Ce samedi, le Pape François a pris une décision inédite en acceptant que le document final du Synode sur la synodalité devienne un enseignement faisant autorité dans l’Église.
Le texte, qui compte 52 pages, propose une réflexion théologique sur la synodalité, affirmant qu’elle est l’accomplissement des réformes du Concile Vatican II. Il inclut également des propositions pour appliquer la synodalité aux relations, aux structures et aux processus au sein de l’Église catholique.
L’objectif final est de rendre l’Église plus efficace dans l’évangélisation en la rendant plus participative et inclusive.
Voici les réponses aux principales questions sur le document final du Synode sur la synodalité :
Comment le pape François a-t-il rendu ce document magistériel ?
Le Pape François a immédiatement approuvé le document final après que les membres du synode ont voté en sa faveur. Selon les réformes qu’il a introduites en 2018, le texte final du Synode sur la synodalité fait désormais partie de son magistère ordinaire.
Cette décision marque une rupture avec la pratique antérieure, où le pape utilisait généralement le document final d’un synode comme base pour rédiger sa propre exhortation apostolique (comme Amoris Laetitia après le Synode sur la Famille de 2015). Le fait qu’un organe synodal, dont 27 % des membres n’étaient pas évêques, ait produit un texte magistériel, suscitera certainement des débats parmi les théologiens et canonistes.
Quel lien entre ce document et Vatican II ?
Le document affirme que le Synode sur la synodalité est le fruit de la mise en pratique des enseignements du Concile Vatican II sur l’Église en tant que mystère et peuple de Dieu. Il ajoute que ce processus synodal constitue « un acte supplémentaire authentique de réception » de Vatican II, renforçant ainsi sa force prophétique pour le monde d’aujourd’hui.
Que dit le rapport final sur le rôle des femmes dans l’Église (y compris les « diaconesses ») ?
Le texte final souligne que les femmes « continuent de rencontrer des obstacles » dans la mise en œuvre de leurs « charismes, vocations et rôles » dans l’Église. Il appelle à ce que les femmes soient acceptées dans tous les rôles permis par le droit canonique, y compris les postes à responsabilité au sein de l’Église.
Concernant l’accès des femmes au ministère diaconal, le texte précise que la question « reste ouverte » et que « le discernement doit se poursuivre ». Un groupe d’étude du Vatican est actuellement en train de réfléchir à ce sujet, avec un rapport final attendu pour juin 2025.
Que dit le texte sur la « décentralisation » ?
Le document appelle les conférences épiscopales à jouer un rôle plus important dans l’inculturation de la foi dans leur contexte local et demande des éclaircissements sur leur autorité doctrinale actuelle. Cependant, il insiste sur le fait que les conférences des évêques ne peuvent pas dépasser l’autorité d’un évêque local ni risquer « l’unité ou la catholicité de l’Église ».
Le texte encourage également plus de conciles pléniers et provinciaux, et souhaite que le Vatican accepte plus rapidement les conclusions de ces organes.
Le texte mentionne-t-il l’inclusion des LGBTQ ?
Bien qu’il condamne l’exclusion d’autrui en raison de leur « situation matrimoniale, identité ou sexualité », le texte n’utilise pas le terme « LGBTQ ».
Que dit le document final sur les changements dans la prise de décision dans l’Église ?
Le document final appelle à une réforme synodale du droit canonique, en supprimant notamment la formule selon laquelle les organes consultatifs n’ont qu’un rôle « purement consultatif ». Il encourage une plus grande participation des laïcs aux « processus décisionnels », par le biais de nouvelles structures synodales.
Les autorités ecclésiastiques, précise le texte, ne doivent pas ignorer les conclusions des organes consultatifs et participatifs.
Que dit le document sur le « sensus fidei » ?
Le document décrit le « sensus fidei » comme « l’instinct pour la vérité de l’Évangile » reçu par le baptême. Il souligne également que le peuple de Dieu ne peut pas se tromper « lorsqu’il montre un accord universel en matière de foi et de morale ».
Fait intéressant, le texte final ne contient pas de langage supplémentaire sur la nécessité d’une « authentique vie de disciple » pour exercer de manière mature le sensus fidei, contrairement au document de synthèse de l’année dernière.
Quels changements concrets l’Église pourrait-elle voir après le Synode sur la synodalité ?
Selon son application, le document final du synode pourrait affecter concrètement des aspects tels que la manière dont les évêques sont choisis, la prise de décisions dans les paroisses, diocèses et au Vatican, en mettant davantage l’accent sur la consultation. Il pourrait également créer de nouveaux organes synodaux, comme des assemblées continentales et un conseil des dirigeants des Églises catholiques orientales pour conseiller le pape.
Quels paragraphes ont suscité le plus de résistance ?
Plus de 27 % des délégués ont voté contre la poursuite de l’exploration de la possibilité de diaconesses.
13 % ont voté contre le paragraphe soulignant l’importance des conférences épiscopales, qui semble aussi contraindre un évêque aux décisions prises par sa conférence.
12 % ont voté contre la création d’un groupe d’étude visant à rendre les célébrations liturgiques « plus expressives de la synodalité », avec une possible référence à la prédication laïque pendant la liturgie.
Enfin, 11 % des délégués ont voté contre la proposition de réviser le droit canonique « dans une perspective synodale ».
Encore une fois : que signifie la synodalité ?
Le document final décrit la synodalité comme « un chemin de renouveau spirituel et de réforme structurelle permettant à l’Église d’être plus participative et missionnaire, afin qu’elle puisse cheminer avec chaque homme et chaque femme, en rayonnant la lumière du Christ ».
Le modèle de la synodalité, selon le document, est la Vierge Marie, car elle « écoute, prie, médite, dialogue, accompagne, discerne, décide et agit ».
Cet article a été publié originellement et en anglais par le Catholic World Report (Lien de l’article). Il est republié et traduit avec la permission de l’auteur.
💡🤖 Pour garantir des articles d'actualité à jour, précis et bien sourcés, l'intelligence artificielle est utilisée comme outil d'assistance. Elle contribue à la réécriture, à la vérification des faits et à l'optimisation du contenu.
C’est assez flou au final comme document….
Je retiens que au final les conférences épiscopales ne pourront être au dessus de l’autorité de l’évêque et c’est heureux
Peut être que le prochain Pape prendra des actes de magistère pour apporter un peu plus de clarté
Déjà les femmes ne peuvent accéder au sacerdoce ça c’est tranché par le pape Jean Paul 2
J’ai lu que aux premiers temps de l’Eglise il y aurait eu des diaconesses mais c’était une fonction honorifique destinée à celles qui procédaient à des baptêmes de femmes qui se faisaient par immersion, pour des questions de bienséance on comprend que c’était fait par des femmes
Si tu pouvais nous faire un étude de ce sujet Napo
Je pense que ce serait intéressant de faire une vidéo avec le père Olivier Horowitz ou / et le père Romain gajo, deux prêtres fidèles à la doctrine catholique excellents