Le 29 novembre 2024, les députés britanniques ont voté en faveur du projet de loi sur le suicide assisté, un moment qualifié de « jour sombre » par les évêques catholiques d’Angleterre. Ce projet de loi controversé permettrait aux médecins d’aider des patients adultes en phase terminale à mettre fin à leur vie, à condition que leur espérance de vie soit estimée à moins de six mois.
Adopté par 330 voix contre 275 à la Chambre des communes, le Terminally Ill [End of Life] Bill doit encore passer par plusieurs étapes législatives dans les deux chambres du Parlement britannique. Cependant, ce vote rend très probable son adoption définitive.
Les évêques catholiques ont exprimé leur profonde tristesse face à ce résultat. Mgr Philip Egan, évêque de Portsmouth, a déclaré :
« Cela mettra une pression insupportable sur les personnes âgées et les malades en phase terminale et érodera la confiance envers les médecins et les soignants. »
Les évêques catholiques voient dans ce projet de loi une grave menace pour la dignité humaine et les principes de la compassion chrétienne. Mgr Mark Davies, évêque de Shrewsbury, a rappelé que « le témoignage chrétien de la compassion véritable et de la valeur de la vie humaine est plus nécessaire que jamais ».
Dans une déclaration commune, Mgr John Sherrington, évêque auxiliaire de Westminster et responsable des questions liées à la vie au sein de la Conférence des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles, a mis en lumière plusieurs dangers contenus dans le texte :
Une limitation des droits à l’objection de conscience pour les médecins.
L’insuffisance des protections pour les établissements refusant de participer à cette pratique.
Le risque d’encourager des discussions sur le suicide assisté dans les consultations médicales.
Les évêques appellent les fidèles catholiques à prier pour que les parlementaires rejettent ce projet lors des prochaines étapes et réexaminent les principes qui fondent leur engagement pour la vie.
Porté par Kim Leadbeater, députée travailliste, le projet de loi a reçu le soutien du Premier ministre Keir Starmer et d’une majorité de ministres. Lors des débats, Leadbeater a défendu son texte en invoquant des arguments tels que le « choix », l’« autonomie » et la « dignité » en fin de vie.
Cependant, des voix se sont élevées pour dénoncer les conséquences potentielles de cette loi. Le député conservateur Danny Kruger a mis en garde contre des dérives, affirmant que des patients souffrant de maladies chroniques ou refusant des traitements médicaux pourraient être éligibles au suicide assisté.
Le débat britannique s’inscrit dans une tendance observée dans plusieurs pays européens. Des nations comme la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne autorisent déjà des formes de suicide assisté ou d’euthanasie dans des cadres variés. Les défenseurs de la vie redoutent que ces pratiques ne deviennent un outil pour soulager les pressions sur les systèmes de santé, au détriment des soins palliatifs.
Les organisations chrétiennes et pro-vie redoublent d’efforts pour contrer cette législation. Andrea Williams, directrice de Christian Concern, a décrit ce vote comme « un vendredi noir pour les vulnérables ». Catherine Robinson, de l’association Right to Life, a affirmé que ce projet représente une menace grave pour les plus faibles, en particulier dans le contexte d’un système de santé sous tension.
Les évêques catholiques appellent à une mobilisation spirituelle et sociale, afin de défendre la vie et d’offrir un témoignage courageux face à cette culture de mort. Le combat pour la dignité humaine demeure un devoir impérieux pour tous les chrétiens.