L’annonce de la reconnaissance du martyre de Mgr Eduard Profittlich (1890-1942) par le pape François marque une étape importante sur la voie de sa béatification. Ce missionnaire jésuite, originaire de la Rhénanie-Palatinat, a exercé son ministère dans des conditions difficiles, jusqu’à son martyre en détention soviétique en 1942.
Mgr Eduard Profittlich est une figure remarquable du catholicisme en Estonie, un pays qui, à l’époque, était considéré comme un véritable territoire de mission.
Né le 11 septembre 1890 à Birresdorf, près de Coblence en Allemagne, Eduard Profittlich grandit dans une famille paysanne en tant que huitième d’une fratrie de dix enfants. Après des études secondaires à Linz et au séminaire de Trèves, il entre en 1913 dans la Compagnie de Jésus, faisant son noviciat à Heerenberg, aux Pays-Bas. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme infirmier dans l’armée impériale de 1916 à 1918, avant d’être ordonné prêtre le 27 août 1922.
Après son ordination, il poursuit des études au nouvel Institut pontifical oriental fondé par Benoît XV, et obtient des doctorats en philosophie (1923) et en théologie (1924) de l’université de Cracovie. Missionnaire jésuite, il travaille successivement en Pologne, en Allemagne, puis il part à Tallinn, en Estonie, en 1930 comme curé de la paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Mgr Profittlich, avec un zèle missionnaire exemplaire, apprend la langue estonienne, adopte la nationalité du pays, et devient le premier archevêque catholique de Tallinn en 1936. Il est le premier évêque catholique en Estonie depuis la Réforme.
En 1940, l’invasion soviétique marque le début d’une période tragique pour l’archevêque. Alors qu’il aurait pu fuir, Mgr Profittlich choisit de rester fidèle à son troupeau. Conscient des risques, il accepte son sort avec un courage impressionnant. Arrêté, il est déporté en Sibérie, où il subit un procès inique et une condamnation à mort. Cependant, avant même que la sentence ne soit exécutée, il succombe aux conditions déplorables de sa détention. Son sacrifice reste gravé dans les mémoires comme un témoignage vivant de la foi.
Aujourd’hui, l’Église catholique en Estonie, bien qu’encore très minoritaire avec environ 6 000 fidèles, se réjouit de cette reconnaissance. La postulatrice de la cause de béatification, Marge Paas, souligne l’importance d’avoir des figures comme Mgr Profittlich :
« Tous les bienheureux et les saints sont des signes d’espérance pour nous, et aujourd’hui, nous avons un besoin pressant de ces modèles de foi. »
Elle rappelle également que son motto épiscopal, « Foi et Paix« , résonne particulièrement dans le contexte actuel où tant de craintes subsistent, notamment dans les pays baltes.
Malgré les épreuves, Mgr Profittlich est resté un véritable « messager de la paix et de l’espérance », comme l’affirme Paas. Sa fidélité et sa force intérieure sont une source d’inspiration pour les fidèles du monde entier, mais aussi pour les dirigeants de l’Église. Son exemple rappelle que, même dans les moments les plus sombres, il est possible de briller comme un « phare de lumière » pour les autres.
Le processus de béatification de cet archevêque courageux a été entamé en 2003, témoignant de la longue démarche de recherche et de préparation nécessaire à une telle reconnaissance. L’Église en Estonie a même dédié un site Internet à sa biographie, permettant à un public plus large de découvrir sa vie exemplaire.
Avec cette nouvelle, l’Estonie est sur le point d’avoir son premier bienheureux, un fait qui illustre la vitalité et l’universalité de l’Église catholique. Que le témoignage de Mgr Profittlich inspire les catholiques du monde entier à rester fidèles à leur foi, quelles que soient les adversités.
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