L’Église catholique en Allemagne a vivement condamné un char de carnaval présenté lors d’un grand défilé dans les rues de Cologne, en Allemagne de l’Ouest. Ce char, dévoilé mardi, établit un lien entre Jésus et les scandales d’abus sexuels qui ont secoué l’Église ces dernières années. La représentation a été qualifiée de « déplacée » et « choquante » par les autorités ecclésiastiques.
Le char en question montre un enfant de chœur placé devant un confessionnal, d’où émerge un bras tendu, semblant attirer le garçon à l’intérieur. Sur le côté du confessionnal, une inscription en lettres capitales proclame : « Jésus t’aime ». Cette scène a provoqué une vive réaction de l’archidiocèse de Cologne, qui a publié une lettre sur son site internet pour exprimer son indignation.
« L’inscription sur le confessionnal associe directement Jésus, le Fils de Dieu, aux abus. Il est suggéré que Jésus lui-même se trouve dans le confessionnal et invite l’enfant de chœur à entrer, ce qui instrumentalise sa figure de manière inacceptable », peut-on lire dans la déclaration de l’archidiocèse. Les responsables catholiques ont souligné qu’une telle représentation franchit une ligne rouge, en laissant entendre que le Christ serait en quelque sorte complice des actes criminels commis par certains membres du clergé.
Les chars du défilé du lundi des Rois, traditionnellement organisé à Cologne, sont connus pour leur ton satirique et leur tendance à moquer les puissants ou à évoquer des controverses. Cependant, cette année, le comité du carnaval semble être allé trop loin, selon l’Église. « Si l’on suppose que le Fils de Dieu est en partie responsable des actes horribles commis, notamment au sein de l’Église catholique, alors une limite a été franchie, et cela ne peut être justifié par aucune raison au monde », a insisté l’archidiocèse.
La polémique a également suscité des réactions politiques. Plusieurs membres du parti chrétien-démocrate (CDU), dont un ancien maire de Cologne, ont exprimé leur colère face à ce char. Dans une lettre, ils ont dénoncé une image « d’une gêne et d’un mauvais goût insurpassables », tout en rappelant que cette représentation ne devrait pas entacher la réputation du carnaval de Cologne, une tradition profondément enracinée dans la culture locale.
Cologne, ville historiquement catholique, est célèbre pour sa cathédrale aux deux flèches, un symbole majeur de la foi chrétienne en Europe. Au Moyen Âge, elle était l’un des lieux de pèlerinage les plus importants du continent. Cependant, ces dernières années, de nombreux fidèles, y compris à Cologne, ont pris leurs distances avec l’Église, déçus par la gestion des scandales d’abus sexuels et par ce qu’ils perçoivent comme une insuffisance dans la poursuite des coupables.
Face aux critiques, Christoph Kuckelkorn, président du comité du carnaval de Cologne, a défendu le char controversé. « Ce qui est déplacé et embarrassant, ce n’est pas la représentation des abus, mais bien les abus eux-mêmes et la manière dont ils sont gérés », a-t-il déclaré à l’agence de presse allemande dpa. Il a rappelé que le carnaval est un espace de satire et de réflexion, invitant à ne pas éluder les sujets difficiles.
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