L’Enseignement catholique semble tenir bon, fidèle à ses valeurs et à son projet éducatif. Lors de sa conférence de rentrée le 19 septembre à Paris, Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique, a réaffirmé la solidité de cette institution qui, malgré les vents contraires, parvient à maintenir le cap grâce à un engagement fort et des principes immuables.
Philippe Delorme a souligné l’importance de la cohérence et de la sérénité dans un environnement où tout semble mouvant et éphémère. Le modèle éducatif catholique, selon lui, est un repère stable et apaisant, « un socle permanent, qui contre vents et marées, résiste au sac et au ressac ». Les 7200 établissements ont pu accueillir leurs élèves dans de bonnes conditions malgré les incertitudes ambiantes, preuve de la résilience et de la vitalité de cette institution.
Cependant, ce climat éducatif global n’est pas sans tensions. Delorme a regretté la défiance qui plane sur l’Enseignement catholique, souvent accusé de prospérer sur les faiblesses supposées du système public. « La guerre scolaire n’a pas lieu d’être », a-t-il affirmé, rappelant que l’urgence éducative de notre société exige de travailler ensemble, au-delà des querelles idéologiques.
Le secrétaire général a également exprimé son inquiétude face à la gestion des priorités éducatives. Le Pacte éducatif, censé être un levier majeur pour la revalorisation des enseignants, a vu son budget diminuer de 60 % pour les établissements catholiques, rendant difficile l’amélioration des conditions de travail des enseignants. Il a dénoncé un manque de financement, alors que l’engagement des enseignants, eux, reste fort et généreux.
Non, l’Enseignement catholique n’est pas privilégié
Face aux critiques fréquentes sur les supposés privilèges de l’Enseignement catholique, Philippe Delorme a voulu rétablir quelques vérités. Loin d’être avantagé par rapport au public, l’Enseignement catholique subit les mêmes baisses d’effectifs : 4600 postes ont été perdus en 15 ans, une proportion similaire à celle du secteur public. Il a aussi souligné les défis spécifiques rencontrés par les écoles catholiques, comme l’absence de forfait d’externat pour 41 % de leurs élèves hors commune, ou encore l’exclusion de certains dispositifs publics tels que les internats d’excellence.
Delorme a également insisté sur l’injustice que subissent les écoles catholiques, notamment avec le frein à l’ouverture de classes spécialisées (Ulis), ou encore le fait que les Régions les excluent des discussions autour de la création de nouvelles formations.
L’accueil des plus fragiles, une mission essentielle
L’Enseignement catholique, fidèle à sa mission de charité et d’accompagnement des plus faibles, met un point d’honneur à accueillir les élèves en situation de handicap. À l’occasion des 20 ans de la loi de 2005, Philippe Delorme a annoncé un programme ambitieux pour l’année à venir. Ce projet vise à renforcer l’accueil de ces enfants, tout en intensifiant les relations avec le secteur médico-social, dans l’esprit de solidarité chrétienne. Déjà, 500 unités spécialisées (ULIS) ont vu le jour en quinze ans, et l’institution continue d’œuvrer pour que chaque enfant trouve sa place au sein de la communauté éducative catholique.
Sur le plan des effectifs, l’Enseignement catholique a limité la baisse à seulement 3480 élèves, bien en deçà des prévisions du ministère. Malgré la baisse démographique générale, les inscriptions dans les classes d’entrée (maternelles, 6e, 2de) sont en hausse, signe encourageant de la confiance des familles dans ce modèle éducatif. Toutefois, certaines régions, notamment rurales, continuent de souffrir d’une diminution importante d’élèves, fragilisant les établissements locaux.
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La liberté d’enseignement, défendue par l’Enseignement catholique, ne se fait pas sans contrôle. Philippe Delorme a rappelé que ces contrôles sont légitimes dans le cadre de la loi Debré, mais a également appelé à ce qu’ils soient « appropriés et proportionnés ». L’institution n’a jamais cherché à se soustraire à ces vérifications, mais Delorme a déploré la méconnaissance de certains contrôleurs, qu’il s’agisse de la gestion financière ou des spécificités pédagogiques de l’enseignement catholique.
La justice sociale dans l’Enseignement catholique
L’Enseignement catholique réaffirme son engagement en faveur de la justice sociale et de l’ouverture à tous. Avec la création de la base de données « Items », accessible dès janvier 2025, les établissements catholiques pourront mettre en lumière leur diversité sociale et économique, témoignant ainsi de leur effort d’accueil. À ce jour, 44 % des collèges catholiques ont un indice de position sociale (IPS) comparable, voire inférieur, à celui du public. Philippe Delorme a également souligné l’importance de doubler le nombre d’élèves boursiers dans les cinq prochaines années, un objectif qui ne pourra se réaliser pleinement qu’avec des soutiens publics suffisants.
La dimension chrétienne et la liberté de conscience dans l’Enseignement catholique
Philippe Delorme a également défendu le caractère propre de l’Enseignement catholique, en particulier concernant la question de la laïcité. Contrairement aux établissements publics soumis à une neutralité stricte, les écoles catholiques intègrent naturellement la dimension religieuse dans leur projet éducatif. Cette approche permet de proposer un cadre éducatif enraciné dans la foi chrétienne, respectant la liberté de conscience de chaque élève, tout en leur offrant des repères éthiques et spirituels conformes à la tradition catholique.
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