Le combat pour la vie vient de subir un nouveau revers au Québec. La juge Lysane Cree, de la Cour supérieure, a confirmé dans un jugement de 22 pages la validité de l’article 16.1 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Cette disposition impose aux militants pro-vie de rester à une distance minimale de 50 mètres des cliniques pratiquant des avortements. En d’autres termes, toute tentative de sensibilisation, de témoignage pacifique ou de prière en proximité immédiate de ces lieux est désormais strictement interdite.
Cette loi, adoptée en 2016, avait été contestée en justice par l’organisme Campagne Québec-Vie ainsi que deux de ses membres. Ces derniers dénonçaient une atteinte flagrante à leurs libertés fondamentales : celle de s’exprimer, de se réunir pacifiquement, mais aussi d’interpeller les femmes entrant dans ces établissements, pour leur proposer de l’aide, une alternative, ou simplement un mot de compassion.
Malheureusement, la juge a tranché en faveur de l’État, estimant que la « dignité » et la « vie privée » des patientes devaient l’emporter sur les libertés d’expression des manifestants. Une inversion des priorités révélatrice de notre époque, où la vérité et la charité sont reléguées au second plan au nom d’un prétendu confort psychologique.
Tout en admettant que la mesure viole effectivement les droits garantis par les chartes canadienne et québécoise, la magistrate considère cette restriction comme une « limite raisonnable ». Une formule ambiguë qui permet aujourd’hui de museler des convictions dérangeantes pour l’ordre idéologique dominant.
Du côté du gouvernement, le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, n’a pas caché sa satisfaction. Il s’est réjoui publiquement que les femmes puissent désormais se rendre dans ces cliniques « en toute quiétude », sans être « harcelées » ou « intimidées ». Des mots forts, qui laissent entendre que tout témoignage chrétien ou toute prière silencieuse serait une forme d’agression.
Le ministre a même parlé de « valeur non négociable de notre nation », en affirmant que le Québec défendra toujours le « droit des femmes de disposer de leur corps ». Un discours bien rodé, fondé sur une fausse conception de la liberté, vidée de toute dimension morale ou transcendante.
La Clinique Morgentaler, qui porte le nom du tristement célèbre militant pro-avortement Henry Morgentaler, s’est empressée de saluer ce jugement. Dans un communiqué, la direction de l’établissement affirme que cette décision renforce le droit des femmes à accéder à ces services « dans un contexte confidentiel » et sans aucune « intimidation ». Elle souligne également que les employés des cliniques doivent pouvoir travailler « sans peur ».
Mais chez Campagne Québec-Vie, l’heure est à la consternation. Son président, Georges Buscemi, parle d’un jugement à la fois « décevant » et révélateur d’un climat illibéral croissant au Canada. Il dénonce une dérive autoritaire, où la liberté d’expression chrétienne est de plus en plus repoussée aux marges de l’espace public.
« Les zones tampons ne s’arrêtent plus aux cliniques d’avortement », alerte-t-il. « On les voit se multiplier autour des écoles, des garderies, des églises, dans plusieurs villes comme Toronto, Calgary ou Ottawa. » Une dynamique inquiétante qui traduit, selon lui, la volonté de faire taire les voix dissidentes, en particulier celles qui osent défendre les principes moraux traditionnels.
Rappel historique :
Au Canada, l’avortement était autrefois un crime puni de 7 ans de prison. Ce n’est qu’en 1969 qu’une première brèche est ouverte : la loi permet l’avortement dans les cas où la vie ou la santé de la femme est en danger. La décriminalisation complète viendra en 1988, lorsque la Cour suprême, dans une décision historique, abolit toutes les restrictions. Pire encore : en 1989, la même Cour tranche qu’aucun droit ne peut être reconnu ni au père ni à l’enfant à naître.
Aujourd’hui, près de 50 cliniques pratiquent l’IVG au Québec, et le gouvernement continue de promouvoir l’accès à l’avortement comme un droit sacré. Il va même plus loin, en envisageant de faciliter la distribution de la pilule abortive. Pourtant, les chiffres montrent que cette méthode reste peu utilisée au Québec (17 % des cas), contre 72 % en France.
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