Avec la création de 21 nouveaux cardinaux ce samedi, le pape François imprime sa vision sur l’avenir de l’Église catholique, notamment en ce qui concerne le conclave qui élira son successeur. Désormais, 80 % des 140 cardinaux électeurs en âge de voter ont été nommés par lui, une composition tournée vers les régions éloignées et avec une forte présence latino-américaine.
Depuis son élection, François a profondément modifié la composition du Collège des cardinaux, réduisant le poids de l’Europe pour renforcer celui des autres continents, notamment l’Asie, qui comptera désormais 25 électeurs (18 % du total), ainsi que l’Afrique, qui passe à 18 électeurs. Ce renouvellement s’accompagne de nominations inédites, avec des représentants de pays jusque-là absents des conclaves, comme la Mongolie, l’Iran ou l’Algérie.
Avec ce 10ᵉ consistoire, le Collège des cardinaux atteint un nombre historique : 254 membres, dont 140 en âge de voter (moins de 80 ans). Si un conclave devait avoir lieu immédiatement, ce serait le plus grand jamais organisé dans l’histoire de l’Église.
Parmi les nouveaux cardinaux, on retrouve Mykola Bychok, âgé de seulement 44 ans, né en Ukraine et serviteur des gréco-catholiques en Australie. Ce jeune prélat incarne une nouvelle génération au sein de l’Église. À l’opposé, le nonce italien Angelo Acerbi, âgé de 99 ans, est un exemple de longévité au service de l’Église.
Six des nouveaux cardinaux proviennent d’Amérique du Sud, dont Carlos Castillo Mattasoglio (Lima, Pérou), Jaime Spengler (Porto Alegre, Brésil) et Fernando Chomali (Santiago du Chili). Avec ces nominations, l’Amérique latine compte désormais 24 cardinaux électeurs, derrière les 55 européens, mais bien loin des 28 Italiens présents lors du conclave de 2013.
François marque durablement l’Église avec ces nominations. Les cardinaux qu’il a choisis représenteront 80 % du prochain conclave, mais cela ne signifie pas qu’ils forment un bloc monolithique aligné sur ses idées. Le Collège reste diversifié, reflétant la complexité et les multiples sensibilités de l’Église universelle.
Enfin, il est à noter qu’à la dernière minute, Domenico Battaglia, archevêque de Naples, a été ajouté à la liste après le retrait de Mgr Paskalis Bruno Syukur, évêque indonésien, qui a renoncé à la pourpre cardinalice pour des raisons personnelles.
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