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Recueil des paroles de Henri IV durant son règne

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Recueil des paroles de Henri IV durant son règne

Découvrez les recueils des paroles de Henri IV écrites de sa main, d’un style parfois poétique ainsi que ses différents discours…

Henri IV est né sous le nom d’Henri de Bourbon le 13 décembre 1553 à Pau et mort assassiné le 14 mai 1610 à Paris, est roi de Navarre à partir du 9 juin 1572 sous le nom d’Henri III, et Roi de France sous le nom d’Henri IV du 2 août 1589 à sa mort en 1610.

On a plaisir à y trouver pour la première fois maintes de ces formules qui sont devenues, comme lui, populaires. Le 2 juillet 1597, il écrit à Sully, à propos de la Cour des comptes, qu’il en a assez « que l’on se moque ainsi de moi et du public ».

L’expression « la France aux Français » est presque de lui : le 29 juillet 1597, il écrit au comte de Soissons qu’il veut « conserver aux Français la France en entier ». Il dit à Rosny en le nommant ministre, pour l’assurer de sa franchise :

« Je suis tout nu. »

Ce mot est typique. Il caractérise en deux lettres l’aspect nerveux et musclé des fragments qu’on va lire. Nous les avons répartis en trois divisions qui résument assez bien les trois grands aspects d’Henri IV : « l’homme », « le soldat >, « le
roi
».

Paroles de Henri IV : L’homme

« Je hais tant le mal que j’en hais même le rapport. »

« Il fait gloire d’avoir atteint la perfection de dissimuler : je lui rabat cette opinion. »

« Tant que je puis. Il ne le faut être qu’en affaires d’Etat; encore, la faut-il, bien accompagner de prudence. »
(Mme de Gramont.)

« Ceux qui suivent tout droit leur conscience sont de ma religion, et moi je suis de celle de tous ceux-là qui sont braves et bons. »
(M. de Batz.)

« J’ai plus de place en mon coeur pour la miséricorde que pour la haine : je vous sais gré de l’avoir ainsi compris »
(M. de Houdetot.)

« Ma conscience m’assure que rien ne m’a jamais rendu difficile sinon sa considération et celle de mon honneur. »

« Persévérant en la crainte de Dieu, je n’ai crainte de rien. »

« Mon faucheur, mets des ailes à ta meilleure bête ; j’ai dit à Montespan de crever la sienne. Pourquoi ? Tu le sauras de moi à Nérac. Hâte, cours, viens, vole, c’est l’ordre de ton maître et la prière de ton ami. »
(M. de Batz.)

« L’absence n’est pas la mort des belles amitiés ; c’en est, au contraire, l’école où elles s’apprennent le mieux. »
(M. de Souvré)

« Les nécessités sont les preuves des bonnes et saintes affections »
(Reine d’Angleterre)

« La justice bien ordonnée et sincèrement administrée sera le seul moyen pour guérir les maux qui sont en votre Royaume et y maintenir la paix »
(Henri III)

« Je ne me lasserai néanmoins jamais de bien faire chez moi ; mon pays manquera plutôt de devoir envers ce citoyen, que le citoyen envers son pays. Et tant que je verrai ce malade respirer, je ne l’abandonnerai jamais, qu’il ne soit entièrement guéri, ou moi mort avec lui. »
(MM. de la ville d’Orléans.)

« Je trouve encore l’honneur le plus grand de servir l’Etat devant moi. »
(M. de la Guinemaudière.)

« Je couperai la racine à toutes factions et à toutes les prédications séditieuses, faisant accourir tous ceux qui les suscitent. J’ai sauté sur des murailles de ville, je sauterai bien sur des barricades. »
(Paroles au Parlement.)

« J ‘ai voulu, outre le devoir et nonobstant la disproportion de nos degrés et qualités, m’égaler à mes inférieurs pour racheter de mon sang tant de malheurs. »
(Duc d’Anjou)

« Je suis en colère quand vous. croyez qu’il ne me faut que vouloir. »
(Mme de Gramont.)

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« Ne trouvez point étrange de me voir ici folâtrer avec ces petits enfants ; je sais faire les enfants et défaire les hommes. Je viens de faire le fol avec mes enfants, je m’en vais maintenant faire le sage avec vous et vous donner audience. »
(MM. les députés de Bordeaux)

« On m’a souvent sommé de changer de religion. Mais comment ? La dague à la gorge. Quand je n’eusse point eu de respect à ma conscience, celui de mon honneur m’en eût empêché, par manière de le dire.

Qui ouït jamais parler que l’on voulut tuer un Turc, un païen naturel : le tuer, dis-je, pour sa religion, devant que d’essayer de le convertir?… Que diraient de moi les plus affectionnés à la religion catholique, si, après avoir vécu jusqu’à trente ans d’une sorte, ils me voyaient subitement changer ma religion, sous l’espérance d’un royaume? Que diraient ceux qui m’ont vu et éprouvé courageux, si, honteusement, je quittais, par la peur, la façon de laquelle j’ai servi Dieu dès le jour de ma naissance ? Voilà des raisons qui touchent l’honneur du monde…

Instruisez-moi, je ne suis point opiniâtre. Prenez le chemin d’instruire, vous y profiterez infiniment. Car si vous me montrez une autre vérité que celle que je crois, je m’y rendrai, et ferai plus, car je pense que je ne laisserai nul de mon parti qui ne s’y rende avec moi. Vous ferez un beau gain à Dieu, une belle conquête de conscience en la mienne seule.
Mais de nous conter des paroles, et, sans raisons, nous persuader qu’à la seule vue des armes nous devons être persuadés, jugez, Messieurs, s’il est raisonnable… »
(Aux Trois États du Royaume.)

« J’ai toujours eu en mes affaires plus défiance en Dieu qu’en la force et industrie des hommes, [ce] dont je me suis très bien trouvé ; et comme sa justice divine est infaillible, je ne croirai jamais qu’elle favorise une déloyauté si manifeste que celle que je commettrais si j’abandonnais maintenant mes dits amis et alliés pour accommoder mes affaires. »
(MM. de Rennes.)

« Ne doutez point que je ne vous aime bien, car vous faites tout ce que je veux; c’est le vrai moyen de me gouverner. »
(A la Reine.)

« Mes chères amours, si je dors, mes songes sont de vous; si je veille, mes pensées seront de même. »
(Mme de Verneuil.)

« Passer le mois d’avril absent de sa maîtresse, c’est ne vivre pas. »

« Quelle folie ne fait commettre la jalousie ! »

« Je vous écris, mes chers amours, des pieds de votre peinture, que j’adore seulement pour ce qu’elle est faite pour vous, non qu’elle vous ressemble. J’en puis être juge compétent, vous ayant peinte en toute perfection dans mon âme, dans mon âme, dans mon coeur, dans mes yeux. »

« Mon vray coeur, La Varanne vient de arriver, qui m’a apporté de vos lettres, par où vous me mandez que vous m’aimez mille fois plus que moi à vous : vous en avez menti, et le vous soutiendrai avec les armes que vous avez choisies… Mon menon, je ne vous verrai de dix jours ; c’est pour mourir. Je ne vous mande point mon déplaisir, vous seriez trop glorieuse. Jamais je ne vous aimais tant que je fais ; c’est vous en dire trop, je vous donne le bonsoir et des baisers par millions. »
(Gabrielle d’Estrées)

Paroles de Henri IV : Le soldat

« Jamais mon pays n’ira après moi ; son utilité précédera toujours la mienne, et toujours on verra mon mal, mes dommages, mes afflictions courir devant celle de ma patrie. »

« Comme je n’envie point le bien d’autrui et ne fais la guerre que pour recouvrer celui qui m’appartient, il ne faut user d’autres raisons pour me disposer à la paix que de persuader à mon ennemi de me rendre et laisser ce qu’il a usurpé sur moi et détient injustement. »

« Je ne suis moins désireux de vivre en paix avec mes voisins que tous autres, la guerre ne me servant de repos, comme elle fait à aucuns ; car je porte ma vie et ma personne au travail et péril d’icelle aussi volontiers que font ceux que j’y emploie. Mais j’aime trop mieux encourre la fortune que faire chose indigne d’un prince tel que Dieu m’a fait naître »

« Je vous prie, assemblez-vous, car si on me donne une armée, j’apporterai gaiement ma vie pour vous sauver et relever l’Etat; sinon il faudra que je cherche des occasions en me perdant de donner ma vie avec honneur, aimant mieux faillir à l’Etat, que si l’Etat me faillait. J’ai assez de courage et pour l’un et pour l’autre. »

« Mes compagnons! Dieu est pour nous, voici ses ennemis et les nôtres, voici votre roi. A eux ! . . . Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez au chemin de la victoire et de l’honneur. »

« Je ne me lasserai jamais de combattre pour une si juste cause qu’est la nôtre ; je suis né et élevé dedans les travaux et périls de la guerre : là aussi se cueille la gloire, vraie pâture de toute âme vraiment royale, comme la rose dedans les épines. Mais je me puis bien lasser des calamités et misères que mon peuple endure par icelle; c’est ce qui peut m’émouvoir en cette occasion, avec vos bons conseils. Madame; résolu toutefois de préférer notre commun bien à toute considération particulière. »

« J’ai eu de l’avantage sur mes ennemis, mais la force ne vient point de moi, mais de Dieu seul. »

« J’ai Dieu pour protecteur, la France pour juge, vous tous {au Parlement) pour témoins, le Roi mon seigneur pour approbateur de ma sincérité. »

« Soyons, s’il est possible, les premiers aux champs, accompagnés de la fermeté et constance qu’il convient, pour 1′ [l’ennemi] assaillir dedans son pays, sans attendre qu’il nous attaque dedans le nôtre ; car il est périlleux et douteux de demeurer toujours sur la défensive. »

« Plût à Dieu que je n’eusse jamais été capitaine puisque mon apprentissage se devait faire à de tels dépens ! (les guerres civiles et religieuses) »

« En ce qui est des actes de soldat je n’en demande pas conseil aux femmes. »

« Monsieur de la Noue, Dieu nous a bénis. Ce jourd’hui quatorzième de ce présent mois, la bataille s’est donnée. Il a été bien combattu. Dieu a montré qu’il aimait mieux le droit que la force. »

« Le coeur commence à relever à tout le monde de sentir le visage tourné vers la douce France »

Paroles de Henri IV : Le Roi

« Ceux-là régnent en repos qui régnent avec honneur. »

« Ruiner le peuple, c’est se défaire soi-même de sa main. »

« Les souverains ne rendent qu’à Dieu seul compte de leur sceptre. »

« Rien ne conserve l’autorité des princes que la réputation, spécialement en ce royaume composé de noblesse qui fait profession d’honneur et de mépriser son sang pour en acquérir. »

« C’est l’honneur et le devoir d’un prince généreux et vraiment chrétien que d’épargner le sang humain et empêcher de tout son pouvoir l’oppression de l’innocent. »

« Les Rois sont établis pour rendre justice, et non pour entrer dans les passions des particuliers. »

« Je préférerais toujours l’utilité publique à tous intérêts particuliers. »

« Je n’épouse point les passions de personne. »

« Tous voudraient que je bandasse l’arc de mes affaires à la corde de leurs passions. »

« La débonnaireté et la clémence sont très requises aux Rois et grands princes. »

« Mon âme abhorre l’usage de la sévérité et rigueur des lois ; elle est nourrie et accoutumée à la clémence. »

« L’impression du monde que je crains le plus qui entre dans le coeur de mes sujets est que je me gouverne par autre chose que la raison. »

« Par patience et cheminer droit je vaincs les enfants de ce siècle. »

« Qu’ils [les Étais de Bearn) se réduisent à m’obéiret considérer que j’ai fais le tout pour le bien général des uns et des autres. »

« Dieu m’a fait naître pour ce Royaume et non pour moi ; tous mes sens et mes soins ne seront plus employés qu’à l’avancement et conservation d’icelui. »

« La France m’est bien obligée car je travaille bien pour elle »

« Je suis votre roi légitime, votre chef; mon Royaume en est le corps ; vous avez cet honneur d’en être membres, d’obéir et d’y apporter la chair, le sang, les os et tout ce qui en dépend. »

« Je ne suis aveugle, j’y vois clair ; je veux que ceux de la Religion vivent en paix en mon Royaume et soient capables d’entrer aux charges ; non pas pour ce qu’ils sont de la Religion, mais d’autant qu’ils ont été fidèles serviteurs à moi et à la couronne de France. »

« Vous qui connaissez la dignité du sang de France, qui savez bien dire que vous ne devez respect qu’à celui-là, sera-t-il donc dit que j’en rende compte à l’étranger?… Les Princes français sont les chefs de la Noblesse. Je vous aime tous ; je me sens périr et affaiblir en votre sang ; l’étranger ne peut avoir ce sentiment ; l’étranger ne sent point d’intérêt en cette perte »

« Tenez ferme contre les financiers, car si une fois ils étaient remis, ils nous mettraient le pied sur la gorge »

Prendre conseil :

Si je voulais acquérir le titre d’orateur, j’aurais appris quelque belle et longue harangue, et la vous prononcerais avec assez de gravité ; mais, Messieurs, mon désir me pousse à deux glorieux titres, qui sont de m’appeler libérateur et restaurateur de cet État. Pour à quoi parvenir je vous ai assemblés. Vous savez à vos dépens comme, moi aux miens, que lorsque Dieu m’a appelé à cette couronne, j’ai trouvé la France non seulement quasi ruinée, mais presque toute perdue pour les Français.

Par la grâce divine, par les prières et bons conseils de mes serviteurs qui ne font profession des armes, par l’épée de ma brave et généreuse noblesse (de laquelle je ne distingue point les princes, pour être notre plus beau titre, foi de gentilhomme !), par mes peines et labeurs je l’ai sauvée de la peine. Sauvons-la asteure de la ruine.

Participez, mes chers sujets, à cette seconde gloire avecque moi, comme vous avez fait à la première. Je ne vous ai point appelés, comme faisaient mes prédécesseurs, pour vous faire approuver leurs volontés ; je vous ai assemblés pour recevoir vos conseils, pour les crère, pour les suivre, bref pour me mettre en tutelle entre vos mains : envie qui ne prend guère aux Rois, aux barbes grises et aux victorieux. Mais la violente amour que je porte à mes sujets et l’extrême envie que j’ai d’ajouter ces deux beaux titres à celui de Roi me font trouver tout aisé et honorable.

Au clergé de France :

Je vous veux maintenant dire un mot en père. Je suis offensé de la longueur de votre assemblée et du grand nombre de vos députés. L’on assemble ainsi un grand nombre de personnes quand on a envie de ne rien faire qui vaille… Vous mettez par vos longueurs les pauvres curés à la faim et au désespoir. Je me veux joindre avec eux et avec les gens de bien de votre compagnie, il en est bon nombre, et tous en voudront être, puisqu’il est question de gens de bien pour faire donner ordre à la longueur du temps qu’il y a que vous êtes ici : je serai le chassavant.

Source : Pensées choisies des Rois de France.

Publié par Napo

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