Les derniers instants héroïques du père Donald Martin Ye Naing Win, assassiné la semaine dernière au Myanmar, ont été racontés par deux femmes témoins de son martyre. Ces dernières, enseignantes et membres actives de la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Kangyi Taw, où le drame s’est déroulé le 14 février, ont décrit comment le prêtre a affronté la mort avec un calme et une dignité exemplaires, sans laisser échapper une plainte ou un murmure d’angoisse.
Selon leur témoignage recueilli par l’agence Fides, service d’information des Œuvres pontificales missionnaires depuis 1927, le père Ye Naing Win a été confronté à dix miliciens visiblement « ivres ou sous l’emprise de drogues ». Ces hommes, armés, ont ordonné au prêtre de 44 ans, membre de l’archidiocèse de Mandalay, de s’agenouiller devant eux.
« Je ne m’agenouille que devant Dieu », a répondu calmement le prêtre au chef du groupe, rapporte l’agence Catholic News Agency. Il a ensuite demandé :
« Que puis-je faire pour vous ? Pouvons-nous discuter ? »
Mais avant même qu’un dialogue ne s’engage, l’un des miliciens a frappé le père Ye Naing Win par derrière avec un poignard encore dans son étui. Le coup a accidentellement atteint le chef du groupe, déjà furieux de la réponse du prêtre. Enragé, celui-ci a sorti un couteau et a commencé à poignarder le prêtre « à plusieurs reprises et avec brutalité, au corps et à la gorge ».
Les témoins ont décrit comment le père Ye Naing Win a enduré cette attaque en silence, « comme un agneau conduit à l’abattoir ». Selon Fides, « Donald n’a pas prononcé un mot ni poussé un gémissement. Il a subi cette violence insensée sans réagir, comme un homme innocent. » Les autres miliciens, quant à eux, « sont restés immobiles, regardant le meurtre se commettre. »
Les dix hommes étaient arrivés au presbytère de l’église Notre-Dame de Lourdes, située dans le village de Kangyi Taw, dans le district de Shwe Bo, région de Sagaing. Ils avaient d’abord menacé et réduit au silence les deux femmes, qui se trouvaient sur les lieux pour aider le prêtre à organiser des cours pour les enfants des quelque 40 familles catholiques de la paroisse.
Dans la région de Sagaing, ravagée par les affrontements entre l’armée birmane et les forces de guérilla, les services publics et le système scolaire se sont effondrés. L’éducation des enfants ne repose désormais que sur des initiatives locales, comme celles portées par les paroisses.
Une fois l’attaque terminée, les miliciens ont quitté les lieux. Les villageois, sous le choc et en larmes, ont alors recueilli le corps du prêtre, l’ont lavé et lui ont rendu les honneurs qu’il méritait.
Le témoignage des deux femmes a été enregistré et transmis au gouvernement d’unité nationale du Myanmar, actuellement en exil, qui a promis de « punir les auteurs du meurtre conformément à la loi ». Les Forces de défense du peuple du district de Shwebo ont par la suite annoncé l’arrestation de dix suspects, qu’elles disent appartenir à « un groupe de défense local ».
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