Huit ans après la chute du califat autoproclamé de Daech, la vieille ville de Mossoul, autrefois capitale de la barbarie islamiste, voit s’accomplir un symbole fort : la réouverture de deux églises chrétiennes historiques. Ces sanctuaires, autrefois profanés et réduits à l’état de ruines, se dressent à nouveau, comme un témoignage vivant de la persévérance des chrétiens d’Orient et de la fidélité de Dieu au milieu des épreuves.
Le retour de la lumière dans la ville des ténèbres
En 2014, lorsque les agents de Daech s’emparèrent de Mossoul, bâtie sur les ruines de l’antique Ninive, la ville entière fut livrée à la terreur. Les chrétiens, les yézidis et toutes les minorités furent pourchassés, torturés ou contraints à l’exil. Les églises, pillées et profanées, devinrent des prisons ou des repaires de fanatiques.
Parmi elles, l’église syriaque orthodoxe de Mar Toma, datant du VIIe siècle, et l’église chaldéenne d’Al-Tahira, édifiée au XVIIIe siècle, furent dévastées. Daech alla jusqu’à transformer la porte des Douze Apôtres, chef-d’œuvre du XIIIe siècle sculpté dans le marbre local, en objet de destruction.
Mais Dieu ne laisse jamais ses temples mourir. Après la libération de Mossoul en 2017, un patient travail de restauration s’est engagé. Et, ce 15 octobre 2025, les fidèles ont pu retrouver ces deux joyaux de la foi chrétienne, entièrement restaurés après trois années de travaux.
Des racines retrouvées, un peuple relevé
Les cérémonies d’inauguration ont rassemblé une foule émue : responsables politiques, membres du clergé et fidèles unis dans la même joie. Pour le patriarche Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens de Bagdad, ces églises représentent bien plus que de simples monuments : « Ces églises sont nos racines, notre histoire. Nous devons les maintenir en vie. »
Cette renaissance n’est pas qu’une victoire architecturale, c’est un acte de foi. Les murs relevés de Mar Toma et d’Al-Tahira rappellent à tous les chrétiens d’Orient et à ceux exilés à travers le monde, que l’espérance ne meurt pas. Fadi, jeune chrétien de Mossoul âgé de 27 ans, fait partie de ceux qui ont participé à la restauration de la Porte des Douze Apôtres après trois années de formation. Pour lui, « la réouverture des églises est un signe d’espérance. Elle montre aux chrétiens vivant à l’étranger qu’ils peuvent rentrer chez eux. »
Une œuvre commune au service du patrimoine chrétien
Cette restauration n’aurait pas été possible sans la collaboration d’organismes dévoués à la défense du patrimoine spirituel. L’Alliance Internationale pour la Protection du Patrimoine (ALIPH) a joué un rôle majeur dans la réhabilitation de ces lieux saints, en partenariat avec L’Œuvre d’Orient, association catholique française fidèle à sa mission d’aider les chrétiens du Moyen-Orient.
Mgr Hugues de Woillemont, directeur général de L’Œuvre d’Orient, a exprimé sa joie en ces termes : « Aujourd’hui est un grand jour de fête, non seulement pour les chrétiens de Mossoul, mais aussi pour tous ses habitants. Le culte va reprendre ici, et les cloches des églises vont à nouveau retentir. »
Ces cloches, réduites au silence par la haine, redonneront bientôt à la ville la mélodie d’une foi retrouvée.
Un signe pour l’avenir du christianisme en Orient
La reconsécration de Mar Toma a déjà eu lieu, tandis que celle de l’église d’Al-Tahira est prévue pour le lendemain. Ces gestes liturgiques, simples mais solennels, marquent le retour du Christ au cœur de Mossoul, là où tant de martyrs ont versé leur sang.
Cette double inauguration ne répare pas encore toutes les blessures, mais elle manifeste que, même au milieu des ruines, la Croix demeure victorieuse.
Les chrétiens d’Irak, profondément enracinés dans la terre des Apôtres, continuent de bâtir sur la pierre de leur foi. Et tandis que les cloches de Mossoul s’apprêtent à sonner de nouveau, c’est tout le monde chrétien qui entend, à travers elles, l’appel à ne jamais désespérer de la Providence.
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