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La stigmatisation de Marie-Julie Jahenny en 1873

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La stigmatisation de Marie-Julie débute en 1873 et le Docteur Imbert-Gourbeyre, Professeur à la Faculté de Médecine de Clermont-Ferrand l’écrit ainsi.

« Dès la première année de la stigmatisation… Je fus appelé par Monseigneur Fournier, Évêque de Nantes, à l’effet de procéder à l’examen médical de cette jeune paysanne bretonne : elle avait alors vingt-trois ans.

Examen fait, je déclarai à l’évêque qu’il était en possession d’une stigmatisée de bon aloi, qu’il n’y avait pas de fraude à La Fraudais. Monseigneur Fournier arriva promptement à cette conviction que les manifestations présentées par sa diocésaine étaient d’origine divine« 

Le 6 juin 1875, le pieux évêque écrivait au docteur :

« Les rapports que je ressaisis chaque jour sur Marie-Julie me démontrent de plus en plus l’action de Dieu sur cette âme : il lui accorde des grâces d’un ordre surnaturel évident. En même temps, elle grandit en vertus, en sentiments élevés. Le naturel et l’humain disparaissent chez elle, et elle a souvent à l’adresse des personnes qu’elle voit ou dont on lui parle des enseignements qui ne sont pas en rapport avec son état ordinaire.

Ainsi, soyez plein de confiance, cher Docteur, le moment viendra où Marie-Julie fera elle-même sa preuve… Elle est sincère : ce qu’elle manifeste est surnaturel. Je n’y vois rien que de bon, d’édifiant, de conforme aux principes de la spiritualité. Donc, c’est Dieu qui la favorise ; on y arrivera, soyez-en sûr« .

Le 22 février 1873, (Marie-Julie) était gravement malade : la Sainte Vierge lui apparut et lui annonça qu’elle aurait beaucoup à souffrir. Le 15 mars suivant, nouvelle apparition de la Mère de Dieu : Elle demanda à Marie-Julie si elle voulait accepter les mêmes souffrances que Son Fils avait endurées pour les hommes. La réponse fut affirmative, sur quoi la Sainte Vierge lui annonça qu’elle aurait plus tard cinq plaies. La stigmatisation commença le 21 mars suivant.

Le docteur ayant interrogé Marie-Julie sur son mode de stigmatisation, elle répondit :

« Lorsque je reçus les stigmates, Notre-Seigneur m’apparut avec ses plaies rayonnantes ; il y avait comme un soleil autour d’elles. Il partit de chaque plaie un rayon lumineux qui vint frapper mes mains, mes pieds et mon côté ; il y avait au bout de chaque rayon une goutte de sang vermeil. Le rayon qui partit du côté de Notre-Seigneur était deux fois plus large que les autres et avait la forme d’une lance. La douleur que j’éprouvais fut très vive, mais elle dura à peine une seconde« .

En 1875, Marie-Julie annonçait depuis plus d’un mois, et à plusieurs reprises, qu’elle aurait bientôt une nouvelle stigmatisation : qu’une croix et une fleur avec l’inscription « O CRUX AVE » seraient imprimées sur sa poitrine. Plus d’une semaine avant, elle précisa le jour : ce devait être le 7 décembre.

La veille, la poitrine de Marie-Julie fut examinée, à l’effet de constater que le stigmate annoncé n’existait pas encore. Le lendemain, avant l’extase, elle offrit de se laisser examiner de nouveau : on le jugea inutile, elle avait le droit d’être crue sur parole.

Bientôt, elle entra en ravissement, et pendant que se faisait l’impression merveilleuse, les témoins et la famille purent constater des senteurs incomparables qui émanaient du corps de l’extatique à travers ses vêtements. L’extase finie, on put voir sur sa poitrine la croix ; la fleur et l’inscription.

Marie-Julie Jahenny présente à cette heure la stigmatisation la plus nombreuse qu’on ait encore vue : les cinq plaies, la couronne, les stigmates de l’épaule, de la flagellation et des cordes qui ont lié le Sauveur, le stigmate annulaire, les stigmates épigraphiques et figuratifs.

Elle a reçu les cinq plaies le 21 mars 1873 ; la couronne d’épines le 5 octobre ; le 25 novembre le stigmate de l’épaule gauche ; le 6 décembre les stigmates dorsaux des extrémités ; le 12 janvier 1874, apparition des stigmates aux poignets pour représenter les cordes qui avaient lié les mains du Sauveur, et, le même jour, un stigmate épigraphique au devant du cœur ; le 14 janvier, autres stigmates aux chevilles, sur les jambes et les avant-bras, comme signes de la flagellation ; quelques jours après, deux raies stigmatiques au côté ; le 20 février, anneau stigmatique à l’annulaire de la main droite, signe de ses fiançailles ; plus tard, diverses inscriptions sur la poitrine ; et le sept décembre 1875, inscription « O CRUX AVE » avec une croix et une fleur.

Au début de sa stigmatisation, les hémorragies stigmatiques avaient lieu tous les vendredis, ensuite seulement le Vendredi saint, mais les douleurs stigmatiques allaient en augmentant, toujours plus fortes le vendredi. Une partie des stigmates de Marie-Julie se transforma miraculeusement, transformation annoncée d’avance ; elles eurent lieu le 20 février 1878, le 29 juin 1880, le 15 octobre 1882, le 24 mai 1883.

Lors de cette dernière transformation, la famille entendit la musique des anges. Le jour de la Toussaint 1884, Notre-Seigneur lui annonça qu’il l’envelopperait d’un manteau de vive lumière. Le phénomène se produisit peu après minuit en la fête de l’Immaculée Conception. La stigmatisée était en oraison et disait à son Divin Époux :

« O Jésus, c’est de vous qu’ont jailli toutes les lumières qui m’éclairent et me vivifient« .

À ce moment, une véritable lumière jaillit tout à coup de ses deux mains stigmatisées. Chaque stigmate fut transformé en un corps brillant comme un diamant de la grosseur d’un petit pois… La lumière céleste dura dix minutes.

Le 20 février 1874, à peine Marie-Julie eut-elle reçu les cinq plaies, que la Sainte Vierge lui annonça qu’elle deviendrait l’épouse du Seigneur…

L’Abbé David, son directeur, écrit au Docteur Imbert-Gourbeyre, pour lui rendre compte des faits :

« Vive Dieu ! DEO GRATIAS ! Hier nous avons eu la plus consolante journée qui soit possible. Tout ce qui avait été révélé au mois d’avril dernier s’est réalisé… J’avais tout organisé par les ordres de Monseigneur : quatorze hommes comme témoins… trois de Nantes envoyés par l’évêché… A 8 h 30, nous avons constaté que les plaies étaient sèches ; que l’annulaire de la main droite était sain, pâle comme la mort, sans trace d’anneau.

Après 9 heures, saignement de toutes les plaies. Vers 9 h 15, on a vu le doigt qui s’enflait et rougissait sous la peau. Vers 9 h 45, le sang coulait dessus et dessous le doigt, et petit à petit, on voyait se former l’anneau. Il est maintenant bien marqué pour toute sa vie… Monseigneur est enthousiasmé.« 

Plusieurs Crucifix eurent des manifestations sanglantes chez Marie-Julie. Sur la demande de la jeune stigmatisée alitée, l’Abbé David, son directeur, lui avait donné une image de Notre-Seigneur sur la croix après l’avoir bénie. Une attirance extraordinaire vers cette image la saisit et elle aimait à méditer plusieurs fois par jour devant elle.

Le 21 janvier 1877, Notre-Seigneur lui apparut, pendant qu’elle était en extase, et il lui dit :

« O toi qui m’aimes, regarde ce que je souffre… Je verse mon sang divin pour racheter les péchés de la France… L’image où je suis crucifié devant laquelle tu fais ta méditation, va te rappeler ma douleur. Le sang divin de mes Cinq Plaies qui vient de couler sur ma croix, va couler sur les cinq plaies de cette image… dis à ton Père de la recueillir… et maintenant reviens sur la terre : tu trouveras mes Cinq Plaies baignées de sang« .

Revenue à elle, Marie-Julie aperçut l’image ensanglantée et tous les siens furent témoins du miracle. L’Abbé David conserva l’image miraculée. Trois ans plus tard, le 27 mai 1880 ; jour de la Fête-Dieu, le sang coulait encore à la Fraudais sur une autre image de Notre-Seigneur crucifié et sur deux Crucifix.

L’Abbé Lequeux, ancien vicaire à Blain, qui fut témoin des prodiges écrivait :

« Jeudi, vers onze heures trente, écrivait-il à l’Abbé David, je me trouvais à la Fraudais. Pendant que j’adressais à Marie-Julie quelques mots sur l’amour de Jésus au Très Saint-Sacrement, elle tomba en extase, puis tout à coup s’écrie : « Le Crucifix qui est au pied de mon lit saigne ».

Aussitôt, je me détourne et je vois sur le tableau un jet de sang de deux centimètres environ. J’appelle Angèle (la Sœur de Marie-Julie) qui, comme moi, constate le prodige. Pendant que j’étais occupé à considérer le tableau, je vis que Marie-Julie avait les lèvres collées sur son Crucifix et semblait boire.

Je m’approchai alors et je vis clairement du sang vermeil sur le Crucifix et sur les lèvres de notre chère victime qui, étendant la main, me dit :

« Mon Père, donnez-moi vite mon autre Amour Crucifié, votre Crucifix ».

Je le lui présentai et aussitôt, elle but de la même façon. Après quelques instants, elle ajouta :

« Mon Jésus vous dit de purifier de vos doigts consacrés les deux Crucifix ».

Avec un linge bénit, je purifiai alors les deux Crucifix tout rouges d’un sang vermeil. Puis Marie-Julie me dit :

« Mon Jésus veut que vous purifiez mes lèvres empourprées du sang adorable ».

Je pris alors le linge par les deux extrémités et je l’appuyai sur les lèvres de la voyante. Six semaines auparavant, le 16 avril, j’étais à la Fraudais, assistant à une extase de Marie-Julie. À un moment donné, elle mit dans la bouche de Notre-Seigneur les paroles suivantes :

« Un peu plus tard, quand je me donnerai à ton âme, je ferai couler sur tes lèvres quelques gouttes de sang vermeil qui seront mon sang précieux « . « 

Très fréquemment, les âmes mystiques sont atteintes de maladies inexplicables et extraordinaires qui sont et ne peuvent être que d’ordre surnaturel. Marie-Julie n’en fut pas exempte. Citons le Docteur Imbert-Gourbeyre, chargé de l’enquête médicale et qui a observé les faits :

« Depuis le commencement de juin 1880… Marie-Julie avait eu à supporter des souffrances extraordinaires pendant les extases du lundi, du mardi et du jeudi de chaque semaine. A chaque extase, c’était une scène nouvelle. Ces souffrances multiformes étaient annoncées dans les extases qui les précédaient : chose plus remarquable encore, elles étaient décrites et pour ainsi dire commentées pendant l’extase par la stigmatisée elle-même…

Pendant le chemin de croix, le vendredi précédent, Notre-Seigneur avait dit à Marie-Julie qui répétait ses paroles pendant l’extase, lesquelles étaient recueillies par un secrétaire :

« Lundi, pour expier les coupables offenses que je vais recevoir et que j’ai déjà reçues dans ce mois, je te réduirai d’une autre manière. Tous tes membres seront rétrécis ; je te réduirai à être si petite que tu n’auras aucun membre libre ; ta tête sera scellée à tes os, et tu seras comme le ver que je réduis. Dans cette douleur, tes souffrances seront très violentes ; tu souffriras à toutes les jointures. Avec cette douleur, tu auras une fièvre brûlante. Ta langue sera enflée, bien grosse. Il restera à tous les os des joints une enflure visible qui marquera combien la douleur sera forte« . »

Tout ce programme prophétique devait se réaliser sous mes yeux, dit le docteur. Cela eut lieu le lundi 27 septembre 1880. Vous me permettrez de faire un rapprochement avec une autre stigmatisée que je connais également : Marthe Robin, de Châteauneuf-de-Galaure. Elle aussi a les membres complètement rétrécis dans des proportions invraisemblables, du fait d’une rétraction générale.

Le docteur Imbert continue :

« Quelques jours après avoir assisté à ces souffrances extraordinaires, j’entendis Marie-Julie annoncer devant moi, en plein état extatique, qu’elle allait bientôt être prise d’une nouvelle et longue maladie. Depuis six mois, elle avait dit souvent que Dieu lui demandait le sacrifice complet de ses oreilles, de ses yeux, de la parole et du mouvement. Elle acceptait tout…« 

Le dimanche 19 décembre, Marie-Julie sut par révélation que son sacrifice allait commencer deux jours après : or, le mardi suivant, elle perdit la parole et n’entendit plus la voix des siens. Elle sut le lendemain qu’elle serait frappée de cécité dans trois jours ; le troisième jour, elle était aveugle. Les conditions du mutisme étaient extraordinaires. La langue immobile, dure comme une pierre, repoussée en arrière avec sa pointe repliée en dessous, obturait complètement le gosier. La bouche était fermée ; les lèvres immobiles, et l’on ne voyait plus Marie-Julie prier.

Le 10 février 1881, on recueillait les paroles suivantes de l’extase. Notre-Seigneur disait à la victime :

« veux-tu souffrir de nouveau ?  »

 » Oui, mon Jésus « .

 » Eh bien, à partir de lundi prochain, tu ne pourras plus rester sur ton bûcher… Tous tes membres seront désunis, mais sans bouger de place. Tous ceux du côté gauche, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet, ne feront plus aucun mouvement « .

 » Je veux bien, mon Jésus « .

 » Tu resteras dans ton fauteuil ; là, de nouveaux crucifiements de douleur tour à tour viendront te tenir compagnie« .

De fait, ce jour-là, un long martyre commençait qui devait durer plusieurs années. Le corps était glacé. Par pitié, sa famille voulut un soir la porter sur son lit. Ce fut impossible ; elle était clouée sur son siège de douleur par une force invisible, plus pesante qu’un bloc de marbre.

Elle fit comprendre qu’on pourrait la coucher seulement à une heure du matin. À ce moment, elle devint plus légère qu’une plume. La victime était privée de l’ouïe, mais on s’aperçut bientôt qu’elle pouvait entendre la parole du prêtre lorsqu’il parlait latin. Elle était aveugle : mais, dans ses extases, elle pouvait voir les apparitions du Ciel, ce qui était rendu sensible par la beauté et la vivacité de son regard extatique.

La parole lui était enlevée : mais, le jour où Notre-Seigneur lui avait annoncé que la lumière lui serait ravie, il lui avait dit : « Dans l’extase, je te rendrai le langage ». Et, à ce moment, sa langue se décrochait ; elle remuait les lèvres auparavant immobiles et commençait son discours. A peine était-il achevé que la langue se contractait de nouveau et reprenait sa position première.

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La stigmatisée était frappée de paralysie : mais, chaque vendredi, à 9 heures du matin, cette paralysie disparaissait providentiellement, pour qu’elle pût changer de linge et faire à une heure son chemin de croix accoutumé. L’extase terminée, le côté gauche rentrait en paralysie pour huit jours… Je m’enquis exactement de la vérité de tous ces faits, de visu et par témoignages… La maladie de Marie-Julie dura près de quatre ans, s’éteignant pour ainsi dire par pièce et morceau : l’hémiplégie disparut la première, puis successivement le mutisme, la surdité et la cécité.

Source : Marie-Julie Jahenny – La stigmatisée Bretonne par le Marquis de la Franquerie – 1977 – N° d’imprimeur 125 – Dépôt légal 4e trimestre 1977

Publié par Napo

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