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L’annonciation de Marie par la vision d’Anne-Catherine Emmerich

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L'annonciation de Marie par la vision d'Anne-Catherine Emmerich

Annonciation de Marie

La bienheureuse Anne Catherine Emmerich, née le 8 septembre 1774 à Coesfeld (en principauté épiscopale de Münster) et décédée le 9 février 1824 à Dülmen (dans la province de Westphalie), est une religieuse catholique, appartenant à l’ordre des augustines et une mystique. Elle est vénérée comme bienheureuse par l’Église catholique (béatifié le 3 octobre 2004 par le Pape Jean-Paul II). Elle est commémorée le 9 février selon le Martyrologe romain. Wikipédia

Il y avait quelque temps que les deux époux vécussent à Nazareth, quand Joseph en partit pour aller, je crois, recueillir un héritage ou se procurer quelques instruments de travail. Marie demeura, avec sainte Anne (mère de Marie), dans la maison que celle-ci leur avait donnée et qu’elle venait de faire réparer pour leur usage. Deux jeunes filles de ses anciennes compagnes du temple s’y trouvaient aussi avec elle.

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Un soir, Marie se retira seule dans sa chambre ; elle revêtit une longue robe blanche avec une large ceinture et un voile d’un blanc jaunâtre ; elle s’agenouilla, baissa son voile, joignit ses mains sur sa poitrine et pria. Je la vis ainsi prier longtemps avec ardeur, le visage tourné vers le ciel. Elle implorait la Rédemption promise, la venue du Messie d’Israël, et la faveur d’avoir quelque part à la mission du Rédempteur. Elle fut ainsi longtemps immobile et en extase ; puis sa tête s’inclina doucement sur sa poitrine.

Alors une lumière éclatante parut s’abaisser du plafond de la chambre à la droite de la jeune Vierge ; et au sein de la lumière on vit un jeune homme à la chevelure blonde et flottante et éblouissant d’éclat : c’était l’ange Gabriel. Il lui parla, et je vis les paroles sortir de sa bouche comme des lettres lumineuses ; je lisais et entendais ces lettres tout à la fois. Marie se tourna un peu vers lui, mais sans le regarder, retenue par son extrême pudeur. Comme l’ange continuait à parler, Marie tourna la tête vers lui, comme pour lui obéir, souleva son voile à demi et répondit quelques paroles. L’ange parla pour la troisième fois ; Marie alors releva tout à fait son voile, leva les yeux vers lui et prononça les paroles de l’Évangile :

« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. »

La sainte Vierge était dans un profond ravissement. La lumière qui remplissait la chambre avait fait évanouir la lueur de la lampe. Le plafond paraissait enlevé et le ciel se montrait ouvert sur sa tête. Alors, au-dessus de l’ange, un torrent de lumière me fit voir la sainte Trinité, sous la figure d’un triangle lumineux dont les rayons se pénétraient réciproquement. J’y reconnus ce qu’on ne peut adorer qu’en silence : le Dieu tout-puissant. Père, Fils, Saint-Esprit, qui n’est qu’un seul Dieu tout-puissant.

Quand la sainte Vierge eut dit :

« Qu’il me soit fait selon votre parole »,

le Saint-Esprit apparut sous une figure ailée, qui cependant n’était pas celle de la colombe, son emblème ordinaire. La tête avait une face humaine ; des deux côtés tombaient comme deux ailes formées de lumière. Des mains et du cœur de la vision Jaillissaient trois courants lumineux qui vinrent se réunir au côté droit de Marie.

Dès que cette lumière l’eut pénétrée, elle parut elle-même toute resplendissante et comme diaphane : c’était comme la fuite des ténèbres devant la clarté, le jour succédant à la nuit. Rien en elle ne demeurait obscur : elle était inondée de splendeur et tout éblouissante. Puis l’ange disparut ; la lumière qui l’avait apporté se retira : le ciel semblait aspirer et absorber ce torrent de splendeur. Et quand il s’évanouit, il tomba, de ses dernières lueurs sur Marie, une pluie de roses blanches et de feuilles vertes.

Pendant cette vision, je me sentis glacée de terreur, comme si j’eusse été menacée de quelque grand péril. J’aperçus un horrible serpent qui s’était glissé à travers la maison : il vint jusqu’à la porte de la chambre, et s’arrêta sur la troisième marche. Ce serpent, de la longueur d’un enfant, était large et plat vers la tête ; deux courtes pattes membraneuses naissaient à la hauteur de la poitrine, armées de griffes et munies : d’une sorte d’aile comme l’aile des chauves-souris ; le serpent s’en servait pour ramper. Sa peau était tachetée des plus détestables couleurs, et il était encore plus difforme et hideux que le serpent du Paradis, Quand l’ange disparut, il mit le pied sur la tête du monstre, qui poussa un cri si horrible, que j’en frissonnai d’épouvante. Trois esprits apparurent alors, et le chassèrent du pied hors de la maison.

Après la disparition de l’ange, la sainte Vierge resta recueillie et dans l’extase. Je vis qu’elle reconnaissait et adorait l’incarnation du Sauveur en elle, sous la forme d’un petit corps humain lumineux, déjà parfaitement formé.

À Jérusalem, les femmes doivent s’arrêter dans le parvis du temple, elles ne peuvent pénétrer dans le Saint, comme les prêtres ; mais à Nazareth, c’est une vierge qui est elle-même le temple : le Saint des saints est en elle, le grand prêtre est en elle ; elle se tient seule près de lui. Oh ! Combien cela est touchant, merveilleux, et pourtant simple et naturel ! Les paroles de David, dans le psaume XLV, sont accomplies :

« Le Très-Haut a sanctifié son tabernacle ; Dieu est au milieu de lui, il ne sera pas ébranlé. »

Il était environ minuit quand je vis ce mystère. Anne ne fut pas longtemps à accourir auprès de sa fille : les autres femmes y vinrent aussi. Un mouvement merveilleux dans la nature les avait tirées du sommeil : un nuage lumineux couvrait toute la maison. Mais quand Anne et ses compagnes aperçurent Marie à genoux et en extase, elles se retirèrent respectueusement.

Enfin la sainte Vierge se leva et s’approcha du petit autel qu’elle s’était dressé contre un des murs de son appartement ; elle alluma la lampe et pria debout. Elle lisait, sur un pupitre placé devant elle, les rouleaux écrits qui s’y trouvaient fixés. Vers le matin, elle se coucha. Marie était âgée d’un peu plus de quatorze ans, lors de l’incarnation de Jésus-Christ

Anne apprit par révélation que la promesse de Dieu était accomplie. La sainte Vierge savait qu’elle avait conçu le Messie, le Fils du Très-Haut ; mais elle ignorait encore que le trône de David, son père, que le Seigneur Dieu lui réservait, était un trône surnaturel, et que la maison de Jacob, sur laquelle il régnerait à jamais était l’Église, la société de l’humanité régénérée. Elle pensait que le Rédempteur serait un saint roi qui purifierait son peuple et lui donnerait la victoire sur l’Enfer ; elle ne savait pas encore que, pour racheter les hommes, ce roi dût souffrir une cruelle mort.

Il me fut expliqué pourquoi le Rédempteur avait voulu demeurer neuf mois dans le sein d’une mère et naître petit enfant, et non-paraître comme Adam dans la force et la beauté de l’âge parfait ; mais je ne puis plus rendre clairement ces choses. Ce que j’en ai retenu, c’est qu’il voulait sanctifier de nouveau la conception et la naissance des hommes, souillés par le péché originel. Si sa mère fut Marie, et s’il ne parut pas plus tôt, c’est qu’elle seule fut ce que jamais nulle autre créature n’avait pu être avait ni après elle, le vase infiniment pur de la grâce, promis et préparé par Dieu pour l’incarnation de son Fils et la rédemption du genre humain. La sainte Vierge était la seule fleur entièrement pure de l’humanité, épanouie dans la plénitude des temps. Tous les enfants de Dieu, qui dès l’origine travaillèrent à la sanctification des âmes, ont contribué à sa- venue. Elle seule était l’or pur de la terre ; elle seule était la chair et le sang purs et sans tache de toute l’humanité, préparés, épurés, recueillis et consacrés à travers les générations de ses aïeux, prémunis et enrichis sous le régime de la loi, et s’épanouissant enfin dans le monde comme la plénitude de toute grâce. Prévue de toute éternité, Marie a passé dans le temps comme la mère de l’Éternel.

Source : Chap I page 63 : Sur la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ par Révèrent Père Frère Joseph-Alvare

Publié par Napo

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