Les Bretons aux armes !
La guerre est commencée dans le royaume de France.
Et elle ne finira jamais s’il ne plaît aux hommes de changer.
Mais prenons tous courage, quiconque est vrai chrétien,
Dieu nous viendra en aide contre nos ennemis.
Serait-il possible, laboureur, que vous enduriez toujours
Toute sorte d’avanies de la part des citoyens ?
Voici la neuvième année que vous êtes ainsi éprouvés,
Si vous ne voulez pas vous secourir, vous êtes des gens ruinés.
Il n’est plus de vrai respect pour la loi de Dieu,
Quuiconque prononce son nom est sûr de perdre la vie.
Les dimanches sont interdits, ainsi que la prières,
Les gens saints sont cachés parce qu’ils sont chrétiens.
Il n’y a plus de sermons, de vigiles, de confessions,
Tout a été détruit sur l’ordre de la Nation.
On n’entend plus que jurer toute sorte de mots lubriques,
Voilà quelle est la prière que fait la République.
S’il plaisait à la Nation d’entrer dans vos maisons,
Vous courriez vite à l’armée pour venger vos dommages.
Vous n’en faites mine ni semblant, quand vous voyez détruire
Les images, les choses sacrées autour du crucifix.
Celles-ci était la promesse que vous avez faite à Dieu
Pour soutenir sa foi de perdre votre vie.
Venez donc, jeunes et vieux, pour défendre la loi,
Sinon le feu de l’enfer vous aurez pour jamais.
Ceux qui sont mariés trouveront des prétextes
Pour dire qu’ils ont une famille, des enfants et une femme.
Tous ils pourront les laisser pour défendre leur âme.
Dieu les récompensera pour un tel sacrifice.
Prenez donc exemple sur ces jeunes gars
Qui s’en vont au combat d’un air si content,
En criant : Vive le Roi ! Vive la Religion !
Leur courage s’accroit, quand approche la Nation.
S’ils voulaient, les gars de Gourin, de Guiscriff et de Langonnet,
Venir livrer bataille aux gens du Faouet,
Ils viendraient à bout en une nuit, sinon en un jour,
D’envoyer les citoyens savoir s’il est un Dieu.
Au bout d’un peu de temps seront les grandes routes
En train de rougir du sang des gars Bleus.
Vous serez sûrs et certains, avant qu’il ne soit longtemps,
Qu’il n’y aura plus un citoyen dans toute la Basse-Bretagne.
Partout sur la grande mer on ne voit que navires;
Avec eux des émigrés venus pour défendre leur cause,
Pour couronner le roi, remettre à l’autel
Le prêtre pour dire la messe en honneur du Sauveur.
Courage donc, Bretons, vous aurez l’honneur
Au père de tous les Français d’ouvrir la porte,
De le remonter sur son trône, aussi longtemps que durera le monde
Des impositions vous serez délivrés.
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Quand on y pensera le moins, les Chouans de Bretagne
Attraperont sans manque le citoyen Rocleis.
S’ils peuvent le saisir, lui et ses soldats;
Nous lui ferons restituer ce qu’il a dérobé.
L’armée des catholiques sollicite les prêtres
De bien prier pour eux, de célébrer la messe,
Que Dieu leur donne la grâce d’être victorieux
Et de changer ensemble le Veni Creator.
Quand on aura la victoire, il sera permis
A qui le voudra de porter un chapelet,
De suivre toute sa vie la véritable loi sainte;
Le pauvre malade aura un prêtre avant que de mourir.
Les gens vieux et affligés qui ne sont pas capables
De porter les armes et d’aller au combat
Diront dans leur maison, avant d’aller au lit,
Un Pater et un Ave pour les Chouans.
Et vous donc, jeunes filles, qui n’êtes pas mariées,
Pour accomplir votre désir attendez encore un peu.
Allons ! Marguerite, patience, oh! oui patientiez bien,
Vous choisirez des Chouans qui sont des gars vaillants.
Je pense sûr et certain que vous n’aurez pas à vous plaindre,
Quand la Providence viendra vous servir à souhait,
Vous amener pour maris les soldats du roi
Qui ont versé leur sang pour la loi de Dieu.
Ainsi donc, jeunes filles, mettez en votre esprit
Que vous ne sauriez trouver mieux que les Chouans.
J’ai idée sûrement et certainement qu’ils ont mérité
D’être préférés de tous au-dessus des citoyens.
Finissons, jeunes gens, finissons la chanson
En criant : Vive le Roi! Vive la religion !
Vivent les chrétiens fidèles et vivent les prêtres
Qui n’ont pas juré contre la vraie Loi !
Les adieux de l’Abbé Briend
Approchez, gens dévots, peuple choisir par Dieu,
Pour que je vous apprenne un cantique composé,
Composé récemment sur le vicaire de Saint-Maurice,
Qui a donné sa vie à Dieu en sacrifice.
Quel bonheur pour moi, ô moment plein de joie,
Puisque j’ai l’avantage de mourir pour la foi.
Mais courage donc, courage, ô mon âme !
Puisque Jésus te convoque pour aller au ciel.
Comme un grand criminiel, me voilà condamné,
La sentence est portée, l’échafaud est dressé,
Voilà qu’on se rassemble pour me décapiter,
Parce que j’ai été fidèle à Dieu et à sa loi.
Je ne demande pas mieux que d’endurer le martyre,
Souffrir, pour vous, mon Dieu, tel est tout mon désir.
Mais hélas ! après moi, parmi les chrétiens
Qui resteront sans secours, quelle désolation !
Comme de pauvres orphelins, ils seront condamnés,
Sans aucun réconfort, sans consolation.
Avant de verser mon sang, avant d’aller au ciel,
Pour eux, mon Jésus, je demande votre grâce.
Soyez, mon sauveur Jésus, leur joie, leur réconfort,
Leur consolation, leur force, leur recours,
Pour qu’ils gardent toujours le trésor de la foi
Et qu’ils vous soient fidèles le reste de leur vie.
Pour mes ennemis je demande encore pardon,
Grâce et bonheur pour eux de changer de sentiments,
Ils ont commis de grands crimes, il est vrai,
Mais pardonnez, mon Dieu, pardonnez, pardonnez.
Adieu donc, frères, parents et amis,
Adieu, pour moi ne soyez pas peinés,
Sur une mort si heureuse ne versez pas de pleurs,
Je vais quitter la terre pour les Béatitudes.
Courage, ô mon âme! Je vais en liberté,
Pour toi est ouverte la porte de l’éternité.
tu va recevoir maintenant ta récompense.
Vers l’éternité partons avec confiance.
Me voici arrivé au beau palais de Sion,
Je vous donne, avant de vous quitter, ma bénédiction.
O mon Dieu! accordez-leur la pureté d’âme,
Pour que nous nous trouvions tous au royaume des cieux.
Les bleus sont là
1. Les bleus sont là, le canon gronde,
Dites les gars, avez vous peur ?
Nous n’avons qu’une peur au monde,
C’est d’offenser Notre Seigneur.
2. Vos corps seront jetés à l’onde,
Vos noms voués au déshonneur.
Nous n’avons qu’un honneur au monde
C’est l’honneur de Notre Seigneur.
3. Les bleus chez vous dansant la ronde,
Boiront le sang de votre coeur.
Nous n’avons qu’un espoir au monde,
C’est le coeur de Notre Seigneur.
4. Allez les gars, le canon gronde,
Partez les gars, soyez vainqueurs.
Nous n’avons qu’une gloire au monde,
C’est la victoire du Seigneur.
5. La France attend qui la délivre,
Et cherche à qui donner sa foi.
Nous n’avons qu’un espoir pour vivre,
C’est le retour de notre Roy.
6. Allons les gars, pour notre terre,
Tels nos aïeux pour notre Foi.
Reprenons le vieux cri de guerre :
Vive Dieu, la France et le Roy.
La complainte de l’Abbé Rogue
1.Que mon sort est charmant !
Mon âme en est ravie.
Je goûte en ce moment
Une joie infinie.
Que tout en moi publie
Les bontés du Seigneur,
Ma misère est finie,
Je touche à mon bonheur.
2.J’ai servi Dieu, mon roi,
En imitant son zèle,
J’ai conservé ma foi,
Je vais mourir pour elle.
Que cette mort est belle
Et digne d’un grand coeur!
Priez, peuple fidèle,
Pour que je sois vainqueur.
3. O vous tous que mon sort
Affecte et intéresse,
Loin de pleurer ma mort,
Tressaillez d’allégresse,
Tournez votre tendresse
Sur mes persécuteurs,
Sollicitez sans cesse
La fin de leurs erreurs.
4. Hélas! ils ne sont plus
Les enfants de lumière,
Puisqu’ils n’écoutent plus
Les enfants de Pierre;
Mais puisqu’ils sont nos frères,
Chérissons-les toujours,
N’opposons à leur guerre
Que douceur et amour.
5.O monarque des cieux !
O Dieu plein de clémence !
Daigne arrêter les yeux
Sur les maux de la France.
Puisse une pénitence
Egale à ses forfaits
Désarmer ta vengeance,
Te la rendre à jamais.
Marseillaise des Blancs
Allons armées catholiques
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la république
L’étendard sanglant est levé (bis)
Entendez-vous dans nos campagnes
Les cris impurs des scélérats ?
Qui viennent jusque dans nos bras
Prendre nos filles, nos femmes !
Aux armes vendéens !
Formez vos bataillons !
Marchez, marchez,
Le sang des bleus
Rougira nos sillons !
Quoi des infâmes hérétiques
Feraient la loi dans nos foyers ?
Quoi des muscardins de boutiques
Nous écraseraient sous leurs pieds ?(bis)
Et le rodrigue abominable
Infâme suppôt du démon
S’installerait en la maison
De notre Jésus adorable
Chrétiens, vrais fils de l’Eglise,
Séparez de vos ennemis
La faiblesse à la peur soumise
Que verrez en pays conquis. (bis)
Mais ces citoyens sanguinaires
Mais les adhérents de Camus
Ces prêtres jureurs et intrus
Cause de toutes nos misères.
Ô sainte Vierge Marie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Contre une sequelle ennemie
Combats avec tes zélateurs ! (bis)
A vos étendards la victoire
Est promise assurément.
Que le régicide expirant
Voie ton triomphe et notre gloire !
Source : François Cadic : Chants de Chouans
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