En 2022, l’archidiocèse de Washington a pris une décision lourde de conséquences : mettre fin à la célébration de la messe traditionnelle en latin dans six paroisses, dont Old St. Mary à Chinatown. Cette décision, perçue comme incompréhensible par beaucoup, a affaibli des communautés paroissiales pourtant dynamiques, au sein d’un diocèse déjà confronté à une crise profonde.
Depuis des années, l’archidiocèse de Washington connaît une chute rapide de sa vitalité. Cette situation s’est aggravée avec le scandale des abus sexuels impliquant l’ancien cardinal Theodore McCarrick, mis en lumière en 2018. Cet épisode, surnommé le « Summer of Shame« , a porté un coup sévère à la confiance des fidèles et à la stabilité financière du diocèse.
Malgré ce contexte difficile, les paroisses offrant la messe traditionnelle représentaient un bastion de ferveur et de générosité. À Old St. Mary, par exemple, la messe en latin avait littéralement ressuscité une paroisse autrefois moribonde. Depuis sa réintroduction dans les années 1980, elle avait attiré une communauté engagée, fournissant près de deux tiers des revenus de la paroisse et contribuant à sa restauration complète.
En remplaçant la messe en forme extraordinaire par des « centres de messe » offrant uniquement des messes dominicales sans vie paroissiale, le cardinal Wilton Gregory a détruit le tissu communautaire des paroisses concernées. Cette restructuration a provoqué un effondrement des dons et une perte massive de fidèles, notamment à Old St. Mary, où presque tous les anciens participants ont cessé de fréquenter la paroisse.
Le père De Rosa, l’un des défenseurs de la messe tridentine, avait averti le cardinal des conséquences de cette décision. Ces avertissements sont restés lettre morte, malgré la situation financière déjà critique de l’archidiocèse.
Les récents rapports financiers confirment les sombres prédictions des observateurs. Depuis 2018, le déficit annuel de l’archidiocèse a triplé, atteignant près de 10 millions de dollars. Cette situation est aggravée par des erreurs de gestion flagrantes. Le précédent directeur financier de l’archidiocèse avait dissimulé l’ampleur des déficits en utilisant des « trucs de comptables » qui ont échappé à une commission d’audit inexpérimentée.
Fr. De Rosa a souligné que les auditeurs auraient pu déceler ces problèmes si le comité d’audit avait inclus des comptables qualifiés. À présent, pour éviter la faillite, l’archidiocèse a instauré un nouveau système d’évaluation financière qui prélèvera davantage sur les paroisses encore saines financièrement.
Cependant, ce plan risque d’aggraver les problèmes en décourageant les fidèles, qui préfèrent souvent que leurs dons restent exclusivement au niveau local. Cette nouvelle taxe s’étendra même aux donations provenant de fondations et de subventions, sans aucune exception pour les petites contributions.
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