26 catholiques tués dans une église de Kounla
Un drame a une nouvelle fois frappé le Burkina Faso. Le 28 août 2024, une attaque contre une église située dans le village de Kounla, dans l'ouest du pays, a coûté la vie à 26 catholiques. Les assaillants ont encerclé l'église pendant une célébration, laissant les femmes et les enfants s'échapper avant de tuer les hommes présents. Cet acte de barbarie extrême survient alors que le pays peine à contenir la vague de terreur qui balaie ses régions.
Une Stratégie de Terreur Ciblée
D'après les informations de Radio France Internationale (RFI), les assaillants ont méthodiquement planifié leur attaque. Après avoir tué les hommes de l'église, ils ont incendié plusieurs maisons, semant la désolation dans le village. Avant de s'enfuir, ils ont également volé du bétail, privant encore davantage les habitants de leurs moyens de subsistance. Ce mode opératoire brutal, ciblant spécifiquement les lieux de culte et les rassemblements communautaires, révèle une stratégie claire : semer la peur et déstabiliser les communautés locales.
Fuite des Habitants et Silence des Autorités
L'attaque de Kounla a provoqué un exode massif de la population vers la localité voisine de Sanaba, au sud. La peur d'une nouvelle attaque plane lourdement sur les habitants, contraints de quitter leurs maisons dans la précipitation. Pour l'heure, aucune organisation terroriste n'a revendiqué l'attaque, bien que le mode opératoire soit similaire à celui utilisé par des groupes affiliés à Al-Qaïda, actifs dans la région du Sahel. Le gouvernement burkinabé, dirigé par une junte militaire depuis 2022, n'a pas encore réagi officiellement à cet événement tragique.
Un Contexte de Violence et d'Insécurité Croissante
Cet incident intervient dans un contexte de violence accrue au Burkina Faso, en proie à des attaques jihadistes depuis 2015. Des groupes tels que le Groupe de Soutien à l'Islam et aux Musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, et l'État islamique au Grand Sahara (EIGS) intensifient leurs actions, causant des milliers de morts et des déplacements massifs de population. Selon des sources locales, une attaque survenue à Barsalogho, dans le nord du pays, pourrait avoir fait jusqu'à 200 victimes, bien que ce chiffre n'ait pas été confirmé officiellement.
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Renforcement de la Sécurité et Appel au Dialogue
Face à cette situation critique, le ministre de la Défense burkinabé, Kassoum Coulibaly, a récemment annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans les régions les plus touchées. Lors d'une visite dans la région de Mané, il a souligné l'importance d'un « dialogue direct » avec les communautés locales pour mieux comprendre les réalités sur le terrain et adapter les stratégies de sécurité en conséquence. Il a insisté sur le besoin d’une approche plus collaborative pour lutter contre le terrorisme, appelant à une solidarité accrue tant au niveau national qu'international.