Sir Keir Starmer, Premier ministre britannique, est sous le feu des critiques d’un évêque catholique après avoir annoncé une réduction drastique de l’aide étrangère pour réarmer le Royaume-Uni et soutenir financièrement l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.
Mgr Stephen Wright, évêque de Hexham et Newcastle et président de Cafod (l’agence catholique pour le développement international de la Conférence des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles), a vivement dénoncé cette décision. Selon lui, ces coupes budgétaires auront des conséquences désastreuses pour les pays les plus pauvres et les moins développés du monde.
« Les réductions de l’aide coûtent des vies », a déclaré Mgr Wright. « Alors que tant de personnes dans le monde souffrent des impacts de la pauvreté, du changement climatique et des conflits – notamment en Ukraine, au Soudan et en République démocratique du Congo –, ces coupes suppriment une bouée de sauvetage pour nos frères et sœurs les plus démunis. Les décisions prises au Royaume-Uni ont des conséquences très concrètes à l’échelle mondiale. »
L’évêque a souligné que ces mesures aggraveront les souffrances des populations vulnérables : des familles incapables de cultiver leur nourriture à cause de la crise climatique, des enfants privés d’éducation, et des malades privés de soins et de vaccins pour des maladies pourtant curables. « Réduire l’aide humanitaire ne fait qu’accroître la misère et rend le monde moins sûr pour tous », a-t-il ajouté.
Mgr Wright a rappelé que cette année est un Jubilé pour l’Église, un temps d’espérance et de réparation des injustices, et non un moment pour se détourner de ceux qui sont dans le besoin. « Le gouvernement ne devrait pas équilibrer ses comptes sur le dos des communautés les plus pauvres du monde », a-t-il insisté. Il a également exhorté les catholiques à écrire à leurs députés pour s’opposer à ces réductions budgétaires et à soutenir les populations les plus vulnérables.
La semaine dernière, Sir Keir Starmer a annoncé sa décision de réduire le budget de l’aide publique au développement (APD) de 0,5 % à 0,3 % du revenu national brut d’ici 2027, soit une diminution de plus de 15 milliards de livres sterling. Parallèlement, il prévoit d’augmenter les dépenses militaires de 2,5 % sur la même période, ce qui représente une hausse de 13,4 milliards de livres par an.
Le Premier ministre a reconnu que cette décision était difficile, affirmant être « fier » du rôle humanitaire du Royaume-Uni et de son engagement en faveur du climat, de la santé mondiale et des crises comme celles au Soudan, en Ukraine et à Gaza. Cependant, il a justifié ces choix par la nécessité de « soutenir le peuple ukrainien » et de renforcer la posture de sécurité nationale.
Christine Allen, directrice de Cafod, a déploré cette décision, estimant qu’elle entraînerait davantage de morts et de pertes de moyens de subsistance dans les régions les plus vulnérables du monde. « Le Royaume-Uni a un choix à faire : soutenir ceux qui sont dans le besoin ou leur tourner le dos. Ce que nous décidons reflète qui nous sommes en tant que société », a-t-elle déclaré.
Peu après cette annonce, Anneliese Dodds, ministre du Développement international, a démissionné, avertissant que ces coupes encourageraient la Russie et la Chine à remodeler l’ordre international. Elle a également souligné qu’il serait « impossible » de maintenir les projets de développement à Gaza, au Soudan et en Ukraine avec un budget réduit.
En réponse à ces critiques, Sir Keir a annoncé un accord de 1,6 milliard de livres pour fournir des milliers de missiles de défense aérienne à l’Ukraine. Cette décision intervient après que le président américain Donald Trump a critiqué Volodymyr Zelenskyy pour son refus de négocier un cessez-le-feu ou un accord de paix avec la Russie, qualifiant cette position de « pari risqué » pouvant mener à une escalade mondiale.
Dans un contexte de tensions internationales croissantes, Sir Keir a organisé un sommet d’urgence à Londres pour former une « coalition des volontaires » en soutien à l’Ukraine. « Tous les pays ne pourront pas contribuer, mais ceux qui le peuvent doivent agir avec urgence », a-t-il déclaré, affirmant que le Royaume-Uni était prêt à s’engager militairement si nécessaire.
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