Le 25 novembre 2024, le pape François a approuvé la béatification de Floribert Bwana Chui Bin Kositi, un jeune laïc catholique originaire de la République démocratique du Congo. Martyr de la foi, il a été assassiné en 2007 pour avoir refusé de céder à la corruption, illustrant un courage exemplaire au service de la vérité et de la justice.
Né le 13 juin 1981 à Goma, dans l’est du Congo, Floribert Bwana Chui était chef de bureau à l’Office Congolais de Contrôle (OCC), une institution chargée de garantir la conformité des produits entrant dans le pays. En juillet 2007, ce jeune homme de 25 ans s’est trouvé confronté à une épreuve morale décisive : autoriser ou non l’entrée de denrées alimentaires en provenance du Rwanda, jugées non conformes et potentiellement dangereuses pour la population.
Face à des pressions et des tentatives de corruption, Floribert a fait un choix radical : celui de rester fidèle à ses principes catholiques. Ce refus de compromettre sa foi et son éthique lui a coûté la vie. Enlevé dans la nuit du 7 au 8 juillet 2007, il a été assassiné par ceux qui voulaient le faire plier. Selon des témoignages, il a préféré mourir plutôt que de permettre la distribution de produits qui auraient pu empoisonner de nombreuses personnes.
Issu d’un milieu aisé, Floribert Bwana Chui avait étudié le droit et l’économie avant de commencer sa carrière professionnelle. Après un poste à Kinshasa en tant que commissaire aux réclamations pour l’OCC, il a été transféré à Goma, où il occupait la fonction de chef de bureau.
Pendant ses années d’études, il s’est investi au sein de la Communauté de Sant’Egidio, une organisation catholique engagée dans l’aide aux plus démunis. Il y a œuvré comme bénévole, se consacrant notamment aux enfants des rues. Cet engagement dans la charité et le service des autres était l’expression concrète de sa foi profonde et d’un amour désintéressé pour son prochain.
La béatification de Floribert Bwana Chui s’inscrit dans une lignée de martyrs congolais. Elle vient après celle d’Isidore Bakanja, martyr de la foi, de Marie-Clémentine Anuarite, tuée en haine de sa chasteté consacrée, et d’Albert Joubert, prêtre congolais béatifié récemment aux côtés de deux de ses compagnons italiens.
Ces figures montrent que, même dans des contextes difficiles, la sainteté est possible pour tous, qu’ils soient laïcs ou religieux. Elles rappellent aussi l’importance d’un témoignage chrétien courageux face aux injustices et aux compromissions.