Un tribunal pakistanais a rendu un verdict sévère le 24 janvier dernier, condamnant à mort quatre hommes accusés d’avoir diffusé des contenus blasphématoires sur internet. Cette décision, confirmée par l’avocat de l’accusation, Rao Abdur Raheem, intervient dans un contexte où les accusations de blasphème, notamment en ligne, se multiplient au Pakistan.
Les condamnés, âgés de 20 à 32 ans, sont originaires de la province du Pendjab. Trois d’entre eux viennent de Lahore, tandis que le quatrième est de Bahawalpur. Selon un membre de l’association Voice of the Victims of Blasphemy, ces jeunes hommes auraient été piégés dans des groupes de médias sociaux où des contenus controversés étaient partagés. Ils auraient également été incités à enregistrer et à diffuser des messages blasphématoires via leurs téléphones portables.
Leur avocat, qui espérait un acquittement, a déploré l’attitude des juges, semblant prédéterminée. Les familles des accusés, désemparées, ne savent plus vers qui se tourner. « Tout semble avoir été planifié à l’avance », a confié un proche sous couvert d’anonymat.
Une loi sévère et controversée
Au Pakistan, le blasphème contre l’islam et le prophète Mahomet est un crime passible de la peine de mort ou de la prison à vie. Cependant, cette loi est souvent critiquée pour être instrumentalisée à des fins personnelles, notamment pour régler des conflits ou extorquer de l’argent. Des groupes d’autodéfense privés inculpant des centaines de jeunes individus pour avoir prétendument commis un blasphème.
L’année dernière, 343 personnes ont été inculpées pour blasphème, dont 19 chrétiens, parmi lesquels cinq femmes. Ces chiffres, fournis par le Center for Social Justice (CSJ), basé à Lahore, soulignent l’ampleur du phénomène. Nasir William, membre du CSJ, a exprimé son inquiétude face à cette tendance alarmante. Il a appelé les autorités à intervenir pour garantir une justice équitable et à permettre aux victimes de faire appel devant une juridiction supérieure.
Les défenseurs des droits humains et les militants religieux tentent de sensibiliser l’opinion publique et les autorités à travers des conférences de presse. Ils réclament une réforme de la loi sur le blasphème, jugée trop souvent manipulée. La Commission permanente de l’Assemblée nationale a d’ailleurs prévu d’aborder cette question lors d’une séance le 27 janvier.
Cependant, malgré ces efforts, les condamnations se poursuivent, alimentant un climat de peur et d’injustice. Les preuves médico-légales, présentées comme accablantes par l’accusation, ont pesé lourd dans le verdict rendu à Rawalpindi, ville voisine d’Islamabad.
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