L’oeuvre des prêtres, c’est comme dans la bible quand Jésus dit : comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie : allez, enseignez toutes les nations et baptisez tous les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Celui qui vous reçoit me reçoit, celui qui vous méprise me méprise.
Voilà, ma fille, me dit un jour le Sauveur Jésus, voilà les paroles que j’ai adressées à mes apôtres, et en leur personne à tous leurs successeurs, participant de mon sacerdoce.
Elles doivent vous faire comprendre la dignité du prêtre. Le prêtre est envoyé par moi dans le monde pour enseigner et baptiser, comme j’ai été envoyé par mon Père, pour montrer la voie qui mène à mon Père, et pour rendre le mouvement et la vie à ceux qui les avaient perdus, c’est-à-dire à tous les enfants d’Adam.
Et le prêtre, revêtu de la mission que je lui ai confiée, va et agit en mon nom. Il agit non-seulement en mon nom, mais encore avec mon pouvoir qui lui a été donné par mon sacerdoce. Il agit en mon nom, avec mon pouvoir, et porte en lui-même la dignité suprême du sacerdoce de Melchisédech, qui m’a été donnée de toute éternité et que je lui donne dans le temps et pour jamais, afin qu’il me remplace, afin qu’il continue et qu’il accomplisse mon œuvre, afin qu’il sauve les hommes comme je les ai sauvés.
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Voilà pourquoi vous devez regarder le prêtre comme un autre moi-même, écouter sa parole comme vous écouteriez la mienne, respecter sa personne comme la mienne, et craindre de le mépriser, parce que je me regarderai comme méprisé en lui.
Quel que soit l’homme revêtu du sacerdoce, qu’il soit juste ou pécheur, qu’il honore ou dégrade sa dignité, qu’il soit fidèle ou infidèle, il possède une chose que vous devez respecter toujours en lui, le caractère qui lui est conféré par l’imposition des mains du pontife, mon représentant.
Ce caractère peut être dégradé, foulé aux pieds, souillé par celui qui le porte; il ne l’effacera jamais, il est prêtre pour l’éternité. Sur douze apôtres que j’ai choisis, j’en ai vu un se tourner contre moi, me livrer aux mains des Juifs, demeurer insensible au nom d’ami que je lui donnais à l’heure même de sa trahison, et mourir dans l’impénitence, le désespoir et le suicide.
Il peut aussi s’en trouver parmi ceux qui sont appelés au sacerdoce qui soient prévaricateurs de leur caractère, mais le nombre en est petit, ma fille, je vous le dis pour votre consolation; je vous le dis aussi afin que si jamais quelqu’un d’entre eux se présentait sous vos yeux et sur votre chemin, vous n’ayez que vénération pour lui, parce qu’il a le caractère sacerdotal, tout en gémissant au-dedans de vous-même de ce qui peut se trouver en lui de déréglé. Afin d’augmenter en vous le respect que vous devez avoir pour le prêtre, je veux vous entretenir de sa dignité et de sa puissance.
Je suis, ma fille, prêtre éternel, selon l’ordre de Melchisédech. Je ne me suis point arrogé ce titre, Dieu me l’a donné; et quand l’heure est venue de la manifestation de mon sacerdoce, j’ai apparu dans le monde pour en accomplir les fonctions. Or, comme prêtre éternel, comme Dieu-homme, comme Rédempteur et Sauveur, j’ai rappelé aux hommes la souveraineté toute-puissante de mon Père, je me suis donné à eux, je leur ai envoyé le Saint-Esprit.
En leur faisant connaître mon Père, je leur ai montré Celui dont ils sont sortis et auquel ils doivent revenir, non par eux-mêmes, parce qu’ils ne peuvent rien opérer de méritoire par eux-mêmes, mais par moi qui suis la voie qui mène au Père.
Je me suis donné aux hommes comme réparateur de leur péché, de leur révolte contre Dieu; j’ai acquitté leur dette envers la justice divine, j’ai brisé leurs liens qui les rendaient esclaves de Satan, je les ai rendus tous à la liberté, je suis mort pour eux, et ma mort a été le principe de leur vie, et l’efficacité de mon sang répandu a ranimé tous les hommes assis dans les ténèbres et les ombres de la mort.
Je me suis donné à eux comme réparateur, et réparateur de chaque jour, nous plus sur le Calvaire, mas sur l’autel, nous plus en répandant mon sang réellement, mais en offrant chaque jour de nouveau l’effusion de ce sang répandu une seule fois sur le Calvaire.
Je me suis encore donné à eux comme nourriture, en instituant l’eucharistie, où les âmes peuvent et doivent venir prendre courage, force et sainteté.
Voilà mon œuvre sur la terre : faire connaître Dieu, rendre réparation à Dieu, racheter l’homme, lui donner la vie en le retirant de la mort; et puis je me suis élevé dans le ciel pour en ouvrir l’entrée à tous les élus.
Mon œuvre ne s’est pas arrêtée là; j’ai voulu la perfectionner et j’ai envoyé Celui qui est le complément éternel du Père et du Fils, Celui qui est l’union du Père et du Fils, et qui doit aussi réunir l’homme à Dieu le Père par Dieu le Fils et les mérites de sa croix.
Comme un vent violent il vient dans le cœur des apôtres et dans le coeur des chrétiens, et il vient encore chaque jour en eux pour s’en emparer et les lancer dans la voie de la justice et de la vérité. Ma fille, voilà ce que j’ai fait.
Voilà ce que fait aussi le prêtre chaque jour. Le prêtre fait connaître mon Père. Il le proclame saint, juste, miséricordieux, tout-puissant, vengeur du crime, rémunérateur de la vertu, et sa voix est comme un flambeau plein de lumière qui montre la vérité et détourne des sentiers de l’erreur.
Le prêtre me donne aux hommes, et en cela le prêtre participe au pouvoir même de mon Père, qui, dans son amour pour la créature raisonnable, m’a donné à elle. Il m’engendre, il me produit, il me donne naissance chaque jour entre ses mains, comme mon Père éternellement dans son sein. Il me donne comme réparateur des péchés du monde, comme victime et holocauste à Dieu, il m’immole sur l’autel, il me donne en nourriture aux âmes, opérant en moi et sur elles toutes les opérations de ma mort et de ma vie.
Le prêtre donne aussi le Saint-Esprit. Un sacrement a été institué pour le don spécial et particulier du Saint-Esprit, celui de la confirmation, conféré par l’évêque qui a en lui la plénitude du sacerdoce. Le prêtre peut donner aussi le Saint-Esprit par l’administration de ce sacrement; mais il n’exerce pas ce pouvoir que mon vicaire sur la terre a réservé aux seuls évêques. Mais s’il ne donne pas directement le Saint-Esprit par l’administration de la confirmation, il le donne par tous les autres sacrements en donnant la grâce sanctifiante à l’âme; il le donne surtout par l’Eucharistie; car, là où je suis, le Saint-Esprit y est aussi, et quand le prêtre me donne en communion, il donne le Saint-Esprit, et en me donnant, et donnant le Saint-Esprit, il donne aussi Dieu le Père, et ainsi les trois personnes de la Trinité sont au pouvoir du prêtre. Il commande, elles obéissent; il commande, Dieu le Père se manifeste aux hommes en leur faisant sentir sa toute-puissance; il commande, Dieu le Fils se manifeste aux âmes en leur faisant sentir l’excès de sa miséricorde; il commande, tout lui obéit au ciel et sur la terre, Dieu se rapproche de l’homme, Dieu prend l’homme sous sa protection; il commande, les démons fuient épouvantés, les péchés disparaissent des âmes qu’ils souillaient, la paix se fait dans ces âmes, la justification les couvre comme un manteau de gloire, le ciel fermé s’ouvre pour les recevoir, et l’enfer, entr’ouvert pour les engloutir, se referme sur lui-même, honteux et plein de rage d’avoir perdu sa proie.
Voilà l’œuvre du prêtre : en lui sont déposés tous les pouvoirs du Dieu incarné; à lui sont confiés tous les trésors de grâces que Dieu veut répandre sur les hommes, puisqu’il accomplit tout ce que j’ai accompli sur la terre, puisque je lui suis confié, et qu’il a la garde du tabernacle où je réside.
Quelle grandeur! Elle surpasse celle des anges, ministres de Dieu. Le prêtre, c’est un autre moi-même; j’agis par lui comme j’agirais par ma propre personne. Sur la terre, je m’offris à mon Père en sacrifice, et je priai pour les hommes; le sacrifice et la prière sont aussi les deux grandes fonctions du prêtre. Sur la terre, j’évangélisai les pauvres, les ignorants et tous ceux qui voulaient entendre la parole de la vie. Le prêtre annonce aussi la bonne nouvelle à tous les hommes.
Sur la terre, je fatiguai mes pieds comme un bon pasteur à la recherche de quelques brebis égarées, je remis sur la voie la femme de Samarie et Marie-Madeleine; le prêtre aussi fatigue ses pieds à travers le monde, cherchant toutes les âmes égarées pour leur montrer le ciel. Sur la terre, je pardonnai les péchés de la femme adultère et du paralytique; le prêtre pardonne tous les péchés des hommes. Sur la terre, je guéris toutes les infirmités du corps, je rendis l’ouïe aux sourds, la vue aux aveugles, la parole aux muets, le mouvement aux perclus, je rendis la vie aux morts; le prêtre guérit toutes les infirmités, il rend également l’ouïe à ceux qui ont des oreilles et qui n’entendent point, la vue à ceux qui ont des yeux et qui ne voient point, la parole à ceux qui ont une langue pour parler et qui ne parlent point, le mouvement à ceux qui ont des pieds pour marcher et qui ne marchent point, la vie à ceux qui paraissent vivants et qui pourtant sont dans la mort.
Que tout cela ne vous étonne point, car je suis en chacun de mes prêtres, j’opère en eux et par eux tout ce qu’ils veulent; aussi leur action ne diffère en rien de mon action; et, comme toute ma vie, toute la vie du prêtre tend ou doit tendre, à cause de son caractère, de sa dignité et de ses pouvoirs, à une seule chose, à l’union de Dieu avec les hommes par les mérites du Fils de Dieu fait homme. Il doit produire Dieu dans les âmes et engendrer les âmes à Dieu. Il est ainsi sur la terre le réparateur perpétuel à la justice de mon Père, le rédempteur, le sanctificateur des âmes, et tout cela par moi, avec moi, en moi.
O grandeur et puissance du prêtre! ô action étonnante du prêtre! Oh! puissent tous les prêtres avoir constamment sous les yeux ces trois titres, qui sont leurs titres parce qu’ils sont les miens, de réparateur, de rédempteur, de sanctificateur. Qu’ils réparent, en se détachant de tout pour s’attacher à Dieu et lui donner toutes choses; qu’ils rachètent en souffrant, en se mortifiant, en sacrifiant leur vie et unissant leurs souffrances, leurs mortifications, leurs sacrifices aux miens; qu’ils sanctifient en ce sanctifiant eux-mêmes par ma sainteté et en la répandant sur les âmes comme une semence qui sera toujours fertile et féconde.
Ma fille, priez beaucoup à cette intention, priez pour mes prêtres; on ne prie point assez pour eux. Les fidèles oublient trop qu’il y a des jours choisis par mon Église pour demander par la prière les grâces qui sont nécessaires à ceux qui doivent être initiés au sacerdoce. Les fidèles oublient trop que c’est une obligation pour eux de prier pour les prêtres, qui sont leurs pères dans l’ordre du salut. Les fidèles oublient trop que c’est une obligation pour eux de prier pour les prêtres, qui leur donnent la vie de la grâce au baptême, la vie et l’entretien de la vie par les autres sacrements, et par le sacrement de pénitence la réparation de la vie ou la résurrection à la vie qu’ils avaient perdue par le péché. Les fidèles oublient trop de prier pour les prêtres, qui ont toujours des bénédictions pour eux, au jour de leur naissance, comme à celui de leur trépas, au jour de leur mariage comme au jour où la mort vient les séparer. Oui, les fidèles oublient trop de prier pour les prêtres, qui consolent, qui soutiennent, qui relèvent, qui encouragent ceux qui leur sont confiés, qui se dévouent chaque jour et à chaque instant du jour pour eux, et qui dans le salut des âmes cherchent leur propre salut.
Le prêtre épuise ses forces en les appliquant constamment aux besoins des fidèles; il faut que les fidèles se le rappellent et qu’ils rendent aux prêtres les forces qu’ils dépensent pour eux, en demandant à Dieu de ne point laisser au dépourvu ceux qu’il a choisis pour ses ministres sur la terre.
Ma fille, priez beaucoup pour ceux qui prient constamment pour vous et qui se donnent pour vous comme je me suis donné moi-même sur la terre.
Priez ma fille, pour les prêtres; mais à la prière joignez le respect le plus profond et la vénération la plus grande pour la dignité du prêtre. Il faut prier pour le prêtre, parce qu’il porte le sacerdoce dans une chair faible et penchée vers le mal; il faut respecter le prêtre, parce que, dans sa personne, il porte la même dignité que celle du Fils de Dieu, le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech.
Respectez tous les prêtres, honorez-les tous, mais entre tous celui qui a le soin et la conduite de votre âme. Celui-là est l’ami fidèle dont il est parlé dans les saints livres et à qui rien ne peut être comparé. Confiez-vous à lui; il est près de vous mon représentant, il agit en mon nom et selon mes desseins. Montrez-vous à lui telle que vous êtes, avec la connaissance que vous avez de ce qu’il y a de défectueux en vous, afin qu’il puisse tout corriger. Le prêtre étant le médecin de votre âme, s’il ne connaît pas votre âme, comment la guérira-t-il?
Regardez-moi en la personne de votre directeur; écoutez sa parole comme ma parole, ses conseils comme mes conseils, ses ordres comme mes ordres. Faites tout ce qu’il vous dira, et faites-le par obéissance et par soumission. Dans vos peines et vos afflictions, parlez-lui à coeur ouvert, il vous consolera; dans les troubles de votre âme, allez à lui, il vous rendra la paix. Il vous montrera la voie de la vérité et de la vie, suivez-la. Il vous détournera de plus en plus du péché pour vous attacher à Dieu, suivez cette impulsion. Il vous transformera tantôt par des paroles pleines de douceur, tantôt par des reproches que vous mériterez, tantôt par une contradiction, tantôt par une forte épreuve, tantôt enfin en vous excitant de plus en plus à marcher sur mes traces et à suivre mon exemple.
Ma fille, ne l’oubliez jamais, celui qui outrage ou méprise un prêtre se rend coupable d’un sacrilège et mérite le même châtiment que les Juifs outrageant et méprisant le Fils de Dieu. Au contraire, béni sera par mon Père celui qui, voyant dans le prêtre un autre moi-même, l’honorera, le respectera, le vénérera comme le mérite la grande dignité dont il est revêtu.
Ces paroles du Sauveur Jésus pénétrèrent jusqu’au fond de mon âme. Je ne m’étais jamais fait une idée exacte du prêtre. Je ne l’avais jamais compris comme je le compris en ce moment. Cet entretien de Jésus sur le prêtre fut pour moi comme une lumière éclatante qui me permit de regarder fixement la grandeur du sacerdoce et de la comprendre autant que je le pouvais par l’intelligence que Dieu avait mise en moi. Je ne puis mieux exprimer que par cette comparaison de la lumière ce qui se passait en moi quand Jésus me parla du prêtre, car je voyais bien plus que je n’entendais ce qu’il me disait. Aussi je sens combien ce que je viens d’écrire est inférieur à ce qu’il m’a dit ou plutôt à ce qu’il m’a fait voir. Je me suis exprimée aussi bien que je l’ai su; mais, quand j’aurais pu m’exprimer mieux encore, je n’aurais point dit tout ce que le Sauveur Jésus m’a montré sur le sacerdoce
Source : Marie Lataste ( Livre V )
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