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L’enfer est l’empire de la haine – essai du bienheureux Léon Dehon

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L'enfer est l'empire de la haine - essai du bienheureux Léon Dehon

L’enfer est l’empire de la haine est une méditation du livre de Léon Dehon, la retraite du sacré cœur, où il fait parler Jésus-Christ depuis ses méditations.

Le Saint Esprit a certainement aidé le bienheureux Léon Dehon mais il ne s’agit pas ici de vision mystique ou de grâce de Dieu, simplement d’un essai, donc les paroles du « Sauveur » sont issues seulement de la main du bienheureux et nullement de Dieu.

Léon Dehon, nous appelle à méditer également de notre côté en nous donnant des pistes de réflexion, des chemins et des directions pour ne pas s’éparpiller, mais conduire notre oraison / méditation dans la bonne direction catholique.

C’était une pratique courante à l’époque, comme pour l’auteur de « l’Imitation de Jésus-Christ et d’autres écrivains spirituels l’ont fait »

Lecture du saint Evangile

Matthieu 25 :
31 Quand le Fils de l’homme viendra majestueusement avec tous ses anges, il s’asseiera sur son trône de juge.
32 Tous les hommes seront réunis devant lui et il les séparera comme le pasteur sépare les brebis des boucs.
33 Il mettra les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche.
34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à droite : « Venez les brebis de mon Père pour prendre possession du royaume qui vous est préparé depuis le commencement. »
41 Et il dira à ceux qui seront à gauche : « Retirez-vous de moi., maudits, allez au feu éternel préparé pour le diable et ses anges. »

Sommaire

Il est bon de méditer sur l’enfer. L’enfer est certain dans son existence. Il n’est point de vérité mieux établie. Elle a pour elle le témoignage de l’Écriture, de l’Église, de la mystique, de la croyance universelle des hommes et de la raison elle-même.

L’enfer est horrible dans ses souffrances. Il brise l’âme, il torture le corps par un feu puissant, intelligent et pénétrant.

La crainte de l’enfer ne doit pas être étrangère aux chrétiens, ni même aux religieux et aux prêtres. Ils y sont tous exposés.

Méditation

Lecture du saint Évangile.

Méditation.

Le disciple. — Maître, inspirez-moi la crainte de l’enfer, pour m’obliger par là à vous aimer, puisque je ne sais pas encore vous aimer avec désintéressement.

L’enfer est certain dans son existence.

Le Sauveur :

Oui, c’est pour vous obliger à m’aimer que je vous invite à méditer sur l’enfer. C’est comme cela que j’ai commencé à mettre une vive charité au cœur de mes plus grands saints, comme saint François d’Assise et sainte Thérèse. Je leur ai montré l’abîme où ils tomberaient s’ils ne m’aimaient pas ou s’ils ne me donnaient qu’un cœur partagé. Saint Jérôme, saint Augustin, saint Bernard, saint Liguori, tous les saints aimaient à méditer sur l’enfer, pour se tenir dans la crainte du péché. C’est ce que saint Augustin exprimait ainsi : Timens esse volo, ignem œternum metuo. Rappelez-vous donc combien l’enfer est certain dans son existence.

Pouvais-je le peindre plus clairement que je n’ai fait quand j’ai dit : Les méchants iront au supplice éternel où le ver rongeur (du remords) ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas (Matth. 25)

L’Église n’hésite pas dans son symbole.

Les bons, dit-elle, iront à la vie éternelle, les méchants au feu éternel. Celui qui ne croit pas cela fermement ne peut pas être sauvé. L’Église n’a jamais toléré qu’on niât le supplice du feu en enfer.

N’ai-je pas montré à plusieurs saints l’enfer lui-même pour les mettre en garde contre lui ? À saint François d’Assise, à sainte Thérèse, à la bienheureuse Marguerite-Marie, j’ai montré l’abime où ils seraient précipités s’ils n’étaient pas fidèles à ma grâce et cette vision leur causa une impression qui ne s’effaça plus. D’ailleurs la croyance à un enfer éternel est de tous les temps, elle date de la révélation primitive.

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Vous la retrouverez dans les théologies païennes. Elle est aussi conforme aux données de la raison : Le péché a quelque chose d’infini, puisqu’il s’attaque à la Majesté divine. Il mérite donc un châtiment qui ne finisse pas, si mon sang ne lui est pas appliqué. Le réprouvé en enfer ne répare pas, il blasphème, il se livre à la haine de Dieu, comment obtiendrait-il son pardon ? Enfin la crainte d’un châtiment temporel n’arrêterait pas le pécheur. Il était bon que mon Père menaçât les pécheurs d’un châtiment éternel pour arrêter les hommes sur la pente du péché et les sauver.

L’enfer est horrible dans ses souffrances. Il brise l’âme ; il torture le corps par un feu puissant et pénétrant.

Craignez, vous ai-je dit, celui qui peut perdre l’âme et le corps en enfer. Aller loin de moi, c’est le supplice de l’âme ; au feu éternel, c’est le supplice du corps.

La suprême souffrance de l’âme est d’être privée du Souverain Bien, qu’elle a entrevu au moment du jugement. Elle a vu les justes accueillis dans le sein de Dieu et dans les délices du ciel, et elle s’est vue précipiter dans les horreurs de l’enfer. Elle souffre ensuite dans toutes ses facultés. Dans l’imagination, ce sont des représentations désolantes relatives aux souffrances à venir, à la succession indéfinie des siècles.

Dans la mémoire, c’est le souvenir des fautes commises et des occasions du salut perdues sans retour.

Dans la volonté, c’est le désespoir, c’est une rage impuissante, une colère sans issue contre soi-même, contre les démons, contre les complices.

Dans l’intelligence, c’est une conviction implacable de sa propre folie et de la justice divine.

Pour le corps, c’est la souffrance du feu, un feu puissant, allumé par la colère divine : Nabuchodonosor voulant sévir un jour qu’il se croyait gravement offensé n’ordonna-t-il pas d’allumer un feu sept fois plus grand que de coutume ? (Daniel 3:19)

Le feu de l’enfer est plus puissant encore. Il agit sur les âmes comme sur les corps, la sensibilité ayant sa source dans l’âme. C’est un feu intelligent : il distingue entre les pécheurs, entre les sens et les facultés, comme vous le fait remarquer saint Chrysostome.

C’est un feu pénétrant, comme je l’ai dit moi-même (Marc 9). Il pénètre sa victime comme le sel pénètre les chairs. Il va chercher tous les nerfs. Il fait bouillonner le sang dans les veines et la moelle dans les os.

Avec ce feu, il y a des supplices divers, correspondants aux fautes des damnés, comme je le fis voir un jour à sainte Madeleine de Pazzi, en lui montrant les châtiments de l’autre vie. Les orgueilleux et désobéissants sont foulés et écrasés sous un pressoir. Les menteurs ont la bouche remplie de plomb fondu. Les âmes impures sont dans un cachot infect qui leur soulève le cœur. Les paresseux sont couchés sur des pointes aiguës et brûlantes. Les médisants ont la langue déchirée et mangée par les vers. À la vue de ces supplices, qu’avez-vous à faire, qu’à revenir à mon amour pour ne plus vous en éloigner ?

Le chrétien a lieu de craindre l’enfer

Mais, direz-vous, les chrétiens pratiquants, les religieux et les prêtres sont-ils donc exposés à l’enfer ? Oui, les plus saints prêtres ne l’ont-ils pas redouté ?

Saint Paul disait : je me mortifie, dans la crainte de l’enfer : Castigo corpus meum, ne reprobus efficiar. (I. Cor 9:27)

Saint Jérôme disait : C’est par crainte de l’enfer que je suis venu me réfugier dans la grotte de Bethléem. Quand saint Pierre Damien pensait à l’enfer, les cheveux lui dressaient sur la tète. Le prêtre n’y est-il pas exposé ? Il est en relations avec un monde corrompu. Le démon s’acharne à sa perte : Expetivit ut cribaret vos. (Luc. 22.) Il a des fonctions délicates, où les négligences, les omissions, les imprudences constituent vite une faute grave. Il rend compte des âmes qui lui sont confiées comme de la sienne.

Écoutez saint Augustin et saint Isidore de Séville : Nos et de nobis et de vobis rationem reddituri sumus. Pro populorum iniquitate damnantur (Nous rendrons compte à la fois de nous et de vous. Ils sont condamnés pour l’iniquité du peuple.) L’enfer est même incomparablement plus terrible pour les âmes qui, ont abusé de grandes grâces.

La Sainte Écriture vous le dit : Judicium durissimum his qui prœsunt. (Sagesse 6:6) ; Potentes potenter tormenta patientur. (Sagesse 6:7 ) Cui multum datum est, multum requiretur ab eo. (Luc 12:48.)

Saint Jérôme vous dit que les âmes consacrées sont des mets plus friands pour le démon. Saint Chrysostome vous dit que mille enfers ne sont pas de trop pour le prêtre prévaricateur : Si quis ponat yniUe gehennas, nihil est dicturus (Si un homme fait mille enfers, il ne dira rien). Saint Liguori vous dit que c’est une fête pour les démons et que tout l’enfer se met en mouvement pour aller au-devant du prêtre qui tombe. Sainte Brigitte vit ces malheureux plus enfoncés dans l’enfer que les démons eux-mêmes,

Affections et résolutions

Bon Maître, je vous remercie de cette leçon sévère. Pénétrez mon âme de la crainte de l’enfer, afin que je vous aime par nécessité, puisque je ne sais pas encore vous aimer par le pur motif de vos amabilités.

Je veux renouveler plus fidèlement aujourd’hui l’oblation de mes actions par amour et faire quelques sacrifices pour vous aider à préserver quelques âmes de l’enfer.

Source : La retraite du Sacré-Coeur par le Révérend Père Dehon – 1896

Publié par Napo

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✝ Adepte de la pensée Déhonienne ▪️
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