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La situation des chrétiens s’est détériorée dans de nombreux pays, les causes de la persécution ou de la discrimination étant multiples.
C’est ce qu’a rapporté le président de l’œuvre internationale de bienfaisance » L’Aide à l’Église en détresse « , Thomas Heine-Geldern, dans une interview accordée au journal ecclésiastique de St. Pölten » kirche bunt « . L’occasion était le prochain » Red Wednesday » (mercredi rouge) (16 novembre), par lequel l’œuvre de bienfaisance souhaite attirer l’attention sur la situation des chrétiens persécutés dans le monde. À cette occasion, des bâtiments et des emblèmes du monde entier seront illuminés en rouge, notamment le Parlement dans la Hofburg de Vienne, l’Église Charles et la Cathédrale Saint-Etienne.
À la question de savoir s’il est opportun d’éclairer des bâtiments la nuit en ces temps de pénurie d’énergie, Heine-Geldern a naturellement répondu par l’affirmative. Il y a encore beaucoup de choses dans l’espace public qui sont éclairées le soir, comme les surfaces publicitaires. C’est pourquoi il estime qu’il est « défendable » d’attirer l’attention sur la situation effrayante de nombreux chrétiens pendant une nuit de l’année. En outre, l’éclairage ne doit pas rester allumé toute la nuit. De plus, de nombreuses paroisses et monastères seraient aujourd’hui autonomes en énergie ou recevraient leur électricité à partir d’énergies renouvelables. L’objectif du « Red Wednesday » est plutôt de montrer « qu’il ne va pas de soi que l’on puisse avoir une Bible ou que l’on puisse aller à la messe le dimanche« .
De gros problèmes dans les pays subsahariens
Selon Heine-Geldnern, la répression a énormément augmenté dans les pays subsahariens comme le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria ou le Mali. Dans ces États, il existe un « mélange hautement explosif de corruption et de bandes criminelles qui attaquent les institutions publiques comme les postes de police et détruisent les hôpitaux ou les écoles« .
Le changement climatique aurait également des effets négatifs dans ces États, lorsque dans certaines régions, des peuples de bergers à la recherche de nourriture pour leurs troupeaux les font paître dans les champs des paysans locaux, car leurs pâturages d’origine sont desséchés. Les prédicateurs islamistes haineux profiteraient toujours de la misère pour faire de la monnaie. « Cela se retourne ensuite contre les chrétiens du pays« , explique Heine-Geldern.
La situation est différente en Syrie, où il n’y a plus que quelques centaines de milliers de chrétiens ; « là, l’ensemble de la population va mal parce qu’il y a une guerre depuis plus de onze ans, mais aussi parce que les sanctions de l’Occident touchent surtout les gens simples du pays« , a estimé Heine-Geldern.
Le nationalisme religieux en Inde ou au Myanmar, les idéologies totalitaires en Chine et en Corée du Nord et la radicalisation au Pakistan l’inquiètent de plus en plus. » Mais ces évolutions sont souvent totalement niées par l’opinion publique mondiale « , a critiqué le président de » L’Aide à l’Église en détresse « .
Face à la guerre russe en Ukraine, la situation des catholiques en Russie s’est également détériorée, a rapporté M. Heine-Geldern. Cela serait également lié à la critique exprimée par le pape François à l’encontre du patriarche de Moscou, Cyrille Ier, qui, comme on le sait, s’est entièrement rangé derrière le président russe Poutine. Selon Heine-Geldern, l’Eglise catholique romaine en Russie dépend de l’aide matérielle de l’étranger, mais il n’est plus possible de transférer les fonds nécessaires que de manière limitée.
Au Liban, où le président de » L’Aide à l’Église en détresse » s’est récemment rendu, il a constaté une grande détresse chez les gens. Ils n’ont » ni assez à manger ni assez à chauffer, à partir de huit heures du soir, il n’y a plus d’électricité « . On aide de diverses manières dans l’espoir que les chrétiens restent ainsi dans le pays. Récemment, le Liban et Israël, officiellement en état de guerre, ont trouvé un accord concernant la frontière dans les eaux territoriales entre leurs pays. C’est une raison d’espérer pour le pays.
Montée de l’intolérance en Occident
Dans le « monde occidental« , Heine-Geldern constate une montée de l’intolérance et de la discrimination à l’encontre des chrétiens. Ce qui l’inquiète, c’est « la confusion qui règne dans les pays occidentaux au sujet de la notion de droits de l’homme, lorsque par exemple le droit de l’homme à la pratique religieuse est limité par le droit de l’homme à l’autodétermination« .
Il est également frappant de constater que le droit à la liberté de conscience est de plus en plus restreint – par exemple dans le service de santé britannique, où un médecin catholique ne peut plus décider selon sa conscience en ce qui concerne l’avortement et peut refuser de le faire. « Je suis pour la liberté de conscience et l’autodétermination, mais cela doit aussi nous être accordé, à nous chrétiens« , a déclaré Heine-Geldern avec conviction.
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Avec le » Red Wednesday « , l’œuvre de bienfaisance catholique » L’Aide à l’Église en détresse » attire cette année encore l’attention sur le sort des chrétiens persécutés dans le monde entier. Plus de 135 églises, couvents, monastères et monuments seront illuminés en rouge le mercredi 16 novembre, dont le Parlement dans la Hofburg de Vienne, la Karlskirche et la cathédrale Saint-Étienne.
« L’Aide à l’Église en détresse » invite en outre à une messe le mercredi 16 novembre à 18 heures dans la Karlskirche de Vienne, illuminée de rouge. L’Évêque syrien-catholique libanais Jules Boutros présidera la messe avec l’évêque auxiliaire de Vienne Franz Scharl et le pasteur de Basse-Autriche Ikenna Okafor, originaire du Nigeria.
Cet article a été publié originellement et en allemand par Katholisch (Lien de l’article).
