LLe 4 novembre 2025, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié une Note doctrinale intitulée Mater Populi Fidelis (« La Mère du Peuple fidèle ») concernant certains titres mariaux liés à la coopération de la Vierge Marie à l’œuvre du salut. Le texte a été remis à Rome par le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du DDF.
La Note répond à de nombreuses demandes et propositions reçues au Saint-Siège depuis des décennies, notamment au sein du DDF. Elle fait suite à des réflexions menées lors de congrès, d’assemblées, d’études mariologiques et dévotionnelles. Elle vise à clarifier le sens de certaines expressions et titres attribués à Marie, tout en approfondissant les fondements de la dévotion mariale à la lumière du mystère du Christ Rédempteur, unique Médiateur.
Le document souligne que, bien que la piété populaire envers Marie soit un trésor de l’Église, certaines expressions et usages peuvent engendrer de la confusion, voire un déséquilibre dans la foi chrétienne. La Note rappelle que Marie, dès l’Ancien Testament (cf. Gn 3, 15) et dans les Évangiles (notamment Jn 2, 4 et Jn 19, 26-27), est appelée « Femme » ou « Mère » dans le dessein du salut.
Elle insiste sur le fait que cette coopération n’est pas isolée, mais intégrée à l’unique œuvre rédemptrice du Christ. Le DDF précise que ce rôle de Marie s’inscrit dans un cadre trinitaire : fruit de l’initiative du Père, de la kénose du Fils et de la grâce de l’Esprit-Saint.
Le texte passe ensuite en revue plusieurs titres attribués à Marie :
« Co-rédemptrice » : la Note rappelle que ce terme apparaît au XVe siècle pour corriger celui de Rédemptrice, employé depuis le Xe siècle. Certains Pontifes l’ont utilisé, sans toutefois en préciser la portée théologique.
Le document explique :
« Compte tenu de la nécessité d’expliquer le rôle subordonné de Marie au Christ dans l’œuvre de la Rédemption, l’utilisation du titre de Co-rédemptrice pour définir la coopération de Marie est toujours inopportune. Ce titre risque d’obscurcir l’unique médiation salvifique du Christ et peut donc générer une confusion et un déséquilibre dans l’harmonie des vérités de la foi chrétienne, parce qu’“il n’y a de salut en personne d’autre”, car “il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés” (Ac 4, 12). Lorsqu’une expression nécessite des explications nombreuses et constantes afin d’éviter qu’elle ne s’écarte d’un sens correct, elle ne rend pas service à la foi du Peuple de Dieu et devient gênante. Dans ce cas, elle n’aide pas à exalter Marie comme la première et la plus grande collaboratrice dans l’œuvre de la Rédemption et de la grâce, parce que le danger d’obscurcir la place exclusive de Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme pour notre salut, le seul capable d’offrir au Père un sacrifice d’une valeur infinie, ne serait pas un véritable honneur pour la Mère. En effet, en tant que “servante du Seigneur” (Lc 1, 38), elle nous indique le Christ et nous demande : “Tout ce qu’Il vous dira, faites-le” (Jn 2, 5). »
« Médiatrice » / « Médiatrice de toutes grâces » : le document admet que ces expressions peuvent avoir leur place sous certaines conditions précises, mais insiste sur leur portée strictement subordonnée à l’unique médiation du Christ. L’usage large et non encadré est donc déconseillé.
Plus favorablement, des titres tels que « Mère des croyants » ou « Mère du peuple fidèle » sont mis en avant. Ils expriment mieux la maternité spirituelle de Marie et son rôle au sein de l’Église. Le document affirme que la vénération de Marie reste légitime et précieuse : elle est « un trésor de l’Église ». Mais elle doit toujours s’exercer dans la reconnaissance que Jésus-Christ est l’unique Rédempteur et Médiateur.
Il s’agit d’une mise en garde contre un maximalisme marial qui risquerait de troubler la juste compréhension du mystère du Christ ou de nuire au dialogue œcuménique. En prière, l’Église peut continuer à invoquer Marie, mais avec justesse : dans l’Église, avec l’Église et pour l’Église. C’est cette maternité spirituelle et ecclésiale que le texte met en lumière.
Pour les fidèles, cette Note invite à affiner la dévotion mariale, en évitant les formules qui compliquent la foi simple du Peuple de Dieu.
Pour la théologie, elle constitue un repère doctrinal clair dans la mariologie contemporaine, fixant des bornes aux tentatives de nouvelles définitions dogmatiques ou d’interprétations excessives.
En conclusion, la Note encourage tous les fidèles à une dévotion mariale fidèle à l’Évangile, enracinée dans la Tradition et la liturgie. Elle recommande d’éviter les expressions susceptibles de déséquilibrer la foi catholique en exagérant le rôle de Marie, sans pour autant nier sa véritable mission de Nouvelle Ève et de Mère du Peuple de Dieu.
💡🤖 Pour garantir des articles d'actualité à jour, précis et bien sourcés, l'intelligence artificielle est utilisée comme outil d'assistance. Elle contribue à la réécriture, à la vérification des faits et à l'optimisation du contenu.






