Publié le 9 octobre 2025, le premier grand document du pontificat de Léon XIV, intitulé Dilexi Te (« Je t’ai aimé »), marque un tournant spirituel et pastoral. Le Saint-Père y dénonce avec fermeté l’indifférence envers les pauvres, la complaisance des élites, et rappelle que la charité reste le cœur battant de la mission de l’Église.
Un appel à la solidarité et à la conversion des cœurs
Dès les premières lignes de son exhortation apostolique, le Pape écrit :
« Dans un monde où les pauvres sont de plus en plus nombreux, nous voyons paradoxalement la croissance d’une élite riche, vivant dans une bulle de confort et de luxe ».
Léon XIV fustige ce déséquilibre qu’il qualifie de scandale, et invite les fidèles à ne pas « baisser la garde face à la pauvreté ». Ce texte, signé le 4 octobre, jour de la fête de saint François d’Assise, patron des pauvres s’inscrit dans une continuité assumée avec le pontificat précédent. Le Saint-Père précise avoir repris et enrichi un travail initié par le pape François, citant ce dernier à cinquante-sept reprises sur cent trente références totales.
Loin d’un texte théorique, Dilexi Te est un cri du cœur : celui d’un pasteur rappelant que l’amour du Christ se reconnaît d’abord dans la compassion envers les plus petits.
La foi ne peut être reléguée à la sphère privée
Le pape Léon met en garde contre une foi désincarnée, réduite à la simple prière ou à l’enseignement de la doctrine sans mise en œuvre concrète.
« La religion ne peut pas être limitée à la sphère privée, comme si les croyants n’avaient pas à faire entendre leur voix sur les problèmes qui affectent la société civile », affirme-t-il.
Cette parole vise ceux qui se réfugient dans une foi abstraite, détachée du réel. Le Pontife dénonce également la tentation de confier la justice sociale à un prétendu « marché libre » qui résoudrait, seul, les désordres économiques. « La dignité de toute personne humaine doit être respectée aujourd’hui, et non pas demain », rappelle-t-il avec insistance.
Contre la mondanité et l’esprit d’élite
Léon XIV s’élève avec force contre une vision de l’Église tournée vers les puissants et soucieuse de prestige. Il y voit un danger spirituel majeur : « Il est facile de percevoir la mondanité derrière ces positions, qui nous amèneraient à voir la réalité à travers des lentilles superficielles ». Le successeur de Pierre met en garde contre les relations d’intérêt et les sécurités humaines qui font oublier la véritable lumière d’en haut.
La tradition vivante de la charité chrétienne
Dilexi Te retrace la longue histoire du souci des pauvres dans l’Église : les premiers Pères, les ordres mendiants, la rançon des captifs, le soin des malades, l’éducation des enfants défavorisés, l’accueil des migrants. Tous ces gestes de miséricorde forment une seule et même tradition : celle de la charité active, vécue comme un chemin de sainteté.
Le pape y voit une source constante de renouveau spirituel : « Je suis convaincu que le choix préférentiel pour les pauvres est une source de renouveau extraordinaire pour l’Église et pour la société ». Cette expression, héritée des évêques latino-américains, n’est pas ici comprise dans une perspective idéologique, mais comme un appel évangélique : le Christ se rencontre avant tout dans les pauvres.
L’enseignement tiré de la pauvreté
Missionnaire pendant plus de vingt ans au Pérou, Léon XIV connaît profondément la réalité de la misère matérielle et morale. Il écrit que les pauvres ne sont pas de simples objets de charité, mais des sujets à part entière, porteurs d’une sagesse propre. « Les pauvres possèdent des idées uniques indispensables à l’Église et à l’humanité », explique-t-il.
Leur humilité, leur patience et leur foi deviennent pour les riches un miroir de vérité. Le pape écrit encore : « Les pauvres nous rappellent à quel point nos vies apparemment sûres peuvent être incertaines et vides ».
L’aumône, un devoir chrétien toujours actuel
Le Saint-Père réhabilite la pratique de l’aumône, trop souvent délaissée : « L’aumône reste, pour l’instant, un moyen nécessaire de contact, de rencontre et d’empathie avec les moins fortunés ».
Tout en reconnaissant que le travail demeure la voie la plus digne pour sortir de la pauvreté, il avertit : « Nous ne pouvons pas risquer d’abandonner les autres au destin de manquer des nécessités pour une vie digne ».
Ainsi, l’aumône n’est pas un geste de pitié, mais un acte de communion, une manière concrète d’aimer le Christ présent dans le pauvre.
Une exhortation qui trace la voie d’un pontificat
Avec Dilexi Te, Léon XIV établit les fondations de son magistère : une Église fidèle à sa tradition, mais réveillée dans sa charité. Ni document politique ni manifeste idéologique, ce texte est une invitation à revenir à l’essentiel : aimer Dieu et servir son prochain.
Lorsqu’on demanda au cardinal Michael Czerny, préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, si ce document révélait un « pape libéral », il répondit simplement : « L’Évangile est-il libéral ? ». Une phrase qui résume toute la vision du pontificat de Léon XIV : l’Évangile n’est ni de droite ni de gauche, il est éternel et universel, et son cœur bat du côté des pauvres.
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