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Clovis et sa rencontre avec le Saint Abbé Séverin

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Dans le royaume de Bourgogne, Clovis rencontra un Saint Abbé nommé Séverin, qui gouvernait le monastère d’Agaune.

Ce monastère était bâti à l’endroit où les martyrs de la légion Thébaine avaient été mis à mort. Clovis envoya un officier de sa cour, afin d’amener le Saint, qui n’attendit pas qu’il fût à son terme, pour justifier l’idée qu’on avait conçue de lui.

En passant à Nevers, il trouva l’Évêque Eulalius, consumé depuis plus d’un an par une affreuse maladie qui l’avait privé de l’ouïe et de la parole. Il le guérit par ses prières avec une promptitude si miraculeuse, que l’Evêque se leva sur le champ, alla le même jour à l’église, et y exerça toutes les fonctions pontificales.

En arrivant aux portes de Paris, Séverin trouva un lépreux qu’il guérit en l’embrassant. Entré dans le palais de Clovis, il se prosterna pour prier devant le lit du Roi, se releva en silence, défit sa chasuble, et en revêtit le prince, que sa fièvre opiniâtre quitta sur le champ.

Clovis se jeta aux pieds du Saint Abbé, en bénissant celui qui se rend si admirable dans ses saints et en disant :

« Mon Père, je vous offre mon trésor, prenez-en tout ce qu’il vous plaira pour les pauvres, et signalez avec la même liberté la miséricorde évangélique envers tous les prisonniers de mon royaume. »

Insensible à tous les honneurs, Séverin guérit plusieurs autres malades dans la maison du Roi et dans tous les quartiers de la capitale. Après quoi il partit aussitôt, comme pour s’en retourner : mais il savait par révélation qu’il mourrait à Château-Landon en Gâtinois. Trois jours après son arrivée, il y rendit en effet sa sainte âme, et il s’opéra une multitude de miracles à son tombeau, où Childebert, fils de Clovis, fonda par la suite une église.

Clovis étant guéri, dit à ses Français qu’il voyait avec peine une partie des Gaules entre les mains des Goths ariens, et il leur proposa d’en faire la conquête sur les hérétiques. Tous applaudirent avec de vives acclamations, et cette nation toute guerrière fut bientôt en état de marcher vers Poitiers, où Alaric, roi des Visigoths, était alors.

Pour attirer les bénédictions du ciel sur cette grande entreprise, Clovis fonda à Paris, près du tombeau de Sainte Geneviève, une église qui passa pour l’une des plus magnifiques de son temps, et qui, ne fut achevée qu’après la mort du roi, par les soins de la Reine Clotilde. On observe qu’il y avait dans sa vaste étendue beaucoup de peintures qui représentaient des saints de l’un et de l’autre testament.

II s’y fit beaucoup de miracles ; et dès le même siècle, on y invoqua Sainte Geneviève pour la guérison de la fièvre, comme on le fait encore aujourd’hui. Le Roi défendit à toute son armée, avant de mettre le pied sur les terres ennemies, d’y piller aucun vase, ni aucun ornement des autels, de faire aucune insulte aux vierges ou aux veuves sacrées, aux clercs, à leur famille, à leurs domestiques, ni même aux serfs des églises.

Après la guerre, il fit dire aux Évêques que chacun pouvait répéter ce qu’il avait perdu, et demander la liberté des esclaves. Tous ces ordres furent exécutés ponctuellement. Par le respect tout particulier que ce Prince portait à Saint Martin, il fit publier, en passant près de Tours, la défense d’y rien prendre à part de l’herbe et de l’eau.

Un soldat prit du foin à un pauvre homme, en disant que ce n’était que de l’herbe. Le Roi le fît mourir sur le champ :

« Et comment remporterions-nous la victoire, dit le Monarque, si l’on offensait le grand Saint Martin ? »

Quand il fut près de Poitiers, il fit de même conserver avec grand soin les terres de cette église, en mémoire de Saint Hilaire. Cependant, Alaric sortit de la ville, et s’avançant dans les plaines de Vouillé, il vint présenter la bataille au roi des Francs, qui ne désirait rien avec plus d’ardeur. On combattit avec tout l’acharnement de deux nations rivales, dont l’une était animée par le double motif de sa propre gloire et de la défense de sa foi contre les persécuteurs du nom catholique ; l’autre, par l’horreur de la servitude et d’une ruine entière.

Mais tandis que de si grands intérêts font balancer la victoire, Clovis distingue dans la mêlée le roi Alaric, perce tout ce qui est devant lui, suspend les efforts des Goths étonnés, charge son rival, le renverse et lui arrache la vie. Mais le moment de la victoire fut celui du plus grand péril pour le vainqueur.

Deux Goths fondent sur lui en désespérés, l’assaillent avec une espèce de rage, lui portent mille coups avant qu’il ait eu le temps de les reconnaître, et malgré la trempe excellente de ses armes et toute son habileté dans les combats, on crut ne devoir sa conservation qu’à une protection spéciale d’en haut. Ce fut la seule résistance que firent les ennemis après la mort de leur Roi ; tous s’étant mis à fuir, suivant leur coutume, dit Grégoire de Tours, excepté une troupe auxiliaire d’Auvergnats, qui combattirent encore quelque temps sous la conduite d’Apollinaire, fils de Saint Sidoine, et le même qui fut élevé quelques années après sur le siège épiscopal d’Auvergne.

Le prince Amalaric, fils du Roi défait, se sauva en Espagne, et fut reconnu roi des Visigoths, qui en occupaient déjà la plus grande partie. Pour l’Aquitaine, Clovis la conquit presque tout entière ; et dès l’année suivante, il s’avança jusqu’à’ Toulouse, où les Rois goths avaient fait jusque-là leur séjour, et où se trouvaient les trésors d’Alaric, qu’il enleva : delà, il revint à Tours, comblé de gloire et de richesses ; fit son entrée avec pompe, et marcha en triomphe, depuis le tombeau de Saint Martin qui était hors de la ville, jusqu’à l’église cathédrale.

Il venait de recevoir une ambassade de l’empereur Anastase, qui lui envoyait le titre de patrice, avec la robe de pourpre, le cerclé d’or et les autres marques du patriciat. Revêtu de ces ornements, et la couronne en tête, c’est-à-dire le cercle d’or, il s’avançait lentement sur un cheval d’une beauté et d’une grandeur extraordinaires, jetant au peuple pendant la marche une grande quantité de pièces d’argent.

L’église de Saint-Martin ne fut pas oubliée dans la joie de cette fête : le Roi lui fit des présents inestimables aussi-bien qu’à celle de Saint Hilaire de Poitiers. Il se rendit quelque temps après à Paris, où il établit son séjour d’une manière fixe, et cette ville devint ainsi la capitale du royaume, sous le règne même du premier de nos Rois.

On croit qu’il choisit pour sa demeure l’ancien palais qu’avait Bâti et habité l’empereur Julien, hors de la ville, du côté du midi, assez près du tombeau de Sainte Geneviève, où, en exécution de son vœu, il fit aussitôt creuser les fondations de l’église de Saint Pierre et Saint-Paul. Les Visigoths conservaient encore la Gaule narbonnaise, où Théodoric, roi d’Italie, soutint les intérêts de leur jeune roi Amalaric, son petit-fils du côté maternel.

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Les Bourguignons, non moins ennemis des Goths que les Français, s’unirent avec eux pour former le siège important de la ville d’Arles. Ainsi la place fut vivement pressée, et l’alarme se répandit parmi tous les citoyens. Un jeune clerc, parent du Saint Évêque Césaire, crut ne pouvoir échapper autrement au péril, qu’en se rendant aux ennemis ; et pour cela, il descendit de nuit le long du mur avec une corde. Cette fuite ne put être si secrète, qu’elle ne parvînt à la connaissance de quelques Goths.

Source : Histoire de l’Église – M. L’Abbé Berault-Bercastel – 1809

Publié par Napo

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