Ce 2 novembre, jour de prière pour les défunts, le pape François se rendra au cimetière Laurentino, situé au sud de Rome, pour y célébrer la messe. C’est un lieu chargé d’émotion pour lui, car il y visitera le « Jardin des Anges », un espace sacré dédié aux enfants morts avant de voir le jour. Depuis plusieurs années, le Saint-Père montre une attention particulière envers ces âmes innocentes, réitérant son soutien aux parents qui portent en eux une douleur difficilement exprimable. Comme il l’a rappelé, la souffrance des parents confrontés à la perte d’un enfant est si profonde qu’il est souvent impossible de la décrire par des mots.
La Commémoration de Tous les Défunts
Comme l’a rappelé le pape François lors de l’homélie prononcée pour la Messe des Défunts, célébrée en 2023 au cimetière militaire de Rome, la mémoire et l’espérance forment le cœur même de cette grande journée du 2 novembre. C’est une mémoire pour ceux qui nous ont précédés, qu’ils soient amis ou membres de notre famille, et pour tous ceux qui ont vécu en témoignant du bien et sont demeurés dans la miséricorde de Dieu. Mais c’est aussi une espérance, « celle qui nous fait regarder en avant, sur notre chemin ». Le pape François a ainsi rappelé, à l’occasion de cette commémoration, que tous les fidèles avancent vers une rencontre réelle et ultime avec le Seigneur :
« Nous devons demander au Seigneur cette grâce de l’espérance, une espérance qui ne déçoit jamais et qui, chaque jour, nous fait progresser. »
La commémoration des défunts, instaurée au IXe siècle par saint Odilon de Cluny, abbé bénédictin, unit de manière profonde la vie et la mort, la mémoire et l’avenir. Elle est enracinée dans la mémoire de la mort du Christ sur la croix, tout en embrassant la Résurrection et la promesse de libération éternelle du péché. Car l’espérance chrétienne ne réside pas seulement dans le souvenir de ceux qui ont vécu avant nous, mais surtout dans la miséricorde de Dieu, qui, par Sa grâce, offre la vie éternelle à chaque âme et chaque corps. La célébration du 2 novembre, immédiatement après celle de tous les saints, souligne pour l’Église la communion des saints, cette union profonde de tous les croyants en Christ – sur terre, au Ciel et au Purgatoire. Cette promesse d’éternité est un fondement de paix et de miséricorde, des vertus essentielles en des temps sombres comme ceux que nous traversons.
« Prions aussi pour que le Seigneur ait pitié de nous et nous donne l’espérance : celle de continuer notre chemin, et de retrouver un jour tous ceux qui nous ont quittés, quand Il nous appellera auprès de Lui. »
Un engagement constant pour la vie
La compassion du pape François ne se limite pas aux enfants morts de façon naturelle. Elle s’étend aussi aux enfants dont la vie a été interrompue par l’avortement, une réalité douloureuse pour de nombreuses familles. Lors d’un voyage en Corée en 2014, le Saint-Père avait rendu hommage aux enfants non-nés en visitant un mémorial dédié aux victimes de l’avortement, exprimant son émotion face aux croix blanches alignées sur une colline de Kkottonangnae.
Cette compassion s’est aussi manifestée dans des initiatives symboliques comme les cloches bénies pour être la « voix des enfants qui ne naîtront pas ». En septembre 2020 et en octobre 2021, François a ainsi encouragé une initiative venue de Pologne, consistant à installer ces cloches dans divers pays, notamment en Équateur et en Ukraine. Leur son devient un appel à réveiller les consciences et à inciter les législateurs, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté, à réfléchir sur la dignité inviolable de la vie humaine.