Le 27 novembre 2024, plusieurs développements législatifs ont attiré l’attention des militants pro-vie aux États-Unis, notamment une demande d’enquête sur le financement fédéral des prestataires d’avortement, une opposition à l’expansion de la fécondation in vitro (FIV) pour les militaires, et une proposition de loi au Texas visant à reclasser les pilules abortives comme des substances contrôlées. Ces mesures montrent l’engagement de certains législateurs américains souhaitant défendre la vie à tous les stades de l’existence.
Le 22 novembre 2024, plus de 100 membres du Congrès américain ont adressé une lettre à la Government Accountability Office (GAO) pour demander une enquête sur l’ampleur du financement fédéral accordé aux prestataires d’avortement au niveau national et international au cours des trois dernières années. Parmi les signataires figurent des personnalités de premier plan comme la présidente de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et le chef de la majorité à la Chambre, Steve Scalise, ainsi que des sénateurs influents tels que John Thune.
Les législateurs demandent spécifiquement un examen approfondi de l’aide fédérale allouée à des organismes tels que Planned Parenthood et MSI Reproductive Choices. Un rapport de la GAO de 2023 a révélé que le gouvernement américain avait fourni 1,89 milliard de dollars de financement aux prestataires d’avortement entre 2019 et 2021. Ce chiffre a alimenté les inquiétudes de nombreux parlementaires sur la transparence et l’utilisation de fonds publics pour soutenir des pratiques qu’ils jugent contraires à la préservation de la vie humaine.
Le 21 novembre, deux représentants républicains, Matt Rosendale (Montana) et Josh Brecheen (Oklahoma), ont adressé une lettre aux comités des services armés de la Chambre et du Sénat pour s’opposer à l’expansion de l’assurance santé couvrant la fécondation in vitro (FIV) pour les membres du personnel militaire. Les législateurs ont exprimé leurs préoccupations à la fois sur le coût élevé de cette procédure et sur les dilemmes éthiques qu’elle soulève, notamment la création d’embryons, dont beaucoup sont perdus dans le processus.
Selon les statistiques fournies par les représentants, bien que 4,1 millions d’embryons aient été créés par FIV en 2021, seuls 97 128 sont nés, soit à peine 2,3 % des embryons créés. Cette réalité a conduit Rosendale et Brecheen à appeler le Congrès à protéger les vies humaines les plus vulnérables en refusant toute mesure qui entraînerait la destruction d’embryons. Ces préoccupations s’inscrivent dans le cadre de la position de l’Église catholique, qui considère la FIV comme immorale en raison de sa séparation entre la conception et l’acte marital et de la création d’embryons qui sont souvent détruits.
Une autre mesure importante a été introduite le 14 novembre 2024 dans le Texas : un projet de loi visant à reclasser les pilules abortives, telles que le mifepristone et le misoprostol, comme des substances contrôlées de catégorie IV. Si cette loi est adoptée, elle entrera en vigueur le 1er septembre 2025. Ce projet de loi, déposé par le républicain Pat Curry, vise à réduire l’accès à ces médicaments, qui sont utilisés pour l’avortement médicamenteux et pour la gestion des fausses couches.
Le mifepristone agit en privant l’enfant à naître des nutriments nécessaires, tandis que le misoprostol provoque l’expulsion du fœtus décédé. En reclassant ces médicaments comme substances contrôlées, le Texas espère restreindre leur distribution, leur possession sans ordonnance valide étant punie par une amende ou une peine de prison. Cette proposition fait suite à une initiative similaire adoptée en Louisiane plus tôt dans l’année, illustrant une tendance croissante dans certains États à restreindre l’accès à l’avortement médicamenteux.