Une crèche de Noël exposée au Vatican, représentant l’Enfant Jésus reposant sur un keffieh palestinien, a récemment provoqué une vive controverse avant d’être retirée. Cette scène, dévoilée le 7 décembre dans la salle Paul VI, a suscité des réactions diverses en raison de l’association symbolique du keffieh, souvent perçu comme un emblème de soutien à la cause palestinienne.
Créée par deux artistes palestiniens, Johny Andonia et Faten Nastas Mitwasi, et fabriquée à partir d’oliviers de Terre Sainte, la crèche, intitulée « La Nativité de Bethléem 2024« , se voulait un message d’espoir et de paix. L’œuvre, haute de trois mètres, comportait des détails chargés de sens, comme une étoile de Bethléem en nacre gravée en latin et en arabe : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.«
Cette initiative était soutenue par plusieurs institutions palestiniennes, dont l’Ambassade de Palestine près du Saint-Siège et le Comité présidentiel pour les affaires de l’Église en Palestine. Ramzi Khouri, membre de l’Organisation de libération de la Palestine, a exprimé sa gratitude envers le pape François pour son appui constant à la cause palestinienne, tout en évoquant la situation dramatique dans la bande de Gaza.
Malgré l’intention affichée de promouvoir un message de paix, la crèche a rapidement suscité des critiques. Certains y ont vu une tentative de politiser la Nativité, mettant en avant les racines juives de Jésus. Des voix indignées se sont élevées, accusant le Vatican de « réécrire l’histoire » en représentant Jésus comme un symbole exclusivement palestinien. Ces réactions ont été amplifiées sur les réseaux sociaux, où des observateurs ont reproché à cette crèche de détourner l’attention de l’universalité du Christ.
Cette controverse intervient dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, marqué par la guerre entre Israël et Gaza, suite aux attaques de Hamas le 7 octobre 2023. Depuis, le pape François a fermement dénoncé les violences, appelant à plusieurs reprises à un cessez-le-feu et condamnant ce qu’il a qualifié de « génocide » à Gaza. Dans un livre d’entretiens à paraître, il appelle également à une enquête pour déterminer la nature des actions militaires israéliennes.
Tout en insistant sur la nécessité d’une paix durable, le Saint-Père a également rencontré des familles d’otages israéliens et dénoncé les frappes aériennes qui, selon lui, vont « au-delà de la morale« .
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