous côtés jusqu’à terre. Aux quatre coins de la table, ils placèrent des candélabres et au milieu un berceau avec deux plats ovales et deux petites corbeilles. À droite et à gauche de cette partie du Temple, on voyait deux rangs de stalles, dont l’une était plus élevé que l’autre, et où se tenaient des prêtres en prières.

Alors Siméon s’approcha de la sainte Vierge, dans les bras de laquelle reposait l’enfant Jésus, enveloppé d’une étoffe bleu de ciel, et la conduisit à la table des offrandes, où elle déposa l’enfant dans le berceau. À ce moment, le Temple me parut rempli d’une lumière éblouissante : je vis que Dieu y était, et qu’au-dessus de l’enfant les cieux étaient ouverts jusqu’au trône de la sainte Trinité.

Puis Siméon reconduisit la sainte Vierge à la place réservée aux femmes et entourée d’une grille. Marie portait une robe bleue de ciel, un voile blanc, et un long manteau jaune clair qui l’enveloppait tout entière. Siméon et les trois autres prêtres s’habillèrent pour la cérémonie. Ils avaient au bras comme de petits boucliers, et sur la tête une barrette bifurquée.

L’un d’eux se tenait derrière la table des offrandes, un autre devant, deux autres de chaque côté, et tous priaient sur l’enfant. La prophétesse Anne s’approcha alors de Marie, lui donna la corbeille qui contenait les fruits et les colombes, et la conduisit à la grille placée devant la table de l’oblation. Puis Siméon, qui se tenait là debout, ouvrit la grille, conduisit Marie devant la table, et y plaça son offrande.

Les fruits furent déposés dans un des plats ovales, les pièces de monnaie dans l’autre, et les colombes furent laissées dans la corbeille. Pendant que Siméon se tenait avec Marie devant l’autel des offrandes, le prêtre, qui était debout derrière l’autel, prit l’enfant Jésus, l’éleva en l’air, en le tournant vers les quatre côtés du Temple.

Après avoir prié longtemps, il le donna à Siméon, qui le remit aux bras de Marie et lut plusieurs prières, dans un rouleau placé à côté de lui, sur un pupitre. Enfin Siméon reconduisit la sainte Vierge à la grille, d’où elle fut ramenée à la place des femmes, par Anne, qui l’attendait là. Une vingtaine de mères se disposaient aussi à présenter leurs nouveau-nés.

Alors les prêtres commencèrent à l’autel un service d’encensements et de prières, auquel ceux qui se trouvaient sur les sièges s’unirent par quelques gestes. Après cette cérémonie, Siméon revint vers Marie, reçut d’elle-même l’enfant Jésus dans ses bras, et, tout rayonnant de joie, parla longtemps de lui en termes très touchants.

Il loua Dieu, qui avait accompli sa promesse, et dit entre autres choses :

« Maintenant, Seigneur, laissez, selon votre parole, votre serviteur s’en aller en paix, puisque mes yeux ont vu le Sauveur qui vient de vous ; que vous avez préparé à la face de tous les peuples, pour être la lumière qui doit éclairer les nations et la gloire de votre peuple Israël. »

Joseph, après la présentation, était venu rejoindre Marie. Comme elle, il écouta avec un profond respect les paroles inspirées de Siméon, qui les bénit tous deux et dit à Marie :

« Celui-ci a été établi pour la ruine et pour la résurrection d’un grand nombre en Israël et comme un signe de contradiction ; un glaive traversera votre âme elle-même, afin que les pensées de beaucoup de cœur soient révélées. »

Après Siméon, la prophétesse Anne, aussi inspirée, parla longtemps de l’enfant Jésus et appela sa mère bienheureuse. Ces choses ne causèrent aucun trouble ; tous les assistants, y compris les prêtres, les écoutèrent, au contraire, avec une grande émotion. Il semblait que ces prières inspirées n’eussent rien d’inaccoutumé, et que tout dût se passer ainsi.

Tous témoignèrent du plus profond respect pour l’enfant et sa mère. Marie brillait comme une rose céleste. La sainte famille avait extérieurement présenté l’offrande la plus pauvre, mais Joseph donna secrètement à Siméon et à Anne plusieurs pièces d’or, en faveur surtout des pauvres vierges élevées dans le Temple, et hors d’état de payer les frais de leur entretien.

La sainte Vierge, ayant dans ses bras l’enfant Jésus, fut reconduite par Anne et Noérni dans le parvis, où elles se dirent adieu. Joseph y était déjà avec ses deux hôtes, il avait amené l’âne sur lequel Marie monta avec l’enfant.

Ils quittèrent aussitôt le Temple et traversèrent Jérusalem pour se rendre à Nazareth., je n’ai pas vu la présentation des autres premiers-nés ; mais j’ai la certitude que tous reçurent des grâces particulières, et que plusieurs d’entre eux périrent au massacre des Innocents.

Siméon était parent de Séraphia, qui reçut le nom de Véronique, et aussi de Zacharie, par le père de Séraphia. Revenu chez lui après la présentation de Jésus, il tomba aussitôt malade. Cependant, il ne cessa pas de témoigner la plus grande joie dans ses entretiens avec sa femme et ses fils.

Sur son lit de mort, il eut adressé des exhortations ; il leur parla, avec une gravité et une joie touchantes, du salut d’Israël et de tout ce que l’ange lui avait annoncé. Il mourut paisiblement, et sa famille le pleura en silence. Beaucoup de prêtres et de Juifs prièrent sur son cercueil.

Voici la vision que j’ai eue, touchant la fête de la Chandeleur. Je vis une fête dans l’église diaphane, planant au-dessus de la terre, qui me représente l’Église catholique tout entière, renfermant en elle toutes les églises particulières.

Elle était pleine de chœurs d’ange qui entouraient la très sainte Trinité. Je vis la seconde personne de la Trinité, comme l’enfant Jésus, présent et racheté au Temple, et en même temps présent aussi dans la très sainte Trinité. Je vis près de moi l’apparition du Verbe incarné, l’enfant Jésus, mais uni à la Trinité sainte par une voie lumineuse.

Je ne puis pas dire qu’il ne fût pas là, pendant qu’il était auprès de moi ; je ne puis pas dire non plus qu’il ne fût pas auprès de moi, pendant qu’il était là ; cependant, au moment où je sentis vivement la présence de l’enfant Jésus auprès de moi, je vis la figure sous laquelle m’était montrée la sainte Trinité, autrement que lorsqu’elle m’est présentée comme l’image de la Divinité, dans des circonstances ordinaires.

Je vis paraître un autel au milieu de l’église. Ce n’était pas un autel, comme nous en voyons dans nos églises, mais un autel idéal. Sur cet autel, je vis un petit arbre avec de larges feuilles pendantes, de l’espèce de l’arbre de la science du bien et du mal, qui était dans l’Éden.

Je vis ensuite la sainte Vierge, avec l’enfant Jésus dans ses bras, se lever du fond de la terre devant l’autel, et l’arbre, qui était sur l’autel, se pencher devant-elle et se flétrir. Puis je vis un ange en vêtements sacerdotaux, couronné d’un simple anneau, s’approcher de Marie. Elle lui donna l’enfant, qu’il plaça sur l’autel ; au même instant, je vis l’enfant s’absorber dans l’image de la sainte Trinité, qui alors m’apparut de nouveau sous sa forme ordinaire.

Je vis l’ange donner à la mère de Dieu un petit globe brillant, sur lequel était la figure d’un enfant emmailloté, et Marie planer avec ce globe au-dessus de l’autel. De tous les côtés, je vis venir à elle une foule de mains avec des lumières, qu’elle donna toutes à l’enfant placé sur le globe, et dans lequel elles furent absorbées.

De toutes ces lumières, je vis se former, au-dessus de Marie et de l’enfant, une seule lueur splendide qui illuminait tout. L’ample manteau de Marie s’étendait sur toute la terre. À la fin, l’image se transformait en une célébration de fête.

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Je crois que le dépérissement de l’arbre de la science, lors de l’apparition de Marie et de l’absorption de l’enfant sur l’autel dans la sainte Trinité, devait être une image de la réconciliation des hommes avec Dieu.

C’est pourquoi je vis toutes les lumières particulières présentées à la Mère de Dieu, et remises par elle à l’enfant Jésus, vraie lumière illuminant tous les hommes, et dans lequel toutes les lumières particulières sont devenues une seule et même lumière qui éclaire le monde entier, représenté par ce globe.

Les lumières présentées signifiaient la bénédiction des cierges à la fête de la Chandeleur.

Source : Visions de Sainte Anne-Catherine Emmerich – R. P. Joseph Alvare – 1922

Publié par Napo

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