L’Espagne est confrontée à une tragédie nationale avec un nombre d’avortements qui dépasse pour la première fois en dix ans la barre des 100 000. Selon les données publiées par le ministère de la Santé, 103 097 enfants ont été privés de vie dans le ventre de leur mère en 2023, marquant une hausse de 4,8 % par rapport à l’année précédente.
Ce chiffre dramatique, qui traduit un véritable effondrement moral, montre que près de la moitié des femmes qui ont fait le choix d’avorter, soit 46,5 %, ne se sont appuyées sur aucun moyen contraceptif avant de prendre cette décision fatale.
Une tendance inquiétante chez les jeunes
Le taux d’avortements en 2023 s’établit à 12,22 pour mille femmes âgées de 15 à 44 ans, une augmentation significative par rapport aux années précédentes, notamment 2022 et 2014. Ce qui est particulièrement alarmant, c’est que ce phénomène touche durement les jeunes filles. Chez les jeunes femmes de 20 ans, le nombre d’avortements a atteint 10 934, un bond de 4,78 % par rapport à 2022. Plus troublant encore, des avortements ont été pratiqués sur des fillettes dès l’âge de 12 ans, révélant une crise morale et sociale d’une ampleur tragique dans la société espagnole.
La loi sur l’avortement adoptée en 2023 a joué un rôle central dans cette recrudescence. Elle a permis aux adolescentes de 16 et 17 ans d’avorter sans le consentement de leurs parents, sous prétexte de défendre les « droits reproductifs« . Or, cette législation a largement contribué à isoler ces jeunes filles, les privant de conseils familiaux essentiels, et les plongeant dans des décisions irréversibles qui affecteront toute leur vie.
Un manque de protection des enfants à naître
Les statistiques révèlent que 93,94 % des avortements ont été réalisés à la seule demande des femmes, soulignant ainsi l’absence totale de protection pour les enfants à naître. Un autre fait alarmant est que 21,89 % des femmes avaient déjà avorté au moins une fois auparavant, et 7,05 % en étaient à leur troisième avortement. Plus choquant encore, 2 454 femmes ont choisi de mettre fin à la vie de leur quatrième enfant ou davantage.
La Catalogne, en tête des avortements
La Catalogne, avec un taux de 14,92 avortements pour mille femmes, est la région la plus touchée d’Espagne, suivie de près par Madrid. La plupart des avortements ont été pratiqués dans des cliniques privées, en contradiction avec l’objectif proclamé par le gouvernement de transférer cette procédure dans le système de santé publique. La tendance des avortements médicamenteux, bien que présente, varie d’une région à l’autre. Par exemple, en Cantabrie et en Navarre, ce mode est privilégié, tandis qu’il est moins fréquent à Madrid et dans les îles Canaries.
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Pendant ce temps, le gouvernement espagnol prépare des mesures inquiétantes pour les médecins qui, en accord avec leur conscience, refusent de pratiquer des avortements. La ministre communiste Monica García a annoncé la création de listes noires recensant les médecins objecteurs de conscience, menaçant ainsi les professionnels qui respectent la vie et qui sont fidèles à leurs principes moraux. Ces médecins seront fichés, une pratique qui rappelle des périodes sombres de l’histoire.
L’avortement est une tragédie qui touche toute la société. Derrière chaque chiffre se cache une vie, une âme innocente qui n’a jamais eu l’opportunité de voir le jour. En tant que catholiques, nous ne pouvons rester silencieux devant cette culture de mort qui se propage en Europe et dans le monde. Notre rôle est de rappeler, inlassablement, que la vie est sacrée, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Chaque être humain, dès sa conception, est une créature voulue par Dieu, avec une dignité unique.