Saint Grégoire sacré évêque de Néocésarée (Turquie)
Il se mit en campagne vers l’an 275 pour faire vaillamment la guerre à l’idolâtrie et à l’enfer et défendre la cause de Dieu. Tout le pays était couvert de temples dédiés aux démons, auxquels on offrait des sacrifices abominables, le service du vrai Dieu était négligé, parce qu’il y avait très peu de chrétiens dans l’endroit.
Or, pendant que saint Grégoire se dirigeait vers cette ville avec ses amis, il passa devant un temple d’Apollon où il fut contraint de s’arrêter à cause de la pluie et de la nuit qui les surprirent en chemin.
Il purifia ce temple en faisant le signe de la croix, et y passa toute la nuit à prier et à louer Dieu, selon sa coutume. Le lendemain, il continua son chemin.
Après son départ, le prêtre des idoles, étant venu au temple pour faire des offrandes et des sacrifices, entendit des hurlements épouvantables de la part des démons qui se plaignaient de ne pouvoir rentrer dans ce lieu, parce que Grégoire y avait demeuré.
À lire aussi | Rapport Moneyval : le Vatican évalué positivement
Le prêtre redoubla les sacrifices et fit tout ce qu’il put pour les apaiser et les faire retourner au temple, mais, voyant qu’il perdait sa peine, il courut après le saint évêque, le menaça de le dénoncer au magistrat et de le faire rigoureusement punir, parce que, étant chrétien et ennemi des dieux, il était entré dans leur temple, les en avait chassés et avait fait cesser leurs oracles.
Saint Grégoire lui répondit modestement qu’il servait un Seigneur au nom duquel il pouvait chasser les démons, en quelque lieu qu’ils fussent, et les faire venir où il lui plairait.
A ces mots, le prêtre, étonné, lui dit :
« Faites donc qu’ils retournent au temple où ils étaient, pour me montrer ce grand pouvoir que vous avez. »
Saint Grégoire ouvrit un livre qu’il portait et en arracha un morceau de feuillet sur lequel il écrivit ces mots : « Grégoire à Satan. » Entre » Le prêtre emporta le papier, le mit sur l’autel, fit son sacrifice, et les démons lui répondirent comme auparavant.
Vie de saint Grégoire Thaumaturge, par le R. P. Ribadeneira.
Conclusion
C’est ainsi que les démons se faisaient adorer des hommes dans le temple et sous la figure d’Apollon, et c’est ainsi qu’ils se font adorer de tous les païens en empruntant les noms d’innombrables fausses divinités, je dis innombrables , parce que seulement dans l’Inde on n’en compte pas moins de 33o.ooo.ooo.
Hélas ! quel triste spectacle pour le missionnaire catholique de voir encore presque la moitié du genre humain gémir sous le joug de Satan et rester plongé dans les ténèbres de l’idolâtrie.
En considérant qu’il y a près de dix-neuf siècles que le Fils de Dieu est venu payer la rançon de tous les hommes au prix de sa vie et de son Sang adorable, et proclamer, par son saint Evangile, notre affranchissement de l’esclavage du démon !
Efforçons-nous donc de briser les fers de tant de malheureux esclaves et de leur procurer la douce liberté des enfants de Dieu. Que les ouvriers apostoliques s’estiment heureux d’être appelés à l’évangélisation des idolâtres, même au prix de mille sacrifices. Que toutes les personnes pieuses contribuent, dans la mesure de leur capacité, à la conversion des païens, en rivalisant de générosité pour soutenir les Œuvres admirables de la Propagation de la Foi, de la Sainte-Enfance, des Ecoles apostoliques, etc.
Afin d’encourager les chrétiens généreux qui se livrent à cette noble tâche, nous nous permettrons de leur appliquer les paroles que Pie IX adressait au rédacteur des Missions catholiques :
« En prêtant aux travaux des missionnaires un concours efficace, vous vous appropriez une grande partie de leur mérite »