La complainte des feus Évêques François, Ancien Évêque de Tournay, Mgr Jean-Baptiste, Évêque de Pamiers et Mgr Jean, Évêque de Senez à l’arrivée du Pape Innocent XIII.
Comme toujours, on nous affirme qu’avant, c’était mieux, que dans l’histoire de l’Église, il n’y avait que des hommes d’Église ultra-pieux et sans aucune faille. Si c’était le cas, il n’y aurait pas eu le protestantisme ni le gallicanisme et d’autres hérésies comme aujourd’hui avec la thèse du faux pape et du clergé invalidement ordonnée. De nos jours, il y a une sorte de fantasme sur l’infaillibilité d’un clergé fantasmé de l’époque.
Oui, nous avons connu, et heureusement, une pratique de la religion intense, respectueuse, pieuse, mais ce n’était pas toujours le cas, ce n’est pas pour autant que les fidèles fuyaient l’Église sous prétexte que passagèrement, une petite partie de son clergé faisait n’importe quoi sans qu’il soit condamné par le Pape et même parfois avec son soutien, volontaire ou non par sa mollesse à réagir.
Par chance, à ces époques-là, il y avait encore un Roi, Catholique, pour régner et faire respecter les lois en accord avec celles de Notre-Seigneur, sauf qu’aujourd’hui, quand une partie du clergé fait n’importe quoi, nous n’avons plus ce rempart solide, au contraire, la république aggravera le mauvais comportement de ces prêtres en les mettant en avant pour nous nuire et les fera tomber encore plus bas dans la déchéance.
Aujourd’hui, la théologie schismatique « sédévacantiste » même si je préfère dire « sede electus« , car ils se pensent êtres les gardiens et les élus d’une « tradition » mais sont seulement les idiots utiles des modernistes, grâce à eux, ils aident ce camp Novateur à vider l’Église et à retirer des voix de protestations. Ils sont un peu comme le RN ou le camp de Zemmour, là pour canaliser une juste colère. Au lieu de permettre au camp catholique, sainement, de protester contre ces modernistes, ils les retirent des églises et les cantonnent à YouTube, Internet, ainsi, les fidèles restent dans leur boucle colérique, et ils sont coincés virtuellement afin de laisser le champ libre aux membres du clergé ayant en horreur Dieu.
Il ne m’étonnerait pas qu’il y soit, dans ce camp, des prêtres modernistes recouverts du voile de cette théorie schismatique pour appuyer toujours plus sur la plaie qui ne guérit jamais, car cette parole de vérité qui doit être dite en confrontation aux autres, n’est pas entendue, cette parole est étouffée dans les méandres d’internet là, ou à part les tradis et des adeptes de cette théorie peuvent l’entendre, ces discours ne touchent que très peu le fidèle de base.
Dans cette lettre, nous pouvons y lire des mots forts, ces trois Évêques n’y voient plus aucune solution si ce n’est l’espoir d’un sauvetage du Saint-Père fraichement élu :
« Très-Saint Père, nous vous en supplions, tendez une main secourable à ceux qui vous le demandent à genoux. Que les entailles de votre charité soient émues sur nos malheurs, versez des larmes de compassion et de tendresse…«
Très-Saint Père, au premier moment où nous apprenons que la Providence a choisi Votre Sainteté pour remplir le Trône Apostolique, nous nous hâtons de lui donner des marques de notre profond respect pour le Successeur de Saint Pierre, de notre attachement inviolable au centre de l’unité Ecclésiastique et du zèle dont nous avons toujours fait protection pour la gloire du Saint-Siège.
Plût à Dieu que découvrant à Votre Sainteté les plus secrètes pensées de nos cœurs, nous puisons vous faire connaître, Très Saint Père, avec quelles insistances nous avons demandé à Dieu un Pasteur selon son cœur et avec quelle confiance et quelle joie nous le remercions de ce qu’il a enfin exaucé nos vœux, en donnant à Son Église, un Pontife, qui remplit de sentiments dignes de la majesté de Son Siège, s’appliquera à dissiper par la lumière de la vérité les nuages de la nouveauté et de l’erreur et à pacifier par la douceur de sa charité les agitations et les troubles.
Nous ne doutons point, Très-Saint Père, que de ce lieu élevé, où Votre Sainteté est placée pour veiller au nom de J.C. dans toute l’étendue de l’Église, elle ne jette les yeux sur les maux sans nombre, qui nous environnent de toutes parts, et qu’à la vue d’un tel spectacle, son cœur paternel ne soit touché.
Pourrait-elle voir en effet, sans être pénétrée de douleur, qu’on méprise les Dogmes des Saints Pères, qu’on compte pour rien les Traditions Apostoliques, & qu’on fait régner dans les Églises les inventions profanes des nouveaux auteurs ?
Les hommes ne raisonnent plus qu’en sophistes, et non en Théologiens, la sagesse du monde prend la première place, et a en horreur la folie de la Croix, les Maximes Saintes de la morale et de la piété sont renversées, les Lois de l’Église sont foulées aux pieds, la passion de dominer, dans ceux qui ne craignent point le Seigneur, a envahi les places de l’Église, on les propose pour récompense de l’iniquité…
Plus d’exactitude à observer les Canons, plus de frein à la licence, plus de justice dans les Jugements. Chacun se conduit selon les desseins de son cœur. Un dérèglement excessif, des Pasteurs qui ne parlent plus avec fermeté et qui sont devenus les esclaves de ceux qui les ont mis en place par leur crédit. Des inimitiés particulières colorées dans les disputes par des prétextes de Religion.
Le feu de la Discorde allumé par ceux, qui voulant échapper à la censure, tâchent de faire oublier leurs propres crimes par la grandeur des maux publics et qui rendent la guerre irréconciliable, en fuyant une paix capable de découvrir leur turpitude.
Au milieu de tant de maux, les impies se moquent de la Religion, les faibles chancellent, on répand des doutes sur la foi, l’ignorance s’empare des esprits, parce que ceux qui corrompent la parole de Dieu par le mensonge, ont assez d’art pour imiter le style de la vérité (ça ne vous rappelle personne ?).
Les personnes bien intentionnées se taisent, la langue des méchants parle en toute liberté… Qui pourrait aller déplorer ces effroyables calamités ? Quelle source de larmes pourrait suffire pour de si grands maux ? Or, Très Saint Père, pendant que quelques-uns paraissent encore se soutenir, pendant qu’il nous reste, encore, des traces de l’ancien état, avant que le naufrage entier arrive aux Églises, hâtez-vous de nous secourir.
Hâtez-vous, Très-Saint Père, nous vous en supplions, tendez une main secourable à ceux qui vous le demandent à genoux. Que les entailles de votre charité soient émues sur nos malheurs, versez des larmes de compassion et de tendresse…
Que Votre Sainteté ait la bonté de réunir, sous un seul point de vue, tout le danger de ces opinions sur la grâce, dont les auteurs mêmes avouent la nouveauté, toute l’horreur de ces maximes corrompues sur la morale, qui sont les productions de la nouvelle doctrine sur la grâce, tous les troubles que cette dangereuse doctrine a excités depuis sa naissance, toutes les intrigues et toutes les violences qu’on a mises en œuvre pour l’accréditer.
Le Livre du Cardinal Sfondrate et celui du Père Francolin, qui ont mis le comble à ces excèes, sont devenus comme le signal de l’exécution de ce projet. L’un et l’autre s’est répandu dans Rome, et s’y répand encore publiquement. L’un et l’autre, quoique rempli des plus intolérables erreurs, n’a reçu aucune flétrissure, et le premier, malgré la dénonciation de cinq des plus illustres Évêques de France, est demeuré à couvert sous la protection du feu Pape dont l’union avec le Cardinal Sfondrate n’est que trop connues dans toute la terre.
Est-il quelqu’un parmi les personnes zélées pour la doctrine de l’Église et pour la gloire du Saint-Siège, qui n’ait été alarmé de cette protection ? Mais combien l’a-t-on été davantage, en voyant une censure si justement demandée par ces Évêques, retomber sur eux même qui la demandaient c’est-à-dire sur le livre des Réflexions morales approuvé et défendu par les principaux de ces Prélats.
Très-Saint Père, à la vue de ce décret ! Jamais le cri de la foi n’a été plus éclatant et plus soutenu. Quelles agitations et quels mouvements parmi les Évêques ! Quelle affliction parmi les Théologiens les plus distingués par leur tradition et leur piété ! Quel soulèvement dans le peuple ! Et ce qui est encore plus triste, quel triomphe parmi les Protestants !
Tout est frappant dans cette affaire, soit pour le fond, soit pour la forme.
[…] Voilà le plan d’une censure contre les propositions des Pères de l’Église, et en voici l’exécution dans un Décret obtenu d’une manière subreptice par les partisans de la même doctrine. On condamne des propositions toutes semblables !
[…] Qu’enfin toute l’Église est aujourd’hui dans le même sentiment, et que ceux qui en soutiennent un autre, sont des schismatiques qui n’appartiennent plus à l’Église et qui s’opposent à ce qu’elle tient maintenant. Cotre Sainteté voit, Très-Saint Père, à quels excès nos maux sont portés. On veut, que, pour se conformer à la Bulle, l’Église tienne aujourd’hui une doctrine nouvelle et inconnue à nos Pères.
L’étrange théologie des mauvais casuistes devient maintenant la foi qu’il faut embrasser, on est exposé à l’anathème, si l’on respecte cet autre anathème prononcé par Saint Paul contre ceux qui n’aiment pas Jésus-Christ. On est traité comme schismatique, et comme séparé de la charité et de la communion de l’Église, si l’on ne dispense les pécheurs d’aimer la justice, pour délivrer leur cœur de la volonté de pécher.
Ce sera le privilège de la loi d’amour, de se convertir sans aimer. Voilà la doctrine de la Bulle. Rien n’arrête plus la hardiesse de ses zélés défenseurs, ni l’autorité de Saint Augustin, ni celle des autres Pères, ni les textes que toute la Tradition a regardés, comme certaines paroles échappées, mais comme des expressions respectables, qui contiennent clairement la doctrine de l’Église. Qu’avons-nous affaire, dit l’auteur de la défense théologique, après un autre écrivain du même sentiment, de nous arrêter à des paroles de Saint Augustin, et de quelques autres Pères, qui sont douteuses, obscures et détournées ?
Ce petit retour dans l’histoire du 18e siècle, nous paraît être semblables à aujourd’hui, sauf qu’à cette époque il n’était nullement question d’aller fonder sa fausse église en dehors de l’Église Catholique, même si elle est tenue par des hérétiques ! Alors, arrêtez d’être les idiots utiles de quelques gourous en manque de notoriété et enfin, ouvrez vos yeux, c’est au sein de l’Église que vous combattrez le mieux, que Dieu vous soutiendra, ce n’est pas en commentant les vidéos ou les articles sur des sites de votre camp que vous allez impacter ces modernistes.
Sainte Catherine de Sienne disait aux Seigneurs de Florence :
Vous savez bien que le Christ nous a laissé son Vicaire, et qu’il nous l’a laissé pour le salut de nos âmes ; car autrement, nous ne pouvons avoir la santé, qui est dans le corps mystique de la Sainte Église. Le Christ en est le chef, et nous les membres ; et celui qui n’obéira pas au Christ de la terre, qui représente le Christ du ciel, ne participera pas au fruit du sang du Fils de Dieu ; car Dieu a voulu que nous recevions par ses mains ce sang, et tous les sacrements de la sainte Église, qui nous donnent la vie par ce Sang. Nous ne pouvons avancer par une autre voie, ni entrer par une autre porte car la Vérité suprême a dit :
« Je suis la voie, la vérité, la vie. »
Vous voyez donc, mes enfants bien-aimés, que celui qui se révolte contre la Sainte Église et contre notre Père tombe dans la mort comme un membre corrompu : car ce que nous faisons au Christ de la terre, nous le faisons au Christ du ciel, c’est à lui que s’adressent nos hommages ou nos offenses. Vous le voyez bien, et croyez, mes Frères, que je vous le dis avec peine et gémissements, par votre désobéissance et vos persécutions, vous êtes tombés dans la haine de Dieu.
Et il ne pouvait pas vous arriver un plus grand malheur que d’être privés de sa grâce : toute la puissance des hommes vous servira de peu sans la puissance de Dieu. Hélas!, c’est en vain que se fatigue celui qui garde la cité, si Dieu ne la garde lui-même. En étant en guerre avec Dieu par l’injure que vous avez faite à son Vicaire, à notre Père, je dis que vous vous êtes affaiblis, puisque vous avez perdu son secours. Je sais que beaucoup ne croient pas avoir offensé Dieu, et qu’ils s’imaginent lui avoir été agréables en persécutant l’Église et ses pasteurs.
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Ils se défendent en disant : « Ils sont coupables, et font beaucoup de mal« ; et moi je vous dis ce que Dieu veut et vous ordonne : lors même que les Pasteurs de l’Église et le Christ de la terre seraient des démons incarnés, au lieu d’avoir la douceur et la bonté d’un père, il faudrait leur être soumis et obéissants, non pas à cause d’eux, mais à cause de l’obéissance que nous devons à Dieu, qu’ils représentent.
Vous savez qu’un fils n’a jamais raison contre son père, lors même que celui-ci est mauvais et qu’il lui a fait injure ; car l’existence qu’il a reçue de son père est un si grand bienfait, que rien ne pourra l’acquitter envers lui…
La lettre ci-dessous :