L’Église catholique, fidèle à sa mission de charité et de justice, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à la situation dramatique des prisons françaises. Le diacre Bruno Lachnitt, aumônier national catholique des prisons, s’est exprimé sur la surpopulation carcérale, une réalité intenable qui ne fait qu’empirer. À l’approche de la grande rencontre des aumôniers à Lourdes, prévue du 10 au 13 octobre, il est plus que jamais nécessaire de comprendre l’ampleur du problème et d’y apporter des réponses conformes à la doctrine sociale de l’Église.
Une situation de surpopulation record
Les chiffres dévoilés par Bruno Lachnitt sont accablants. Au 1er septembre 2024, 73 établissements pénitentiaires affichaient un taux d’occupation supérieur à 150 %, dont 17 dépassaient les 200 %. Le recours aux matelas au sol pour pallier le manque de place concerne actuellement 3 609 détenus, ce qui démontre une dégradation inquiétante des conditions de détention. « Jusqu’où cela sera-t-il supportable ? » s’interroge l’aumônier, soulignant que, dans certaines cellules, jusqu’à quatre détenus cohabitent dans seulement 11 m².
Ces conditions créent un environnement propice à la violence, à la désespérance et, finalement, à une insécurité croissante, tant pour les détenus que pour les surveillants. Loin de contribuer à une meilleure réhabilitation des prisonniers, cette situation compromet gravement l’objectif de réinsertion que devrait avoir tout système pénitentiaire.
La mission des aumôniers : une lumière dans l’obscurité
Malgré cette situation, les aumôniers catholiques continuent d’accomplir leur mission avec abnégation. Leur rôle est crucial dans cet univers de détresse. Bruno Lachnitt souligne que leur objectif n’est pas de donner des leçons, mais d’apporter une écoute bienveillante et de montrer aux détenus qu’il existe en eux une dignité profonde, souvent oubliée. Le silence, l’écoute et l’espérance sont au cœur de ce ministère.
Les aumôniers catholiques sont aujourd’hui 760 en France, répartis dans 190 établissements pénitentiaires, un nombre conséquent qui témoigne de l’importance accordée par l’Église à ce domaine de la mission. Fait notable, 35 % d’entre eux sont des femmes, une présence précieuse pour un travail délicat, en prise directe avec la souffrance humaine.
Une communion à renforcer
La rencontre de Lourdes, qui se déroulera sous la bénédiction de plusieurs évêques, sera l’occasion pour les aumôniers de renforcer non seulement la communion entre eux, mais aussi celle entre l’aumônerie et le reste de l’Église. Cet événement est organisé tous les six ans, mais la gravité des circonstances actuelles lui donne une résonance particulière cette année. L’Église, en continuant d’assumer ce ministère dans les prisons depuis plus de deux siècles, reste fidèle à son devoir d’accompagner les plus démunis, selon les préceptes de l’Évangile.
Il est évident que la situation actuelle exige des solutions bien plus fermes. La réponse à la surpopulation carcérale ne peut se contenter d’être laxiste. Il faut une véritable politique de répression pour les criminels, avec de vraies peines appliquées sans indulgence. La récidive, notamment, devrait être traitée avec la plus grande sévérité, et des camps de travail pourraient être une solution adéquate pour ceux qui persisteraient dans la délinquance.
Je pense également qu’il est grand temps de rétablir la peine de mort pour les crimes les plus graves, car l’absence de cette sanction affaiblit la justice. En parallèle, il est nécessaire de construire de nouvelles prisons, adaptées aux besoins d’aujourd’hui, afin de garantir des conditions de détention conformes à la dignité humaine. L’Église nous appelle à défendre le bien commun, et cela inclut des mesures justes et fortes pour rétablir l’ordre et la sécurité.
Que le Seigneur éclaire les autorités pour qu’elles aient le courage de prendre des décisions fermes, sans céder à l’idéologie du laxisme.