Instagram vient d’annoncer de nouvelles règles pour encadrer l’accès des adolescents à son application, dans le but affiché de protéger leur innocence face aux contenus inappropriés. Ces changements, inspirés du classement des films PG-13, visent à limiter la visibilité des publications jugées trop “matures” pour les moins de 18 ans.
En 2024, le réseau social avait déjà introduit des comptes adolescents dotés de protections automatiques. Désormais, ces mesures sont renforcées : les jeunes seront automatiquement inscrits dans la nouvelle configuration et ne pourront en sortir sans l’accord explicite de leurs parents. Les recherches de termes inappropriés, tout comme les abonnements ou échanges avec des comptes diffusant du contenu adulte, seront bloqués.
Selon le père Michael Baggot, professeur de bioéthique à l’Athénée pontifical Regina Apostolorum de Rome, « toute initiative qui aide les parents à mieux protéger leurs enfants et à restreindre l’accès à des contenus immoraux va dans la bonne direction ». Toutefois, il met en garde : « un film classé PG-13 peut être examiné et évalué par un comité, tandis que les comportements sur les réseaux sociaux évoluent constamment et échappent à ce type de contrôle. »
Le prêtre souligne ainsi la difficulté d’appliquer une régulation morale à un environnement numérique mouvant, où se mêlent cyberharcèlement, prédateurs en ligne et désormais intelligences artificielles conversationnelles. Ces relations artificielles, affirme-t-il, « ne peuvent pas être régulées uniquement par une étiquette de classification ».
Ces mises à jour sont intervenues après les remarques de milliers de parents à travers le monde. En réponse à leurs inquiétudes, Instagram a ajouté une option encore plus stricte, permettant d’imposer davantage de limitations si les parents le souhaitent. Le père Baggot insiste toutefois : « les parents ont un rôle essentiel dans la vigilance et le dialogue constant avec leurs enfants, mais il ne faut pas faire peser sur eux seuls toute la responsabilité. »
Le bioéthicien invite aussi à une réflexion juridique plus profonde : les entreprises devraient être tenues de rendre des comptes pour leurs techniques de conception addictives ou comportements exploitants, qui détournent les jeunes de la raison et de la vertu.
Concernant l’intelligence artificielle, Instagram a promis d’encadrer les interactions avec ses chatbots : les réponses générées ne devront pas dépasser les limites morales d’un film pour adolescents. Mais là encore, le père Baggot appelle à la prudence : « L’IA peut servir à la recherche et à l’assistance, mais livrée à elle-même, elle favorise des relations toxiques et un détachement dangereux de la réalité. »
Pour lui, ces restrictions sont une opportunité salutaire pour se détacher du monde virtuel et retrouver la dimension humaine et spirituelle des relations. « Nous avons besoin d’amitiés réelles, de familles solides, de communautés vivantes. Chaque fois que les échanges numériques remplacent la rencontre en personne, c’est un signal d’alarme : il faut revenir à la richesse de l’échange véritable, et non se réfugier dans un monde artificiel. »
Cet avertissement rejoint la pensée catholique traditionnelle : la technologie, si elle n’est pas ordonnée au bien de l’homme, devient un piège pour l’âme. L’éducation, la modération et la vigilance sont les armes nécessaires pour préserver la pureté des jeunes et maintenir la primauté de la vie réelle sur le virtuel.
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