Dans le paisible village de Latre, situé dans la région de Huesca, en Espagne, une polémique surprenante a éclaté autour des fresques récemment restaurées de l’église romane de San Miguel. À l’origine de cette controverse : Eduardo Lacasta, un entrepreneur local, qui a financé les travaux de peinture et s’est fait représenter sous les traits d’un saint.
Eduardo Lacasta, déjà connu pour ses démêlés avec la justice, a décidé de redécorer le porche extérieur de cette église du XIIᵉ siècle. Malgré l’avertissement du curé de la paroisse de demander une autorisation préalable auprès de la Délégation du Patrimoine de la Diócèse de Jaca, l’entrepreneur a fait appel à un peintre de Saragosse pour exécuter les travaux. Le résultat a choqué : parmi les figures sacrées, on peut apercevoir le visage de Lacasta, auréolé comme un saint et identifié comme « San Matias« .
Le mécontentement des habitants s’est rapidement manifesté. Dans ce village de seulement neuf âmes, l’indignation est unanime. L’un des résidents s’exprime :
« C’est un manque de respect pour notre communauté et notre église. »
Eduardo Lacasta n’en est pas à sa première controverse. Condamné en 2020 à six ans de prison pour une fraude massive de 45 millions d’euros impliquant des particuliers et des institutions publiques, il n’a passé que trois mois derrière les barreaux grâce à des peines fragmentées inférieures à deux ans. Propriétaire de Fincas Atlanta, une société immobilière au centre du scandale, il avait orchestré une vaste escroquerie en créant plus de cinquante entreprises fictives.
Malgré ce passé, Lacasta avait déjà contribué financièrement à des travaux d’entretien de l’église, notamment en finançant la rénovation de sa toiture. Cette nouvelle initiative, cependant, a franchi une limite pour les habitants.
L’église de San Miguel, bien que précieuse sur le plan historique, n’est pas classée comme Bien d’Intérêt Culturel (BIC). Cette absence de statut officiel limite les recours juridiques pour protéger le patrimoine. Après qu’une plainte ait été déposée auprès de la Direction du Patrimoine du Gouvernement d’Aragon, un inspecteur a été dépêché pour constater les faits. Désormais, la responsabilité de statuer sur ces fresques revient à l’évêché de Jaca, propriétaire des lieux.
Le délégué du patrimoine de l’évêché, Jesus Lizalde, a indiqué être en contact avec Eduardo Lacasta, qui aurait reconnu son erreur et exprimé des regrets. Une enquête est en cours pour déterminer les matériaux utilisés afin d’envisager une restauration.
Face à cette controverse, le souhait des habitants est clair : ils demandent que le porche retrouve son apparence originelle, sans fresques. Le maire de Caldearenas, Primitivo Grasa, partage leur sentiment et espère que cette affaire ne prendra pas les proportions médiatiques de l’affaire du fameux « Ecce Homo » de Borja, une restauration maladroite qui avait suscité l’attention internationale.
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