Dans une méditation inspirée des paroles de Jésus sur la pauvre veuve, Mgr Domingo Castagna, archevêque émérite de Corrientes, nous invite à réfléchir à la véritable richesse de l’âme et à l’appel à la pauvreté du cœur. Par son geste d’offrande total, cette humble veuve nous enseigne un des plus profonds paradoxes de l’Évangile : c’est dans le don de soi que se révèle la vraie liberté et la capacité d’aimer en Dieu. En reprenant cette figure évangélique, Mgr Castagna nous rappelle la nécessité de détacher nos cœurs des biens matériels pour nous attacher uniquement au Seigneur.
L’exemple de la pauvre veuve et la pauvreté du cœur
Dans l’Évangile, Jésus observe cette veuve qui, dans son indigence, dépose au Temple tout ce qu’elle possède. Contrairement aux riches qui offrent de leur superflu, cette femme, par son sacrifice humble et total, est exaltée par Jésus :
« Cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 43).
Mgr Castagna souligne qu’elle est plus « fortunée » que les autres par sa capacité à se détacher de tout pour le Seigneur. Cet acte d’offrande sincère symbolise la liberté spirituelle, car c’est en donnant tout ce que l’on a que l’on se libère véritablement des chaînes de l’attachement matériel.
Pour suivre ce chemin, il est nécessaire, explique-t-il, d’être pauvre de cœur, comme cette femme, pour rester en union avec Dieu. Ce détachement, loin d’être une perte, devient une source de richesse intérieure qui nous libère pour aimer en Dieu.
Les richesses matérielles : un obstacle à l’amour de Dieu ?
Mgr Castagna rappelle que Jésus ne condamne pas les richesses en elles-mêmes, mais le piège qu’elles tendent à ceux qui y sont attachés au point d’en devenir esclaves. Les biens matériels, lorsqu’ils deviennent le centre des préoccupations d’une personne, risquent de la détourner de l’essentiel : l’amour de Dieu et du prochain. Cet attachement excessif est semblable à une idolâtrie, plaçant les biens terrestres à la place du Créateur. En cela, l’exemple des riches d’un côté et de la veuve de l’autre souligne la radicale différence entre l’apparence et la vérité aux yeux de Dieu.
Mgr Castagna va plus loin en rappelant que l’Évangile est le dépôt des valeurs chrétiennes et le ferment capable de transformer les cœurs. Quand il est réellement adopté comme guide de vie, l’Évangile modifie la culture et les comportements. C’est cela l’évangélisation : que la foi imprègne la vie quotidienne au point de devenir une culture de l’amour et du don de soi. L’Évangile appelle à se détacher des valeurs superficielles pour entrer dans le chemin de la sainteté, à l’image des saints, qui ont été transformés par leur fidélité à la Parole.