En pleine réunion de l’automne à Baltimore le 13 novembre, Mgr Borys Gudziak, président du comité pour la justice domestique et le développement humain de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), a adressé un appel frappant à ses confrères évêques : renouer avec la tradition de l’abstinence de viande tous les vendredis, comme manière de rendre hommage à la création de Dieu et de préparer le dixième anniversaire de Laudato Si’, l’encyclique environnementale du Pape François.
Mgr Gudziak a rappelé que cette ancienne tradition de l’abstinence, profondément ancrée dans les premiers siècles de l’Église, avait été formalisée en 1917, inscrite dans le droit canon. Mais en 1966, la Conférence épiscopale américaine, alors nommée National Conference of Catholic Bishops, avait décidé de lever cette obligation en dehors du Carême, s’adaptant aux circonstances de l’époque.
En revisitant cette tradition, l’archevêque ukrainien de Philadelphie voit une chance précieuse pour les fidèles de renouer leur attachement au Christ tout en exprimant une révérence particulière pour la création divine. « Un retour à l’abstinence du vendredi pourrait être bénéfique à la fois pour l’âme et pour notre planète,« a-t-il souligné, évoquant une démarche de foi qui témoignerait d’une profonde union avec Dieu et de respect pour le monde qu’Il nous a confié.
Mgr Gudziak a également cité l’exemple des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles, qui, en 2011, avaient rétabli cette pratique de l’abstinence hebdomadaire suite à une visite pastorale du pape Benoît XVI, surnommé le « pape vert« en raison de ses enseignements sur l’importance de la sauvegarde de la création. Cette initiative permettrait aussi de rapprocher l’Église catholique romaine de ses frères de l’Orient chrétien, pour qui le jeûne et l’abstinence demeurent des disciplines vivantes et respectées.
Dans cet esprit de renouvellement spirituel, Mgr Gudziak a proposé d’autres pratiques anciennes qui pourraient être revisitées, notamment les Quatre-Temps (Ember Days) ou les jeûnes de l’Avent, et d’intégrer également des coutumes des Églises d’Orient dans le rite latin. Il a mentionné que ces pratiques enrichiraient la piété des fidèles et apporteraient un esprit de recueillement, d’unité et de synodalité.
En plus du jeûne et de l’abstinence, l’archevêque a encouragé les fidèles à honorer le sabbat, un moment sacré de repos et de contemplation. « Dans un monde qui ne s’arrête jamais, saturé par les écrans et les divertissements constants, le besoin de se ressourcer devient impératif,« a-t-il expliqué. L’année 2025 ne se limitera pas à la commémoration de Laudato Si’, mais sera également une année jubilaire, centrée sur le repos et le renouvellement de l’âme.
Mgr Gudziak a proposé que cet esprit de repos et de fête puisse s’exprimer par des pèlerinages vers des sanctuaires locaux ou des lieux naturels témoins de la beauté de la création divine. « L’essence de cette démarche ne réside pas dans des actes, mais dans une expérience,« a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’entrer dans le mystère de la présence de Dieu, autant dans les sacrements que dans la contemplation de Sa création.
Pour clore ses suggestions, Mgr Gudziak a encouragé les évêques à célébrer une messe spéciale pour la sauvegarde de la création à la fête de saint François d’Assise, ou à prêcher sur le lien profond entre la création et la présence divine dans l’Eucharistie. Une telle initiative, selon lui, devrait être ancrée dans les sacrements et débordante de joie, pour véritablement faire revivre chez les fidèles l’émerveillement face à la création divine.
Cet appel de Mgr Gudziak à réintégrer l’abstinence du vendredi résonne comme un rappel aux fidèles du lien entre la pratique religieuse et la protection de la création de Dieu, nous rappelant que chaque acte de foi, aussi simple qu’il puisse paraître, participe à sanctifier le monde qui nous entoure.
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