En 2024, l’Église catholique du Nicaragua a été confrontée à 177 actes de hostilité, une situation alarmante révélée par la sixième édition du rapport « Nicaragua : une Église persécutée« , présenté par l’avocate et militante Martha Patricia Molina. Ce nombre, bien qu’inférieur aux 321 incidents de l’année précédente, témoigne d’un silence et de la peur de dénoncer ces actes auprès des institutions judiciaires. Comme le souligne Molina, la diminution des attaques ne traduit pas une plus grande liberté, mais un climat de terreur parmi les clercs et les laïcs, hésitants à rapporter les violences par crainte de représailles.
Depuis le début de la répression en 2018, le total des agressions contre l’Église s’élève à 971. Parmi ces cas, 348 sont directement liés à des actions répressives contre des religieux, notamment des entraves à l’exercice de leur mission. Entre avril 2018 et décembre 2024, 266 agents pastoraux ont souffert de cette répression, dont 51 ont été expulsés, 96 ont subi une interdiction d’entrée et 71 ont choisi l’exil. Des figures majeures de l’Église, comme le nonce apostolique et trois des neuf évêques du pays, ont été expulsés. Cela inclut des évêques notables comme Rolando José Alvarez de Matagalpa et Isidoro del Carmen Mora de Siuna, qui ont été déportés en janvier 2024.
Le rapport dénombre également d’autres formes d’attaques, dont 244 actions de violence ou de harcèlement, 101 cas de profanation, et 97 répressions contre des laïcs. Il est également rapporté que depuis 2018, 11 763 activités de dévotion populaire ont été interdites, et une majorité de manifestations religieuses n’ont pas eu lieu, les rares ayant été restreintes aux murs des églises. Cette répression a également conduit à la confiscation de 19 propriétés ecclésiastiques et à la fermeture de plusieurs établissements éducatifs et médias liés à l’Église.
Martha Molina évoque la possibilité d’une augmentation des confiscations de biens, notamment après l’annulation par le régime de 1 500 organisations à but non lucratif, dont 46 pourraient être d’origine religieuse. Cela met en lumière l’ampleur de la persécution systématique à laquelle fait face l’Église.
Malgré ces atrocités, le journaliste en exil, Israel Gonzalez Espinoza, souligne dans son introduction au rapport que la situation de l’Église catholique au Nicaragua est un symbole d’engagement et de fidélité à l’Évangile, même dans les pires moments de répression. Le régime d’Ortega, avec tous les moyens coercitifs à sa disposition, tente d’effacer la présence catholique du paysage social nicaraguayen. Cependant, la hiérarchie courageuse de l’Église et un peuple qui lutte pour sa foi font face avec dignité à ce terrorisme d’État.
La situation actuelle au Nicaragua est une véritable épreuve de foi pour l’Église, un appel à la résistance pacifique face aux menaces. Les membres de la communauté catholique, en dépit de la peur, continuent de se battre pour leurs droits et leur dignité, illustrant ainsi la force spirituelle qui demeure au sein de leur mission. C’est dans ce contexte de défi et de détermination que la voix de l’Église s’élève, faisant preuve d’un courage indéfectible face à l’oppression.
💡🤖 Pour garantir des articles d'actualité à jour, précis et bien sourcés, l'intelligence artificielle est utilisée comme outil d'assistance. Elle contribue à la réécriture, à la vérification des faits et à l'optimisation du contenu.