Dans une vidéo récente, que je vous invite à aller écouter, le Père Romain s’est exprimé avec ferveur sur le rôle des prêtres dans l’Église et a critiqué la manière dont certains médias choisissent de donner la parole aux clercs en privilégiant les polémiques et les témoignages sensationnels, souvent éloignés du cœur de leur mission spirituelle. Face aux propos d’un ancien prêtre récemment interviewé (père Matthieu), le Père Romain déplore un certain “dévoiement” de la vocation sacerdotale.
Afin d’éviter de lui porter trop de crédit, je le suppose, le Père Romain, tout le long de la vidéo a décidé de ne pas le nommer, mais nous devinons l’identité de ce dernier très rapidement, l’Abbé a très certainement raison de ne pas apporter de crédit ni de publicité à ce prêtre qui a quitté son ministère, car à la vue de ce qu’il peut prêcher, c’est un risque d’égarement pour les âmes en doute.
Critique des médias et de la “spectacularisation” de la foi
Le Père Romain commence par pointer du doigt un phénomène médiatique récurrent : les grandes audiences accordées à des prêtres le sont en majeure partie du temps, pour parler de doutes, de critiques contre l’institution ecclésiale ou de “sensationnel”, plutôt que de la beauté et de la joie de leur ministère. Selon lui, cet angle de traitement a pour effet d’éloigner les fidèles de l’Église et de semer la confusion autour de l’image du prêtre. En effet, au lieu de donner à voir la richesse spirituelle et l’engagement au service du Christ, les médias semblent, selon lui, orienter leurs choix éditoriaux vers ce qui pourrait discréditer la foi et le catholicisme.
La liberté : une responsabilité, non un absolu
Abordant un commentaire de cet ancien prêtre, qui se décrit lui-même comme “libertaire et anarchiste”, le Père Romain rappelle que la liberté, dans une perspective chrétienne, est appelée à être ordonnée au bien et à l’amour du prochain. Selon lui, la recherche d’une liberté sans limites, détachée de toute responsabilité morale, tend davantage vers la confusion que vers une vraie libération intérieure. Citant la loi de Dieu comme boussole morale, il insiste sur l’importance des cadres éducatifs et spirituels dans la construction de la liberté individuelle, une vision qui, selon lui, contraste fortement avec la tendance actuelle à “l’anarchie libertaire”.
Un prêtre, serviteur de la “juste mesure” divine
Le Père Romain poursuit en soulignant l’importance de la “juste mesure” divine dans le ministère sacerdotal. Pour lui, un prêtre ne doit pas fonder son action sur des opinions personnelles ou des critères idéologiques, mais sur la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Évangile. Il insiste ainsi sur la nécessité pour le prêtre de garder l’humilité et de se tourner constamment vers le Christ pour trouver la véritable voie de la sainteté et de la cohérence. En référence aux propos de l’ancien prêtre qualifiant l’Église de “totalitaire”, le Père Romain se montre peiné et même “heurté”, estimant que cette vision déforme la réalité spirituelle de la mission de l’Église, qui est de guider les âmes et non de les asservir.
« Parfois, honnêtement, je me demande comment j’ai fait pour devenir prêtre. J’ai toujours eu un côté un peu anarchiste, très libertaire. Est-ce qu’il existe, au fond, une institution plus hiérarchique et totalitaire que l’Église, totalitaire dans le sens englobant du début à la fin de la vie ? »
Père Matthieu
Le risque du relativisme et du cléricalisme
Enfin, face aux propos de l’ancien prêtre qui critique le “cléricalisme” et le “piédestal” supposé sur lequel seraient placés les prêtres, le Père Romain défend la figure du prêtre non comme un modèle de pouvoir, mais comme un serviteur du peuple de Dieu. Il rappelle que, loin d’être admirés comme dans le passé, les prêtres sont aujourd’hui souvent marginalisés et confrontés à une image dévalorisante, voire stigmatisée. Selon lui, le manque de vocations sacerdotales en Occident en est une preuve éloquente. En ce sens, le Père Romain appelle les fidèles à une compréhension renouvelée et respectueuse de la mission sacerdotale, tout en soulignant les défis actuels auxquels les prêtres doivent faire face dans une société parfois hostile à leur message.
« Je crois honnêtement que c’est ça que j’ai cherché à faire dans ce bouquin : donner un outil simple et accessible à tous pour essayer de sortir du cléricalisme, de ce piédestal sur lequel tout le monde met les prêtres. Et d’ailleurs, même ceux qui ne sont pas chrétiens, parce que oui, la figure du curé avec son titre de père machin, comme Père Mathieu, par exemple, avec son petit col romain, ses jolis apparats liturgiques et son rôle, au fond, très exclusif dans notre société d’être l’un des rares à parler d’espérance et de spiritualité dans un monde qui, trop souvent, nous paraît désenchanté, reconnaissons-le. Oui, c’est bien pour chacun et chacune dans toute notre société que le prêtre a un rôle un peu extraordinaire, un statut hors norme que même les athées, même les antiecclésiastiques connaissent. Et justement, n’est-ce pas là le début de tous les problèmes qui s’en suivent : les abus de pouvoir, d’autorité, de confiance, et plus dramatiquement encore, tous les crimes sexuels, voire même les crimes de sang ? »
Père Matthieu
Conclusion : un appel à l’unité dans la diversité
Pour le Père Romain, le rôle du prêtre ne se limite pas à une simple recherche de liberté individuelle mais doit viser l’unité doctrinale et la foi commune en Jésus-Christ. En s’adressant à ceux qui se définissent comme “ultra-conservateurs” ou “gauchistes néo-hippies”, il rappelle que la diversité au sein de l’Église doit se conformer à une unité de foi et de doctrine, et non se diviser en factions idéologiques.
À travers cette réflexion profonde, le Père Romain rappelle à ses confrères prêtres et aux laïcs que la vocation chrétienne est avant tout un chemin d’humilité, centré sur le Christ, et que le véritable ministère sacerdotal réside dans l’engagement constant au service des âmes, au-delà des clivages et des idées reçues.