Depuis plusieurs années, la Conférence Épiscopale Argentine (CEA) est le théâtre de tensions profondes, marquées par des rivalités internes et une ingérence parfois appuyée de la part de Rome. Ce climat tendu s’est illustré de manière éclatante lors des récentes élections au sein de la CEA, révélant une fracture significative entre certains évêques argentins et le Pape François. Retour sur les faits marquants de cette rébellion larvée.
Cet article est basé sur une analyse détaillée publiée par Wanderer Walker sur son blog, Caminante Wanderer, et met en lumière les événements récents dans l’Église argentine.
En 2017, un précédent marquant avait eu lieu lorsque le Pape François, désireux de voir Mgr Oscar Ojea Quintana élu président de l’épiscopat, avait dépêché un haut responsable du Vatican pour « mettre de l’ordre« . Malgré ces pressions, des résistances s’étaient fait entendre.
La situation a pris une nouvelle tournure lors des élections de 2024. Bien que Mgr Marcelo Colombo, un proche du Pape, ait été désigné comme successeur naturel à la présidence, le vote initial des évêques a porté largement en tête Mgr César Fernandez, évêque de Jujuy. Face à cette contestation inattendue, des pressions importantes ont été exercées pour forcer Fernandez à se retirer. Finalement, Colombo a été élu, mais ce camouflet pour les « francisquistes » reflète un mécontentement croissant envers le pouvoir centralisé imposé par Rome.
Ce mécontentement s’est exprimé également à travers un manifeste signé par onze évêques de la région nord-est de l’Argentine (NEA), contenant des critiques claires et directes envers le Pape François. Cet acte, rare dans les relations entre évêques et le Saint-Siège, montre à quel point certains prélats argentins sont excédés par ce qu’ils perçoivent comme des abus d’autorité ou des manipulations.
Par ailleurs, des incidents comme l’éviction controversée de Mgr Bochatey, secrétaire sortant de la CEA, ont renforcé ce climat de suspicion. Bien que remplacé par Mgr Raul Pizarro, proche de l’ancien président Ojea, Bochatey a été soutenu par une majorité d’évêques, qui l’ont imposé à la tête de la Commission de Foi et Culture.
Les tensions ne se limitent pas aux rivalités électorales. Plusieurs évêques considérés comme proches de François ont vu leur influence diminuer. C’est le cas de Mgr Jorge Scheinig, archevêque de Mercedes-Lujan, qui espérait intégrer la direction de la CEA. Convaincu de son succès, il s’est retrouvé battu de manière écrasante lorsqu’il a tenté de briguer la présidence de la commission d’éducation.
Un autre exemple frappant concerne la Commission de Caritas, traditionnellement perçue comme un poste stratégique. Là encore, les candidats soutenus par les « villiers« , proches du Pape, ont dû faire face à des résistances majeures.
Enfin, l’archevêque de Buenos Aires, Mgr Jorge Garcia Cuerva, autrefois en position de force, a vu ses responsabilités réduites à des rôles secondaires au sein des commissions. Il serait dans le collimateur du Pape, notamment en raison de mesures autonomes prises sans consultation, ainsi que pour des problèmes économiques dans son diocèse.
Les récents événements au sein de la CEA illustrent une fracture croissante entre certains évêques argentins et le Pape François. Ce dernier, en privilégiant parfois des candidats par affinité personnelle plutôt que par compétence, semble avoir alimenté un climat de défiance.
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