La liste de l’équipement militaire de Jeanne d’Arc ainsi que les archives concernant les maisons militaires qui la suive.
L’équipement militaire de Jeanne d’Arc
Jeanne, après les interrogatoires de Poitiers, reçut, en don, de Charles VII, une armure complète et un étendard.
On lit en effet ce qui suit dans le 13e et dernier compte d’Hémon Raguier, trésorier des guerres, dont l’original était déposé à la Chambre des Comptes de Paris :
« Ou mois d’avril mccccxxix après Pasques, de l’ordonnance et commandement du Roy notre sire, a été payé et baillé par ledit thresorier (M’ Hémon Raguier), c’est assavoir : à Jehan de Mes pour la despense de la Pucelle, 200 livres tournois.
Au maistre armurier, pour un harnois complet pour ladite Pucelle, 100 livres tournois. Audit Jehan de Mes et son compaignon pour luy aidier à avoir des harnois, pour eulx armer et habiller, pour estre en la compaignie de ladite Pucelle, 125 livres tournois Et à Hauves Poulnoir, peintre, demeurant à Tours, pour avoir peint et baillé estoffes pour ung grant estendart et ung petit pour la Pucelle, 25 livres tournois.
Comme il appert par lectres patentes du Roy nostre dit seigneur données à Chinon le Xe jour de may oudit an mccccxxix, adressantes à M. Régnier de Boulligny, général conseiller de toutes les finances………. »
(Quicherat, t. V, p. 257 et 258. — J. Loiseleur, Compte des dépenses faites par Charles VII pour secourir Orléans pendant le siège de 1428).
Le duc Jean d’Alençon, gendre de Charles d’Orléans, voulut aussi concourir à l’armement de Jeanne en lui faisant présent d’un cheval : in quo loco (à Tours)
dominus dux alenconii dedit eidem Johannie unum equum
(Déposition de Louis de Contes. Quicherat. t. m, p. 66.)
Quant à son épée, Jeanne déclara elle-même, au cours de son procès, qu’instruite par ses voix qu’une épée, sur laquelle étaient gravées cinq croix, se trouvait cachée derrière l’autel de Sainte-Catherine de Fierbois , elle avait écrit aux prêtres de cette paroisse de vouloir bien la lui donner ; qu’ils s’étaient empressés de le faire, après avoir enlevé la rouille dont l’épée était couverte et l’avoir mise dans un fourreau de velours vermeil.
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Cette épée, disait-elle, lui était chère, parce qu’elle avait été trouvée dans une église dédiée à sainte Catherine, qu’elle vénérait particulièrement.
La maison militaire
La maison militaire donnée à Jeanne d’Arc par Charles VII se composait :
1° De deux pages, Louis de Contes et Raymond Déposition de L. de Contes.
2° D’un maître d’hôtel chargé spécialement de veiller à sa personne. Jean d’Aulon, brave chevalier, renommé entre tous pour sa sagesse et sa prud’hommie.
3° D’un chapelain, frère Pasquerel, moine augustin, que ses frères lui avaient présenté et recommandé à Tours, et qui ne la quitta plus, jusqu’à la fatale journée de Compiègne ;
4° De Jean de Metz et de Bertrand de Poulengy, qui l’avaient amenée de Vaucouleurs ;
5° De deux hérauts ou messagers, Guienne et d’Ambleville
6° Ses deux frères, Jean et Pierre d’Arc, qui n’avaient pas tardé à la rejoindre et raccompagnèrent pendant toute la durée de sa mission, faisaient également partie de sa maison.
7° Un clerc, nommé Mathelin Raoul, paraît de plus avoir été, sous le nom de clerc de la Pucelle, attaché à la suite de Jeanne d’Arc, pour subvenir à ses dépenses.
Source :
M.Boucher de Molandon société archéologique et historique d’Orléans.
– 13e compte d’Hémon Raguier, Quicherat t III, p 26, 107, 15, 210) – Déposition de Dtmoig et de d’Aulon