Les récents événements au sein de l’archidiocèse d’Ernakulam, le plus grand de l’Église syro-malabare en Inde, ont mis en lumière une crise sans précédent autour de la posture liturgique des prêtres lors de la messe. Ce débat, qui oppose les partisans de la célébration « ad orientem » (face à l’autel) et ceux préférant « versus populum » (face au peuple), a éclaté en protestations violentes ces derniers jours, entraînant une intervention policière musclée et un mécontentement général.
Le conflit, qui couvait depuis des années, a pris une tournure dramatique le 11 janvier lorsque la police a évacué des prêtres en grève de la faim dans la maison de l’archevêque majeur, Monseigneur Raphael Thattil. Ces prêtres protestaient contre la gestion autoritaire de la curie diocésaine et le recours systématique à la force policière pour restreindre l’accès aux installations ecclésiales. Les images des forces de l’ordre trainant les prêtres, certains dans leurs soutanes, ont suscité l’indignation parmi les fidèles.
Parmi les victimes de cette intervention brutale, le père Rajan Punnackal a rapporté avoir subi une fracture au bras. Ces actes ont rapidement provoqué une réaction massive, des centaines de fidèles envahissant la basilique Sainte-Marie et ramenant les prêtres à la maison archiépiscopale. Cette escalade a coïncidé avec la clôture d’un synode rassemblant plus de 50 évêques de l’Église syro-malabare, lequel se tenait à une quinzaine de kilomètres de là.
L’origine de ce conflit remonte à une décision du synode de 2021 imposant une « messe uniforme », approuvée par le Pape, où le prêtre doit se tourner vers l’autel après l’offertoire. Cette directive, bien que destinée à promouvoir l’unité liturgique, a été massivement rejetée par les prêtres de l’archidiocèse d’Ernakulam. Ces derniers ont continué à célébrer « versus populum », une pratique adoptée depuis le Concile Vatican II.
Une tentative de compromis avait été trouvée en juillet 2024, stipulant qu’au moins une messe dominicale dans chaque paroisse serait célébrée selon le format uniforme. Toutefois, des tensions ont réémergé en octobre dernier lorsque des prêtres et des laïcs ont rejeté les nominations effectuées par l’administrateur apostolique de l’époque, l’évêque Bosco Puthoor, allant jusqu’à brûler publiquement ses circulaires.
Pour apaiser les esprits, le synode a nommé l’archevêque Joseph Pamplany comme « vicaire » de Monseigneur Thattil et restauré l’autorité de ce dernier sur l’archidiocèse. Lors d’une conférence de presse, Monseigneur Pamplany a appelé à l’unité et promis de résoudre pacifiquement les différends. Il s’est également engagé à restaurer les organes canoniques dysfonctionnels dans un délai d’un mois et à réviser la composition controversée de la curie diocésaine.
Le dimanche suivant, des milliers de fidèles, dont de nombreuses religieuses, ont participé à une messe en plein air célébrée dans la cour de la maison archiépiscopale. Les participants ont prié pour la réconciliation tout en exprimant leur colère face à la violence policière.
Alors que les prêtres impliqués dans les manifestations ont porté plainte pour violences policières auprès de la Commission des droits de l’homme de l’État, un dialogue semble s’amorcé. Une réunion de conciliation prévue le 20 janvier pourrait ouvrir la voie à une paix durable.
Malgré les difficultés, Monseigneur Pamplany s’est montré optimiste quant à l’avenir. « L’aube de l’unité n’est pas loin », a-t-il déclaré, réaffirmant son engagement à trouver une solution juste et équilibrée. L’Église syro-malabare, forte de ses 600 000 fidèles dans l’archidiocèse d’Ernakulam, aspire à tourner cette page de division pour restaurer la paix et la communion dans le Christ.
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