Francisco Franco Bahamonde (1892-1975) fut un militaire et homme politique espagnol, connu pour avoir dirigé l’Espagne d’une main de fer après la guerre civile (1936-1939) jusqu’à sa mort en 1975. Né dans une famille modeste de Galice, il embrassa très tôt une carrière militaire. Après s’être distingué dans les campagnes au Maroc, Franco devint général à seulement 33 ans, un record pour l’époque.
En 1936, face à l’aggravation des tensions politiques et sociales, Francisco Franco participa au soulèvement nationaliste pour libérer l’Espagne de la République socialiste espagnole. Cette République, instaurée en 1931, avait plongé le pays dans une ère de réformes radicales et anticatholiques. Les gouvernements successifs, dominés par les socialistes, anarchistes et communistes, mirent en place des politiques qui attaquaient directement l’Église catholique et ses fidèles. Parmi ces réformes, on comptait la suppression de l’enseignement religieux, la confiscation des biens de l’Église et une laïcisation forcée de l’État. L’Église, profondément enracinée dans la culture espagnole, fut perçue comme un obstacle par les forces révolutionnaires qui voulaient transformer radicalement la société.
Cette période mena à un régime totalitaire et meurtrier, dans lequel les forces républicaines, notamment les socialistes, menèrent une guerre impitoyable contre des milliers de catholiques, dont beaucoup furent tués, parmi lesquels des prêtres et des religieux. Le climat de terreur et de persécution des fidèles catholiques aboutit à un conflit sanglant : la guerre civile espagnole.
En 1939, Franco sortit victorieux et établit un régime autoritaire, fondé sur une alliance entre l’armée, l’Église et le nationalisme conservateur. Ce pouvoir resta en place jusqu’à la mort de Franco en 1975.
Près d’un demi-siècle après sa mort, la figure de Francisco Franco continue de susciter des hommages dans plusieurs villes d’Espagne. À l’occasion de l’anniversaire de son décès, pas moins de 16 églises accueilleront des messes pour le repos de son âme, ainsi que pour José Antonio Primo de Rivera et les « Caídos por Dios y por España » (ceux tombés pour Dieu et pour l’Espagne). Ces célébrations, organisées par la Fondation Francisco Franco, témoignent de la persistance d’une mémoire enracinée dans une partie de la société espagnole.
Le 20 novembre, date anniversaire de la mort de Franco en 1975, des messes seront dites dans de nombreuses églises espagnoles, certaines de manière officielle et d’autres dans un cadre plus discret. Parmi les lieux où des célébrations liturgiques sont prévues, on peut citer des paroisses situées à Madrid, Séville, Valence, Tolède ou encore Malaga. À ces messes s’ajoutent celles organisées par des groupes catholiques ou locaux, comme au Valle de los Caídos, le célèbre monument où reposait autrefois Franco avant que sa dépouille ne soit transférée à Mingorrubio.
À Madrid, plusieurs messes marqueront la journée. Une première célébration est prévue à 11h au Valle de los Caídos, suivie d’une visite à la tombe du dictateur à Mingorrubio, puis d’une messe en soirée à la paroisse des Douze Apôtres. Ce programme est organisé par le Mouvement Catholique Espagnol, qui perpétue une certaine mémoire historique liée à la période franquiste.
Ces célébrations religieuses suscitent, comme chaque année, des débats en Espagne. Si certains y voient une reconnaissance légitime pour des figures historiques et religieuses, d’autres dénoncent une récupération politique de ces messes. Dans la tradition catholique, les messes pour les défunts visent uniquement à prier pour leur salut éternel, sans émettre de jugement sur leurs actions terrestres.
L’Église, dans sa mission universelle, appelle à la prière pour toutes les âmes, quelles qu’elles soient. Le Christ lui-même nous a enseigné la nécessité de pardonner et de prier même pour nos ennemis. Ces messes s’inscrivent donc dans cette perspective spirituelle, déconnectée des enjeux politiques.