Au cœur d’un Pakistan classé parmi les pays les plus dangereux pour les chrétiens, l’histoire de Patras Paul illustre douloureusement les dangers auxquels sont exposés ceux qui, issus de l’islam, se tournent vers le Christ. Ce témoignage est celui d’un ex-imam de 57 ans, de sa femme et de ses six enfants – qui demeurent encore officiellement enregistrés comme musulmans, met en lumière la persécution silencieuse que subissent les convertis.
Issu d’une famille sunnite profondément pieuse et ayant grandi dans la pauvreté, Patras Paul fut formé dès l’âge de 32 ans en tant que qari, spécialisé dans la récitation du Coran par cœur. Rapidement, il fut placé à la tête d’une mosquée dans la région de Cachemire.
« Cependant, lors de la semaine de l’Aïd al-Adha, la fête de l’Agneau, qui commémore selon la tradition musulmane l’ordre donné par Allah à Ibrahim (Abraham) de sacrifier son fils Ismaël, fils d’Agar, contrairement au récit judéo-chrétien où c’est Isaac qui est mentionné, je lisais cette histoire. En découvrant comment Allah avait arrêté la main d’Ibrahim pour lui substituer un agneau, une question s’est imposée à moi :
« D’où vient cet agneau ? Il est plus grand qu’Ismaël, car il s’est offert lui-même à sa place. »
Cette interrogation m’a poussé à chercher des réponses, et c’est ainsi que je me suis plongé dans l’Évangile, qu’un ami m’avait offert à ce moment-là« .
Il y trouva deux phrases qui le frappèrent :
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » ; et « Ceci est l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Convaincue : « J’ai secrètement embrassé Jésus comme mon Sauveur. J’ai commencé à lire la Bible avec beaucoup d’intérêt », à laquelle il consacrait la plupart de son temps. Sa prière s’adressait « à Jésus seul », tandis qu’il continuait à exercer ses devoirs d’imam. C’est alors qu’il choisit le nom de Patras Paul (Pierre Paul).
Déchiré entre ses anciennes convictions et la lumière de sa nouvelle foi, il implora Dieu de lui montrer le chemin du salut. En 2005, une nuit, il entendit dans un rêve ou peut-être dans un murmure intérieur la voix qui déclara :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie », accompagnée du signe d’une croix.
Ce matin-là, lors de l’appel à la prière, au lieu des mots habituels, sa bouche proclamait le nom de Jésus trois fois dans les haut-parleurs. Alerté par un disciple, il entendit en lui qu’on lui disait trois fois : « Cours, Patras ». Il obéit, mais cela ne servit pas à grand-chose. Un groupe de 20 personnes qui l’avaient entendu invoquer Jésus depuis la mosquée l’a pourchassé. « Ils m’ont frappé avec des coups de pied, des coups de poing et des bâtons. J’ai encore les marques des blessures sur mon visage. Ils m’ont crié que j’étais devenu un kafir, un impie. Renvoyé dans son lieu d’origine, ce sont ses propres parents qui, avec d’autres imams, l’ont emmené au commissariat et l’ont accusé de blasphème. Il a été condamné à un an de prison.
Dans l’ombre de sa cellule, un réconfort inattendu survint. Un compagnon de détention, apprenant que son nom était désormais Patras Paul – nom choisi pour affirmer sa foi – prit soin de lui en lui apportant quotidiennement de la nourriture et des vêtements propres. Malgré la rudesse de son environnement et la présence de détenus dangereux, il se sentait protégé par la présence constante de Jésus.
Libéré en 2006 grâce à l’intervention de sa femme et à l’absence des plaignants au tribunal, Patras Paul vit alors sa famille embrasser intérieurement le christianisme. Par crainte des représailles, aucun baptême n’a encore pu être célébré. Contraints d’abandonner leur village, où amis et parents étaient devenus ennemis, ils trouvèrent refuge dans un bidonville. C’est là, parmi des habitations précaires, qu’ils survivent en échange de soins apportés aux animaux. Leur entourage, ignorant leur conversion, les considère toujours comme des musulmans.
Quand le temps le lui permet, Patras Paul parcourt à vélo des villages reculés pour partager l’Évangile avec de petites communautés de chrétiens, souvent composées de convertis menant leur foi dans le secret. En 2020, une nouvelle agression le frappa lorsque des hommes découvrirent dans son sac une Bible et un livre de prières en ourdou. Aujourd’hui, son inquiétude se porte avant tout sur ses filles : si leur foi venait à être dévoilée, elles pourraient être victimes de sévices ou contraintes de revenir de force à l’islam par un mariage imposé.
Pour tenter de protéger sa famille, il lutte désormais pour faire modifier la mention religieuse sur leurs cartes d’identité. Être officiellement reconnu comme chrétien offrirait, selon lui, de meilleures conditions de vie, un accès à l’éducation pour ses enfants et une protection légale pour vivre ouvertement sa foi. Or, malgré une Constitution qui garantit la liberté religieuse, la réalité administrative est tout autre. En effet, la politique de l’Autorité Nationale de Bases de Données et de l’Enregistrement refuse aux musulmans la possibilité de changer leur statut religieux sur les documents officiels, alors que l’inverse – la conversion à l’islam – se voit acceptée avec facilité.
Le témoignage de Patras Paul est un appel silencieux à la justice et à la reconnaissance de la liberté religieuse. Il rappelle que, pour ceux qui osent suivre le chemin du Christ, chaque jour est un combat, mais aussi une affirmation inébranlable de l’amour divin. Il est grand temps que le Pakistan honore ses engagements constitutionnels et internationaux, afin que les âmes converties puissent enfin vivre librement et en paix.
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