Dans l’État indien de Manipur, situé au nord-est du pays, un conflit ethno-religieux opposant les communautés chrétiennes et hindoues a repris avec une intensité dramatique. Depuis mai 2023, ces affrontements ont causé le déplacement de plus de 60 000 personnes et la destruction de nombreux lieux de culte. Au cours des deux dernières semaines, les violences ont coûté la vie à une vingtaine de personnes, révélant une situation toujours plus préoccupante pour cette région meurtrie.
Les tensions entre la majorité hindoue Meitei et la minorité chrétienne Kuki ont explosé à nouveau, alors qu’il y avait un petit espoir de rétablir la paix récemment. Cette fracture ethnique et religieuse, accéléré à cause d’enjeux politiques et territoriaux, a fait fuir 50 000 chrétiens Kukis de la vallée d’Imphal, et 10 000 Meiteis hindous, on dut également s’exiler de leurs foyers dans les zones à majorité Kuki.
Le retour aux armes
Le meurtre d’une jeune femme Kuki chrétienne et mère de trois enfants et de sa crémation dans la foulée par des hindous Meiteis, a fait reprendre les armes aux chrétiens Kuki en provoquant des représailles sanglantes. Des affrontements ont éclaté, opposant des groupes armés Kuki aux forces de sécurité, et ont conduit à la mort de dix chrétiens Kukis. Quelques jours plus tard, six Meiteis, dont trois enfants, ont été retrouvés morts, intensifiant les tensions.
En représailles, des émeutiers hindous ont incendié des maisons Kukis et six églises à Jiribam. Dans la capitale de l’État, Imphal, des bâtiments publics, notamment des résidences d’officiels, ont également été brûlés.
Les habitants de Manipur vivent aujourd’hui dans une atmosphère de peur et d’incertitude. La violence a non seulement brisé des vies mais également détruit la fragile structure sociale de l’État. « Les gens ne savent pas ce qui va arriver. Ils vivent dans la crainte« , a expliqué un des responsables d’une église protestante de Meitei.
Les autorités locales ont pris des mesures drastiques pour tenter de contrôler la situation : couvre-feux, coupures d’internet et fermeture des écoles. Malgré cela, la colère continue de monter dans les deux communautés, alimentée par les lenteurs administratives et un sentiment d’abandon.
Un exemple marquant de ce désarroi est la gestion des dépouilles des dix militants Kukis. Ces corps, transférés à Churachandpur pour être inhumés, n’ont pas été immédiatement libérés, provoquant une manifestation inédite. Le 19 novembre, des centaines de personnes en deuil, vêtues de noir, ont défilé avec des cercueils vides pour protester contre ces lenteurs administratives.
Face à cette crise, le gouvernement indien, dirigé par le Premier ministre Narendra Modi et son parti nationaliste hindou BJP, est sévèrement critiqué. Malgré l’ampleur de la situation, Modi n’a pas encore visité Manipur, ce qui renforce le ressentiment local. « Cela fait un an et demi que l’État a sombré dans l’anarchie, et aucune action sérieuse n’a été entreprise pour rétablir l’ordre« , a dénoncé un journaliste local.
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