Le Sainte-Siège, fidèle à son engagement pour la paix mondiale, exprime aujourd’hui son inquiétude face à l’accroissement des armements dans l’espace extra-atmosphérique. Lors d’une récente intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies, Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent de la Sainte-Siège, a exhorté les nations à unir leurs efforts pour préserver l’espace comme un bien commun dédié aux objectifs pacifiques.
La paix dans le cosmos
Depuis les débuts de la course à l’espace, l’Église a maintenu sa position en faveur d’une exploration responsable et orientée vers le bien commun. Déjà en 1968, lors de la Conférence sur l’Usage Pacifique de l’Espace Extra-atmosphérique, le Pape Paul VI encourageait les nations et entreprises privées à utiliser leurs capacités d’exploration au service de la prospérité collective. Cet appel, fidèle à la doctrine de l’Église, souligne que la maîtrise de l’espace doit rester libre de toute militarisation qui pourrait menacer la paix terrestre.
L’espace est un domaine particulièrement sensible, et Mgr Caccia a tenu à rappeler que l’Église suit de près les efforts pour établir des normes cohérentes autour des technologies spatiales. Lors de son discours le 30 octobre à New York, il a mis en garde contre le développement des armes antisatellites (ASAT), qui ne font qu’aggraver les tensions internationales. Ces armes, utilisées initialement durant la Guerre froide, sont capables de détruire des satellites, et donc de déstabiliser les communications et les systèmes de défense. Si les États-Unis ont instauré en 2022 une suspension des tests ASAT, Mgr Caccia a relevé que la Chine et la Russie poursuivent des expérimentations, la dernière ayant eu lieu en mai 2024.
La nécessité d’une entente internationale
Face à cette course aux armements spatiaux, l’Église déplore l’absence de consensus pour interdire les armes dans l’espace. Comme l’a affirmé Mgr Caccia, l’impossibilité d’un accord global montre l’urgente nécessité pour la communauté internationale de renforcer sa collaboration. La Conférence du Désarmement (CD) des Nations Unies représente l’une des rares plateformes où les préoccupations de non-prolifération nucléaire et spatiale pourraient être abordées conjointement. Prévue cette année en Italie, cette rencontre offre un cadre pour repenser la sécurité internationale en intégrant la question des armements spatiaux.
En attendant de nouvelles régulations, Mgr Caccia appelle à un respect strict du Traité de l’Espace Extra-atmosphérique de 1967, qui stipule que « la Lune et les autres corps célestes sont réservés à un usage exclusivement pacifique ». Ce traité, fondement du droit spatial, résonne fortement avec la vision de l’Église, rappelant que chaque nation a la responsabilité de favoriser une paix durable pour toute l’humanité, y compris dans le domaine céleste.