La question de la place des femmes dans l’Église et du célibat des prêtres revient régulièrement dans les discussions, mais aujourd’hui, elle est relancée avec force par l’évêque allemand Georg Bätzing. Lors de la récente assemblée de la Weltsynode à Rome, où 360 délégués se réunissent pour discuter de réformes, Bätzing, à la tête de la Conférence épiscopale allemande, a exprimé des souhaits qui secouent profondément les fondements de la foi catholique.
Des propositions qui remettent en cause la tradition
L’évêque Bätzing a déclaré :
« Je souhaite de tout cœur que l’Église catholique permette aux femmes de recevoir l’ordination diaconale. »
Cette demande représente un tournant important, car le diaconat est perçu comme une étape préparatoire à l’ordination sacerdotale. Ce n’est pas la seule réforme envisagée par le prélat allemand. Il propose également la possibilité pour les prêtres catholiques de se marier, une rupture majeure avec la discipline traditionnelle du célibat, qui remonte à des siècles dans l’Église.
Ces propositions visent principalement à répondre à la crise profonde que traverse l’Église catholique en Allemagne. Le pays, historiquement marqué par une présence chrétienne forte, voit aujourd’hui son Église en plein déclin. En 2022, 400 000 fidèles ont quitté l’Église, un chiffre alarmant qui témoigne de la désaffection grandissante. En parallèle, seulement 35 ordinations sacerdotales ont eu lieu en 2023, un chiffre en chute libre par rapport aux 98 ordinations enregistrées dix ans plus tôt.
Une opposition frontale avec le Saint-Siège
Face à cette situation de crise, Bätzing veut initier une réforme pour « sauver l’Église en Allemagne ». Son projet, intitulé « le chemin synodal« , inclut une large participation de femmes et remet en question deux des piliers fondamentaux de l’Église : l’ordination sacerdotale réservée aux hommes et le célibat des prêtres. Cependant, cette démarche se heurte à la position ferme du Saint-Siège. Le pape François, tout en se montrant ouvert au dialogue, a averti à plusieurs reprises contre l’influence des idéologies dans les processus ecclésiaux.
En 2023, le Pape a mis en garde contre ces réformes :
« Lorsque l’idéologie s’immisce dans les processus de l’Église, l’Esprit Saint se retire, car l’idéologie prend le dessus sur l’Esprit. »
Cette phrase, ferme et directe, exprime clairement la réserve du Saint-Père face à des propositions perçues comme contraires à la tradition catholique et au Magistère de l’Église.
Le poids de la tradition : un point de non-retour ?
Au-delà de l’opposition du Pape, les réformes de Bätzing sont également critiquées au sein même de l’Église en Allemagne. De nombreux prélats redoutent que l’Église catholique ne suive le même chemin que l’Église évangélique, avec des réformes qui pourraient mener à une dilution de l’identité catholique. Le risque d’un schisme latent semble planer, alors que certains évêques, comme Bertram Meier d’Augsbourg, évoquent un possible non-respect du droit canon.
En 1994, le pape Jean-Paul II avait déjà mis un point final à la question de l’ordination des femmes, avec son célèbre document Ordinatio Sacerdotalis. Il y rappelait clairement que « l’Église n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale aux femmes », et que tous les fidèles devaient accepter cette décision définitive. Ce texte, ancré dans la tradition apostolique, constitue un pilier doctrinal auquel les évêques sont toujours liés.
La crise de l’Église en Allemagne : un symptôme d’un malaise plus large ?
Si l’Église en Allemagne traverse une crise unique dans son histoire, avec des églises de plus en plus vides et des départs massifs de fidèles, cela soulève une question plus large : celle de l’avenir de l’Église dans un monde sécularisé. Alors que la plupart des catholiques allemands désertent les bancs des églises, seuls 24 % de la population allemande se déclarent aujourd’hui catholiques, un contraste frappant avec l’Italie, où cette proportion s’élève encore à 70 %.
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