Pendant trente ans, près de 700 religieuses catholiques ont offert à la science une contribution exceptionnelle pour percer les mystères de la maladie d’Alzheimer. Leurs vies consacrées, marquées par une discipline commune et un dévouement sans faille, ont permis une avancée majeure dans la compréhension des démences, révélant notamment l’importance de l’éducation et de la stimulation intellectuelle pour préserver la santé cognitive.
Lancée en 1986 par le neurologue David Snowdon, cette recherche pionnière, surnommée « l’Étude des Religieuses », s’est appuyée sur les Sœurs de Notre-Dame, dont le mode de vie uniforme — logement, alimentation, accès aux soins et engagements similaires — a offert un cadre idéal pour isoler les facteurs influençant le déclin cognitif. « Leur existence réglée et communautaire a permis de distinguer clairement les éléments protecteurs ou néfastes pour le cerveau », explique Kyra Clarke, chercheuse à l’UT Health San Antonio et coauteure d’une récente analyse publiée dans Alzheimer’s & Dementia.
Un Sacrifice Scientifique et Spirituel
Les participantes, âgées de 75 à 102 ans au début de l’étude, ont accepté de se soumettre à des évaluations annuelles rigoureuses et de léguer leur cerveau à la science après leur mort. Leur engagement, rare par son ampleur — 66 % d’entre elles ont adhéré au protocole exigeant —, a facilité l’accès à des données précieuses : autobiographies rédigées avant leurs vœux, dossiers médicaux, bulletins scolaires et questionnaires détaillés.
« Leur générosité a permis de comparer les cerveaux de celles atteintes de démence à ceux restés sains, une démarche jusque-là complexe », souligne Clarke. Les résultats ont mis en lumière un fait marquant : les sœurs ayant bénéficié d’une éducation solide et cultivé leurs compétences linguistiques jeunes présentaient un risque moindre de développer la maladie. « L’étude confirme que nourrir l’esprit dès la jeunesse forge une résistance cognitive durable », ajoute-t-elle.
Un Héritage qui Persévère
Toutes les religieuses impliquées sont aujourd’hui décédées, mais leur legs scientifique perdure. Margaret Flanagan, directrice actuelle de l’étude, entretient un lien personnel avec cette mission : plusieurs membres de sa famille ont été éduqués par les Sœurs de Notre-Dame à Chicago. Les chercheurs continuent de collaborer étroitement avec la congrégation, partageant régulièrement les avancées issues de ces décennies de travail.
« Leur abnégation et leur foi en la science ont inspiré des générations de chercheurs », témoigne Clarke, saluant une « contribution historique » guidée par l’amour du prochain. Dans un monde souvent divisé, cette alliance entre vocation religieuse et recherche médicale rappelle que la charité peut prendre bien des formes — y compris celle d’un don silencieux pour éclairer les ténèbres de la maladie.
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